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 Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*

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MessageSujet: Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*   Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* Icon_minitime1Dim 5 Fév - 16:45



Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* 120205053953908313 Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* 120205054047557735 Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* 120205054146437483
Zeng Lin Yao
"Celui qui comprend son devoir et ne le remplit pas est un lâche."


Le commencement...


◈ Âge physique : 25 ans
◈ Date de naissance : 11 juillet 1986
◈ Ville natale : Shanghai, Chine
◈ Nationalité : Sino-japonaise (avec quelques hématies américains qui se balladent…)
◈ Sexe : F {√}
◈ Métier : Travaille dans une boutique ésotérique (mais chasseur de vampires à quasi temps plein)
◈ Arme : Arbalète automatique (artisanale), kamas (manie correctement le quiang mais l’utilise rarement, cette arme étant peu discrète et galère à transporter)
Spoiler:
◈ Groupe : Chasseurs (indépendants), à noter que sur Requiem, elle est connue sous le pseudo de Hisui no ya « la flèche de jade ».


Qui êtes-vous ?


◈ Caractère : A l’image de beaucoup de ses “collègues”, Lin Yao est quelqu’un de solitaire et d’indépendant, bien qu’elle reste très attachée à sa famille et n’ait pour le moment jamais vécu seule. S’étant toujours sentie à l’écart, elle n’a jamais vraiment cherché à aller vers les gens de peur de se faire huer ou rejeter. Les circonstances ont changé à présent mais le résultat est toujours le même. Elle n’ira pas aborder quelqu’un la première, restant de nature assez réservée quand elle ne connaît pas les gens. Mais elle n’est pas pour autant timide et ne cherche pas à se cacher, elle a plutôt tendance à afficher constamment une démarche volontaire, à paraître décidée ainsi qu’une femme de caractère. Et c’est ce qu’elle est, elle ne se laissera jamais marcher sur les pieds ayant eu son compte d’humiliations durant sa scolarité.

C’est quelqu’un de très combatif à qui on a appris à ne se laisser abattre en aucun cas mais à toujours faire preuve de prudence et de tempérance. Et pour cause, vous verrez rarement Lin Yao se mettre dans des colères monstres ou céder à la peur-panique, elle se sert de sa tête en toutes circonstances. Méthodique, elle ne partira jamais à la chasse sans une prospection minutieuse au préalable. Vu comme ça, elle n’a pas l’air très marrante ni très abordable mais malgré qu’elle n’affiche pas souvent ses sentiments, Lin Yao est de ses gens qui souffrent en silence et sont en besoin évident d’affection et de relations sans pour autant le montrer. N’ayant jamais eu de vrais amis, elle ne sait en effet pas vraiment comment s’y prendre pour créer des liens, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’aimerait pas, au contraire. C’est simplement que toute sa vie durant, elle n’a connu que deux choses principalement, la boutique ésotérique de sa tante et l’entraînement. Ainsi, elle pense qu’elle n’aurait pas grand-chose à apporter et surtout, elle a toujours peur de décevoir. Ce qui l’a poussé tout au long de sa vie à être une bonne élève dans quelque domaine que ce soit, sans forcément en avoir elle-même envie.

Rendre les gens fiers d’elle et heureux la rendait heureuse, en fait, elle a rarement pensé à elle, même encore maintenant. Tuer des vampires est son devoir et elle s’en tient là, aime t’elle sa condition ou non, là n’est pas la question. C’est son métier et elle ne se voit de toutes façons rien faire d’autre à l’heure actuelle, de là à dire qu’elle aime réellement ce qu’elle fait, non, elle considère davantage cela comme une mission qu’elle a envers l’humanité. Le destin a voulu qu’elle soit confrontée à ce secret et maintenant, elle se doit de le garder et d’honorer cette chance/malédiction. Franche, loyale et honnête, elle ne supporte pas les gens fourbes, véreux, les profiteurs en tous genres…Mais bien qu’elle apparaisse calme et posée la plupart du temps, il faut se méfier de l’eau qui dort. Energique et dotée maintenant d’une force physique qu’on ne soupçonne pas au premier abord, elle n’hésite pas non plus à s’afficher dans des tenues sexy, prêtes du corps.

De ce côté-là en revanche, elle se fiche complètement de l’avis des autres, que ce soit vis-à-vis de ses vêtements ou de ses tatouages. Trop longtemps considérée comme « vieille fille », mal fagotée, dès lors qu’elle a rejoint les rangs des chasseurs, elle n’a pas hésité à s’habiller pratique mais résistant ce qui incluait pas mal de cuir. Elle est véritablement passée de pré-ado un peu coincée à femme fatale et d’ailleurs, il n’est pas rare qu’on lui fasse remarquer plus ou moins subtilement. Devenue maîtresse dans l’art de distribuer des râteaux, Lin Yao n’a aucune pitié pour les dragueurs du dimanche. Toutefois, elle reste une jeune femme dans la fleur de l’âge qui apprécie faire l’amour (d’autant plus que les occasions sont rares…) et sait faire preuve d’une grande sensualité quand elle est mise en situation ou éprouve le besoin de passer à l’acte.

Il n’est pas exclu non plus qu’elle se lâche de temps à autre, de ce côté-là, elle n’a jamais rechigné boire de l’alcool et fumer, sous réserve que ça ne devienne pas addictif. En bref, elle n’est pas quelqu’un d’antipathique, cinglante quand les circonstances l’exigent mais jamais hautaine ni méchante. Par contre, elle n’aime pas qu’on cherche à s’immiscer dans sa vie privée rapidement et qu’on soit familier avec elle sans y être invité, question de respect. Ainsi, tout en étant courtoise, elle laissera toujours une certaine distance entre elle et son interlocuteur ; pour qu’elle se sente à même de faire confiance, il faut un certain temps et pas de précipitation.

◈ Physique : Qu’on se le dise, Lin Yao est assurément une très belle femme. Du haut de ses 1 m 66, elle est au-dessus de la norme pour une asiatique et bénéficie d’une silhouette élancée et souple laissant apparaître des formes plus que correctes. Tout ceci hérité de sa mère dont le père était américain, elle a aussi gardé d’elle des taches de rousseur qui ponctue ses pommettes légèrement saillantes. Cela ajoute à la douceur et à l’aspect juvénile de son visage, légèrement carré, arborant des yeux noirs en noyaux d’abricot et donc peu tirés, un nez assez large et aplati ainsi qu’une bouche pulpeuse bien dessinée pouvant se parer d’un sourire qui ferait fondre un iceberg.

Ces cheveux lui arrivent à mi-dos, de couleur brune tirant vers le noir, assez épais, ils n’ont pas l’extrême finesse et l’aspect lisse des chevelures japonaises typiques. En dehors de ça, Lin Yao s’est faite faire trois tatouages, tous évoquant des flèches, un au-dessus du nombril, un occupant quasiment tout son dos et un sur le revers de la main gauche. Ses oreilles sont percées mais elle porte très rarement de bijoux, et quand c’est le cas, ils sont très discrets. Elle n’a pas un style vestimentaire qui sort de l’ordinaire et aime être à l’aise, tee-shirts et débardeurs fins, vestes de sport, jeans, elle présente une allure souvent sportive tout en restant féminine par son maquillage et ses chaussures.

Elle porte quasiment tout le temps des talons et a aussi un péché mignon, les vestes et autres manteaux en cuir de tous acabits et de toutes teintes. Parfois, une tunique chinoise vient se greffer à sa tenue mais pour ce qui est des robes, jupes et yukatas, elle ne les porte que pour les grandes occasions. Elle apprécie les couleurs ternes, foncées ou à contrario le blanc mais n’aime pas porter des trucs tape-à-l’œil à grand renfort de rubans, strass ou autres…Son style est simple, chic, un peu Charlie’s Angels sur les bords. Et pour finir, le côté droit de son cou présente plusieurs marques blanches, des cicatrices laissées par l’attaque qu’elle a subi quelques années plus tôt. Sinon, une pilosité très discrète qu’elle entretient et des ongles taillés courts, une manucure de star gênant dans le maniement de l’arbalète.

Spoiler:

◈ Signe Distinctif : Ses cicatrices au niveau du cou et son tatouage sur la main gauche, visible quasiment au premier coup d’œil.


D'où venez-vous ?


◈ Les vampires ? : Lin Yao a eût affaire à eux très jeune, son père a été tué sous ses yeux par l’un d’entre eux alors qu’elle n’avait que 4 ans. Mise en relation durant son adolescence avec un groupe de chasseurs de vampires par le biais de sa tante, elle ne les a toujours vu que comme des êtres contre-nature, des prédateurs redoutables qui détruisaient de nombreuses familles à l’image de la sienne par pur égoïsme, pour satisfaire leur soif. Elle ne les imagine pas avoir des sentiments et n’en éprouve donc aucun pour eux, que ce soit de la pitié ou toute autre chose. Il importe de renvoyer ces « morts » là où ils auraient dû rester. Elle ne les haït pas, les considérant plus comme des animaux que comme des êtres civilisés, s’ils ont été humains par le passé, ils ne le sont plus et ce n’est pas forcément de leur faute, ça, elle en convient tout-à-fait. Mais justement, les tuer est aussi un moyen de les libérer, Lin Yao ne considère pas ce qu’elle fait comme mal, au contraire. (Tout ceci découle de ce que lui ont enseigné les Chevaliers de l’Aube).

◈ Histoire :
"Je ne sais pas si c’est une bonne idée de tout coucher sur le papier mais ça a l’avantage de mieux brûler qu’un fichier d’ordinateur. J’ai toujours cherché un moyen de me libérer de ce poids énorme que je porte depuis mon enfance. Yí mā* m’y aura aidé ainsi que tous les autres mais je les fréquente depuis maintenant trop longtemps pour que leur parler soit un vrai soulagement. Ainsi j’inaugure enfin ce carnet qu’on m’a offert au Noël d’il y a environ cinq ans, ça tombe bien, je ne savais pas quoi en faire. Et je suis retombée dessus en faisant mes valises, demain, direction Tokyo où le devoir semble m’appeler. Cela fait si longtemps que je ne suis pas retournée au Japon, que je n’ai pas vu shū*…Il ne me reconnaîtra sans doute pas quand il me verra, quant à zǐ mèi*, je ne la connais pas. La dernière fois que j’ai posé le pied sur l’archipel, elle n’était pas encore née, il paraît qu’elle a 17 ans maintenant. Et shén* qui nous a malheureusement quitté il y a trois ans, je n’ose même pas imaginer l’épreuve que ça a dû être pour Mei, elle était déjà âgée et donc pleinement consciente des choses quand c’est arrivé. Moi, j’ai parfois l’impression de courir après des fantômes même si chaque jour que Dieu fait ou presque me confronte à ces chimères. J’en suis souvent venue à douter et à en vouloir à yí mā de m’avoir fait pénétrer dans ce monde-là même si ce fût sans doute le seul moyen de me préparer à ce qui m’attendait, de donner tout son sens à la vérité.

*Yi mā = diminutif affectif pour la tante aînée maternelle
*Shū = diminutif affectif pour l’oncle cadet paternel
* Zǐ mèi = diminutif affectif pour la cousine
* Shén = diminutif affectif pour l’épouse de l’oncle cadet paternel (tante)


Je ne peux pas en être certaine et ni les astres, ni les cartes n’auront pu me fournir de réponses, mais je pense que j’aurais pu avoir une vie tout ce qui se fait de plus normal, même si j’aurais malgré tout hérité d’une tante un peu siphonnée et mystique. Je n’ai que de très vagues souvenirs de mes parents même si je connais leurs visages par cœur à force de feuilleter les albums photos. Ma mère était une femme très active et ambitieuse, manager au sein d’un groupe industriel qui fournissait essentiellement des composés métalliques, sortes de matières premières aux usines nippones qui en faisaient des joujoux électroniques en tous genres. C’est lors d’un séminaire qu’elle a fait la connaissance de mon père alors tenant d’un poste quasi-équivalent au sien. Loin d’être blessé dans son orgueil, ce fût apparemment le coup de foudre pour lui d’après ce qu’on m’a toujours raconté. Et suite logique de tout cela, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants, seulement moi en l’occurrence…et ils m’aimaient énormément.

C’est l’automne de mes 4 ans que le tableau s’est assombri, le jour de la fête de la lune plus exactement. Le crépuscule venu, en pleine zou yue* et apparemment très contente de défiler avec ma propre lanterne, je suivais simplement le groupe des adultes, mon père, ma mère, yi mā. Nous fîmes halte à un stand ambulant de yue bing* et c’est là que mon père s’éloigna, histoire de nous trouver une bonne place pour shang yue*, il y avait une foule immense comme vous vous en doutez. Pour ma part, je ne m’intéressai aux gâteaux qu’un court instant, ayant aperçus un chaton gris sur le trottoir voisin. Il n’y avait qu’une petite curieuse haute comme trois pommes pour remarquer ça, intriguée, je faussai compagnie à mes gardiennes, en plein achat. Je ne sais pas combien de temps j’ai trottiné à essayer de rattraper le chaton mais sans doute suffisamment pour que ma mère frôle l’arrêt cardiaque, d’autant plus que des êtres beaucoup moins sympathiques avaient décidé de se joindre au pique-nique, ce soir-là. J’en fus témoin et ça changea complètement le cours de ma vie. Arrivée à un croisement, dans une ruelle plutôt sombre et étroite à l’écart de la fête qui battait son plein, le jeune chat disparût derrière une benne à ordures, me laissant penaude avec mon lampion. C’est là que j’entendis un bruit, un peu plus loin, dans la pénombre. M’avançant avec toute l’innocence d’une enfant en bas-âge, la faible lueur qui émanait de ma lanterne me dévoila une scène affreuse que je ne compris évidemment pas. Mon père était là, allongé et agonisant, un autre homme penché au-dessus de lui semblant dévorer sa gorge. Je ne bougeais pas, je n’appelais même pas mon père, je ne comprenais rien.

*Zou yue = marche sous la lune, procession
*Yue bing = gâteaux de la lune
*Shang yue = contemplation de la lune, pique-nique en plein air


Remarquant ma présence, l’agresseur s’est redressé, calmement, du sang maculant ses lèvres et il m’a souri…Un sourire de prédateur s’apprêtant à fondre sur une proie inoffensive, se jouant éperdument de ce que je pouvais ressentir. Je reculais par réflexe mais je ne pleurais pas, ne m’imaginant pas que mon père était mort. J’ai l’ai appelé il me semble. Je serais morte aussi cette nuit-là si par un heureux hasard, yi mā ne m’avait pas retrouvée à temps. Elle est arrivée, essoufflée et en voyant l’homme qui s’apprêtait à me saisir, s’est empressée de m’attirer contre elle et a brandit un colifichet qui l’a fait rapidement fuir. Je me souviens encore de la chaleur de ses bras m’entourant tandis qu’elle constatait avec effroi que mon père avait été assassiné. Cette fête de la lune fût d’autant plus chaotique que ma mère se volatilisa cette nuit-même. Après avoir prévenu je-ne-savais-qui par téléphone du meurtre, yi mā me ramena dans le bain de foule et nous cherchâmes ma mère jusqu’à la fin des festivités. Personne ne répondait, que ce soit sur son portable ou à la maison, les voisins disaient ne pas l’avoir vu, même ses collègues de travail présents au défilé. La police passa toute la ville au peigne fin après qu’on ait signalé sa disparition, ils ne découvrirent jamais rien. On ne sait pour l’heure toujours pas ce qui a pu se passer, si elle est morte ou en vie, qui l’a enlevée ou pourquoi est-elle partie…Car en soi, elle n’avait aucune raison de faire ça et yi mā a d’emblée émis l’hypothèse que les…vampires n’étaient pas étrangers à cela.

Cependant, elle m’en tint éloignée m’élevant comme elle le pouvait. Elle ne m’a pas caché la vérité sur le départ de mes parents mais a évidemment romancé pour me préserver, j’étais petite, si elle m’avait parlé à ce moment-là des vampires, je n’y aurais sans doute rien entendu, aussi, il fût dit que mon père était mort d’un infarctus (plusieurs membres de sa famille nippone présentant des antécédents, ça passa relativement bien auprès des proches) et que ma mère était partie pour un long voyage…Cependant, vous vous doutez bien que ces excuses ne suffirent plus dès lors que je fus adolescente. Je me posais toujours plus de questions, il m’arrivait de faire des rêves macabres à répétition et même les remèdes de yi mā n’y faisaient rien. Durant toute ma scolarité, on me qualifia d’enfant sérieuse mais dans son monde, réservée, solitaire…Je n’ai jamais eu beaucoup d’amis et je ne sais même pas si j’en cherchais. Je leur paraissais à tous bizarre et ils savaient que j’habitais chez ma tante souvent qualifiée de sorcière, en plus d’être orpheline…Et croyez-moi, les enfants savent être cruels et vous attaquer sur tous les terrains. Je menaçais mal finir, je piquais de plus en plus de crises où je m’enfermais dans ma chambre pour pleurer des heures et lorgner mes ciseaux, songeant à m’ouvrir les poignets. Je n’en pouvais plus d’avoir ses souvenirs douloureux en tête, de ne pas me sentir « normale ». Yi mā assistait à tout cela, impuissante et ayant moi-même éprouvé plusieurs fois ce que ça fait de devoir garder un si lourd et rocambolesque secret, je pense qu’elle devait se tordre d’indécision et de remords dans son lit toutes les nuits. Fallait-il me le dire ou me le cacher ? Le moment était-il venu ?

C’est moi qui précipitai les choses. Un soir pas comme un autre, alors que nous dînions, j’ai sans prendre garde explosé ma tasse de thé entre mes doigts crispés par la frustration et la colère toute à la fois puis j’ai crié à yi mā qu’elle était une menteuse, que ma mère ne reviendrait jamais et que mon père n’était certainement pas mort d’un arrêt cardiaque aussi jeune. Elle ne m’avait jamais vu dans un état pareil, moi qui étais d’ordinaire très calme. Elle a donc pris la décision de tout me révéler, me demandant de quoi je me souvenais. « Il y avait…cet homme étrange, près de bā bā*, je me rappelle son sourire. » Un sourire des plus glaçants que j’avais maintes fois revu en cauchemar d’ailleurs. C’est la première fois que yi mā mentionna les vampires, des êtres néfastes et dangereux qui n’avaient rien de nos Chiang-Shih* locaux, ceux des légendes qu’on m’avait conté. Très peu de choses permettaient de les appréhender en vérité si ce n’était qu’ils ne sortaient que la nuit et que leur peau devenait excessivement froide s’ils ne se nourrissaient pas fréquemment…de sang bien évidemment et uniquement de sang. Autant vous dire que je croyais autant aux vampires qu’au père Noël et que je manquai crier à yi mā d’arrêter de se payer ma tête et de jouer sa diseuse de bonne aventure avec moi. Mais elle m’assura que si je voulais vraiment la vérité, elle me prouverait ce qu’elle avançait. Ne désirant pas autre chose, j’acceptai.

* Bā bā = diminutif affectif pour le père
*Chiang-Shih = vampire chinois ne s’attaquant qu’aux femmes et aux nouveaux-nés
*Pudong = partie Est de Shanghai


Quelques jours plus tard, elle m’emmena dans un vieux quartier portuaire de Pudong* et plus précisément dans les ruines de l’ancien marché aux poissons. L’endroit était glauque et désert et si je n’avais pas eu toute confiance en yi mā, je ne serais pas restée là plus longtemps. Nous nous rendîmes dans une salle au fin fond de la bâtisse, anormalement éclairée et là, je fus accueillie par une poignée d’hommes, pour la plupart quadragénaires et portant tous un col orangé semblant fait d’une matière solide, comme de la résine. Au mur, une banderole de fortune arborant un phénix stylisé enfermé dans un cercle et à côté, ces mots « Chevaliers de l’Aube ». Mais où avais-je atterri me dis-je ? Dans une secte ? Je n’aurais jamais pensé que yi mā pousserait le bouchon aussi loin…Mais très vite, on me mit au parfum. Il s’agissait en fait plus d’une confrérie de chasseurs de vampires qui couvrait Shanghai et sa région. J’appris énormément de choses cette nuit-là, sur l’organisation de la « société » vampirique, leur nombre plus conséquent qu’on ne l’imaginait et leur capacité à se faire oublier pour hanter seulement les mythes populaires et les romans de quatre sous. Yi mā ne pouvait décemment pas avoir monté une telle mise en scène juste pour me faire croire en des balivernes et tous ces hommes avaient l’air sincère et grave mais je sentais qu’un en particulier ne me portait déjà pas en grande estime, Qun de son nom. Il ne s’est pas gêné pour sermonner énergiquement yi mā comme quoi je n’étais encore qu’une gosse écervelée et que je pourrais aller raconter ça au premier venu. J’avais beau n’avoir que 14 ans, cela ne me plût pas du tout, à ma tante non plus d’ailleurs. Elle lui rétorqua qu’elle avait depuis longtemps émis l’éventualité de me mettre dans la confidence, que c’était légitime après que les vampires aient tué mon père et potentiellement ma mère, qu’en plus de ça, j’étais loin d’être une idiote (et soit dit en passant, d’avoir beaucoup de confidents à qui raconter un truc aussi invraisemblable sans passer pour une tarée…). Malgré tout, une partie de moi n’était pas pleinement convaincue, je n’avais que les dires de ces personnes et un vague souvenir pour me persuader de leur existence…et je perdure quelqu’un de têtu. En dépit de cela, tous sont restés catégoriques, si je voulais voir un vampire, il fallait que je me prépare à y faire face et à devoir me défendre en conséquence. Yi mā s’y opposa, elle ne voulait pas que je mette ma vie en danger, quant à Qun, il désapprouvait totalement qu’on entraîne une gosse comme moi. Les autres, moins têtes brûlées furent plus magnanimes et leur réponse fût la suivante « Si Lin Yao se sent investie d’un devoir qu’il soit de vengeance ou de connaissance, il serait lâche de sa part de ne pas le remplir, et déshonorant pour nous de ne pas l’aider à l’accomplir. »

Cela a à peu près mit tout le monde d’accord et dès le lendemain, tous sont devenus mes mentors. Il fallait que j’apprenne à me battre, que je me fortifie, que j’en connaisse plus sur eux. Je ne vous cache pas que l’entraînement a été dur, surtout les premiers mois, j’ai vraiment souffert dans l’effort au point de me dire que peut-être ça n’en valait pas la peine. Mais maintenant que je faisais partie de la « machine », je ne pouvais plus sauter en route. Je fis preuve très tôt d’une habileté particulière au tir à l’arc, étrangement, je m’étais tournée vers cette arme d’emblée plutôt que vers les lames, beaucoup moins pratique dans le feu de l’action car demandant une grande concentration, l’arc était très peu utilisé par les chevaliers. Mais moi, j’étais rapide, vive, je ne tremblais jamais. Et quand on me mit une arbalète dans les mains, les résultats furent plutôt spectaculaires. Je semblais garder la même précision de tir que ce soit avec une luminosité vacillante, avec des cibles en mouvement…Je les touchais toujours et après une année d’entraînement supplémentaire, mes carreaux ne touchèrent plus que les cœurs imaginaires des cibles. J’avais aussi fait de grands progrès en kung fu et dans le maniement des kamas et du quiang. Il me semblait que j’avais enfin trouvé ma voie, que le brouillard s’évanouissait enfin. Je ne pus accompagner les chevaliers qu’à mes 18 ans réglementaires, et en 4 ans, j’avais déjà pu mûrir une technique de combat assez dévastatrice. J’eus ainsi la preuve de l’existence des vampires, les voyant un par un se changer en cendres sous les coups des chevaliers. Un an plus tard, après m’être faite tatouée au niveau du nombril, je tuais mon premier buveur de sang et il y eût une petite fête à cette occasion dans la planque du groupe. Comme on s’y attendait, je n’avais commis aucun impair, c’était un franc succès et après encore quelques années d’entraînement, je serais sans doute l’un des chasseurs les plus talentueux de l’Est de la Chine. Cela ne semblait pas réjouir Qun outre mesure, qu’on me congratule à ce point…et providence pour lui, une bavure mit en sursis mon ascension si prometteuse.

Après la fameuse fête, j’étais simplement sortie prendre l’air et fumer, laisser mes yeux se perdre sur la mer, sublimée par la lune montante. Je me sentais étrangement bien, investie d’une mission, détentrice d’un pouvoir…et ma vigilance était loin d’être à son comble. J’avais occis un vampire d’un certain âge, assez âgé pour avoir un « apprenti », le genre de vampire primitif qui n’obéit plus qu’à son instinct si l’aîné n’est plus là pour l’encadrer. Par je ne sais quel moyen, il m’a retrouvé et a profité de ce moment pour fondre sur moi comme un félin, j’avais été tellement surprise que le repousser vivement n’a pas été une réaction automatique et je l’ai alors senti me taillader le cou de ses canines. Il m’arrachait la peau sans les enfoncer, j’imagine qu’il s’y prenait très mal et était pire que novice, malgré ça, il restait très fort physiquement et je n’avais rien pour me défendre, il m’étouffait presque et je sentais l’odeur de mon propre sang monter de plus en plus. Je réussis à appeler à l’aide et heureusement pour moi, ils m’entendirent et transpercèrent mon agresseur rapidement. Ses cendres retombèrent sur moi avant de commencer à disparaître au gré de la brise nocturne. Yi mā se précipita, affolée et eût cette étreinte protectrice que j’avais toujours connu ; pour ma part, je voyais flou, j’étais proche de tomber dans les pommes. Je m’étais tellement débattue et j’avais perdu quand même une bonne quantité de sang. Les dernières choses que j’entendis furent les injonctions de Qun « Il faut la tuer !! ».

Me tuer…Jamais yi mā n’aurait laissé faire ça et pour cause, ça n’aurait pas été nécessaire. Le novice m’avait déchiqueté la peau mais n’avait atteint aucune artère, j’étais tirée d’affaire et surtout loin de menacer devenir un calice. J’eu droit à quelques points de suture plutôt discrets et à seulement deux jours d’hôpital…L’excuse ? Mordue par un chien…Un peu bancale mais les médecins avalèrent, aucun autre animal n’aurait pu me blesser de la sorte selon eux. Cependant, même si je m’en tirais avec quelques cicatrices, le fait que je n’ai pas pu me défendre et qu’en plus j’ai été mordue me fit sérieusement perdre de ma crédibilité auprès des chevaliers. Certains consentirent à continuer à m’entraîner mais j’évitais Qun comme la peste. Les tensions se calmèrent avec les mois qui passaient et bientôt je fus mise au courant pour la base de données de Requiem. A mes 21 ans, j’eus droit à mon identifiant et à mon mot de passe personnels (ainsi qu’à mes deux nouveaux tatouages…). Mine de rien, j’avais beaucoup appris de mon erreur et ils le reconnurent. Les mois défilèrent alors, se ressemblant souvent. La journée, j’aidais yi mā à la boutique, le soir, je m’entraînais et me documentait auprès des chevaliers. Mais quand vous atteignez les 23 ans et que vous vous rendez à l’évidence que toutes les nanas de votre âge ont déjà eu une pléiade de petits copains, tandis que vous, n’avez eu que des coups d’un soir sans lendemains, que vous êtes encore moins prêtes de vous marier et d’avoir un boulot normal…ça porte vraiment à réfléchir. Je me rendis en fait compte que depuis presque 10 ans, je n’avais eu de vie sociale qu’au sein du groupe…Mais sans doute aussi m’étais-je volontairement mise à l’écart des gens pour ne pas avoir à leur mentir continuellement dès lors qu’on deviendrait proches. J’eus enfin conscience de l’énorme secret que j’avais à charge et que j’aurais à charge toute ma vie durant.

Dans mon insouciance toute adolescente, je n’avais encore jamais regardé les choses de cette manière mais maintenant en passe de devenir une adulte, cela m’apparaissait clair…Je ne pourrais jamais avoir de vie de couple durable, encore moins des enfants à moins de me retirer complètement de ce monde mais était-ce seulement possible ? J’étais à présent un chasseur reconnu et même si j’avais l’autorisation de rendre mon tablier, comment vivre avec la conscience que des êtres tels que les vampires rôdent en permanence et seraient à même de trucider mon mari ou mes enfants, sans que eux soient conscients du danger ? Non, ce serait invivable, insupportable pour moi. Je m’étais condamnée à rester solitaire et comme j’avais de l’expérience dans le domaine, je pensais que ça passerait comme une lettre à la poste…mais finalement, je me posais de sérieuses questions. Légitimes pour quelqu’un de ma condition sans doute mais je ne pouvais en parler qu’à yi mā, de peur que les chevaliers soient de nouveau déçus par mon attitude. Je ressentais toujours plus le besoin de sortir, de connaître du monde, j’avais envie de pouvoir faire confiance à d’autres, de pouvoir m’ouvrir à des gens simples qui ne me jugeraient pas sur mes capacités à plomber des morts vivants. J’avais simplement envie d’autre chose, de changer de paysage, Shanghai me rendait morose et je n’y avais pas vécu que des bons moments, loin de là.

Via Requiem, j’entrevis alors la possibilité de « m’évader », le Japon était infesté de vampires et manquait cruellement de chasseurs expérimentés, surtout dans la région de Tokyo. Je me souvins alors de shū, qui tenait précisément un izakaya dans le quartier Taito. C’était l’occasion ou jamais. Je n’avais plus de contacts avec le côté nippon de ma famille depuis un moment ou bien très fragmentaires, pour les fêtes et les anniversaires. Je fis part de mon idée à yi mā prétextant que j’avais besoin de vacances et elle la trouva excellente. Mon oncle était une bonne pâte qu’il serait aisé de convaincre et il louait d’ailleurs une chambre juste au-dessus de sa taverne dans mon souvenir. Le prétexte des vacances ajouté à celui de collecter des ingrédients et autres grigris locaux pour la boutique de yi mā ferait l’affaire, et je pourrais à loisir faire des excursions nocturnes pour prêter main forte aux chasseurs tokyoïtes. Mais à mon grand dam, cela mis plus de temps à se mettre en place que prévu. Tout d’abord, les chasseurs nippons n’avaient pas exactement les mêmes règles que nous et il y avait l’ordre de Tenkyû, dont j’aurais à me méfier, sans compter les nombreux vampires aguerris ayant choisi la capitale comme fief. Ajouté à cela, j’avais cruellement besoin d’une remise à niveau en japonais, habituée à parler mandarin couramment, j’avais perdu énormément de vocabulaire et de tournures simples, sans parler de l’écriture…Heureusement pour moi, les bases revinrent très vite et en 6 mois de cours intensifs, je fus à nouveau capable de parler le japonais courant. Tout ceci réglé, je pus enfin envisager mon départ, tout avec été arrangé avec shū qui se réjouissait de me revoir après tant d’années. Il importerait maintenant de redoubler de vigilance sur ce nouveau territoire de chasse, je ne sais pour l’heure pas comment je vais m’en sortir mais j’espère retrouver un peu de sérénité ainsi que quelques réponses aux nombreuses questions que je me pose."


Derrière l'écran


◈ Pseudo : Stigmata
◈ Âge : 21 hivers
◈ Sexe : F {√}
◈ Avatar : Lucy Liu
◈ Présence sur 7 : 7/7 mon général…
◈ Comment avez-vous connu le forum ? Via partenariat !
◈ Et maintenant le code ?OK




Dernière édition par Zeng Lin Yao le Dim 5 Fév - 18:09, édité 1 fois
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Kuromiya Sensui


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Âge : 819. Mort à 34 ans. A l'air d'en faire 20...
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MessageSujet: Re: Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*   Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* Icon_minitime1Dim 5 Fév - 17:16



Hello et bienvenue sur Requiem !

Ta fiche est superbe, détaillée, plaisante à lire... Et tout à fait en adéquation avec l'ensemble du contexte que nous avons mit en place. C'est très agréable en tant qu'admin de voir... A peut près tout ce qu'il y a d'important sur son forum mit en valeur à un moment ou à un autre !

Tu sembles avoir parfaitement saisit l'état d'esprit du forum et n'ayant rien à ajouter, je m'empresse donc de te valider.

N'hésite pas à demander ton logement (et la boutique de ton oncle), à créer ta fiche de liens et à commencer à RP dans les plus brefs délais ! Pour ma part je m'occupe immédiatement de la paperasse :haha:

Au fait simplement en passant, là ça va, mais pour le code envoyé par MP, tu as de la chance que j'étais disponible ! Si c'était Seijûrô qui t'avais validée, vous auriez été bien avancé !

Encore bienvenue et bon jeu !




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Anonymous


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MessageSujet: Re: Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*   Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* Icon_minitime1Dim 5 Fév - 17:56


Merci beaucoup Sensui, je m'occupe du reste ;) Et en passant, dans ma fiche, j'ai confondu "ryokan" et "izakaya", j'ai rectifié 'x)

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Kuromiya Seijûrô


Kuromiya Seijûrô

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MessageSujet: Re: Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*   Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* Icon_minitime1Dim 5 Fév - 19:49


Bienvenue sur Requiem ♥

J'adore ton avatar ^^

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Anonymous


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MessageSujet: Re: Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*   Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* Icon_minitime1Dim 5 Fév - 20:36


Merci pour l'accueil Seijûrô, j'adore le tien également ;)

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Choi Yu Hee


Choi Yu Hee

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MessageSujet: Re: Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*   Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* Icon_minitime1Dim 5 Fév - 21:16


Bienvenue ! o/


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Anonymous


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MessageSujet: Re: Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*   Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* Icon_minitime1Dim 5 Fév - 21:25


Merci Yu Hee =)

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MessageSujet: Re: Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*   Zeng Lin Yao *Hisui no Ya* Icon_minitime1




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Zeng Lin Yao *Hisui no Ya*

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