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 Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio

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MessageSujet: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Jeu 17 Mai - 17:06


Le 1er novembre à 00 h 20
Aokigahara-Shizuoka


Comme à l'accoutumée durant des voyages scolaires aussi courts, le rythme était effréné. Mei et sa classe étaient arrivés hier dans la matinée à Shizuoka et n'avaient pas pu se poser plus d'une heure avant d'enfiler leurs tenues de randonneurs pour partir à l'assaut du Mont Fuji. Pour quelqu'un de sportif comme Mei qui avait minimum 3 h de patinage quotidiennes à son actif, ça n'avait pas été infernal...Mais certains de ses camarades n'avaient pas hésité à se plaindre, trouvant toujours une excuse pour ralentir le groupe. Malgré ça, ils avaient pu atteindre le refuge vers 20 h alors que le froid commençait vivement à les mordre. Ils étaient à ce moment-là tout proches du sommet. Quasiment tous, ils s'étaient endormis comme des masses malgré le peu de confort qu'offraient leurs futon et leurs duvets. Le lendemain, les élèves étaient plus enjoués semblait-il, la promesse de pouvoir aller faire du shopping une fois redescendus en intéressant plus d'un. Mei quant à elle avait plus d'intérêt pour le paysage et elle fit aussi très attention à ne pas se tordre une cheville sur le chemin du retour. Elle sympathisa avec une certaine Mariko et son petit ami, Hisashi. Mariko était connue pour être une croqueuse d'hommes invétérée et certains utilisaient un terme encore moins flatteur pour la désigner, beaucoup de filles la jalousait.

Mais Mei, égale à elle-même, restait adorable avec tout le monde sans exceptions, ce qui la plongeait souvent dans des traquenards. Elle n'aurait cependant pas penser se faire avoir à nouveau durant ce bref séjour. Elle et mariko avaient beaucoup discuté tout en profitant de la chaleur bienfaitrice des onsen naturels, le groupe y avait fait une halte. Certains trop pudiques ou de peur d'avoir trop froid s'ils se déshabillaient n'avaient pas tenu à participer mais ils se comptaient sur les doigts de la main.
Une fois de retour dans l'auberge de jeunesse en bordure de la forêt d'Aokigahara où ils avaient déposé la veille la plupart de leurs affaires, ce fût la ruée vers les douches. Et une fois que tous furent propres, les trois quarts allèrent s'affaler sur de "vrais" lits tandis qu'un petit groupe d'inépuisables avait décidé de se rendre en ville faire des emplettes. Un professeur les accompagnait, le même qui était chargé de faire quelques achats de friandises pour la soirée films d'horreur qui aurait lieue plus tard. Visiblement, Mariko avait d'autres projets pour ce soir avec Hisashi et elle ne manqua pas en faire part à Mei qui s'était sentie quelque peu gênée. Ils avaient l'intention de quitter l'auberge incognito pour aller batifoler dans les bois, ça avait l'air de beaucoup exalter Mariko alors que Mei pour sa part n'aurait jamais eu une idée aussi...bizarre. Elle ne manqua pas leur dire que ça semblait imprudent mais le couple n'y entendait rien et lui disait qu'elle était trop sage.

Oui...enfin, sage et raisonnable surtout. Grand bien leur fasse après tout, Mei n'irait pas cafter, ils en avaient l'assurance. Ils s'éclipsèrent peu de temps après dîner alors que le premier film était lancé. Mei avait prit un coussin avec elle et s'était instinctivement placée à côté d'Akira qu'elle savait imperméable à ce genre de films...Alors que de son côté, elle avait tendance à sursauter facilement. Trois heures de frissons plus tard, ils firent une petite pause avant de lancer un dernier film, après il allait se faire tard. Inquiète, Mei était allée dans la chambre vérifier son portable, Mariko et Hisashi n'étant toujours pas revenus, elle pensait sérieusement à prévenir un professeur. Personne n'avait remarqué leur absence pour le moment. Les adultes accompagnants n'étant pas très branchés films d'horreur, ils faisaient soirée à part dans une autre pièce, l'un d'eux allant quelquefois voir s'il n'y avait pas de débordements.
Mei avait bel et bien reçu un sms de Mariko il y avait 20 minutes de cela qui disait "On s'est paumés mais comme il y a du réseau, c'est qu'on est sûrement pas loin de l'auberge. Tu peux venir nous chercher stp ? Ne préviens pas Hizawa où il va nous trucider, merci puce !"

Mei avait refermé son téléphone et soupirer avant de se mordiller la lèvre d'appréhension. Elle détestait être confrontée à des dilemmes pareils. Nul doute que si elle prévenait Hizawa-sensei, Mariko lui en voudrait amèrement mais serait-elle capable elle aussi de déroger au règlement et de sortir s'aventurer de nuit dans cette forêt...surtout après avoir vu des films d'horreurs...?
Bien qu'elle soit très stressée à l'idée de faire ça, Mei répondit "Restez où vous êtes, je vais essayer de vous retrouver, j'arrive !". A croire qu'elle aurait vraiment dû faire "bonne poire" professionnelle. Elle ressortit pour prévenir Akira qu'elle avait eût sa dose de yûrei pour ce soir et allait se coucher...Comme ça, le temps que le film se termine, elle avait environ 1 h 30 devant elle pour retrouver Mariko et son boyfriend et espérait que ce serait suffisant. Ni une ni deux, elle alla chercher son manteau et se faufila à l'extérieur en prenant garde de n'être vue de personne. Il faisait un froid de canard dehors et on n'y voyait pas à deux mètres. Mei se munit d'une lampe de poche de sa main gantée et avança, la peur au ventre, en direction des arbres sinistres qui marquaient l'entrée de la forêt...Pourvu qu'ils soient tout proches...Elle déglutit puis pris son courage à deux mains et s'engagea dans la forêt d'un pas lent, presque tremblant.

Elle se retournait souvent histoire de constater que l'auberge n'était pas loin et hésitait toutes les deux minutes à faire demi-tour. Elle renvoya un sms à Mariko pour savoir si elle n'aurait pas des indications à lui donner sur l'endroit où ils pouvaient être mais la forêt devait sensiblement être la même partout. Elle attendit une dizaine de minutes mais n'ayant pas de réponse, elle reprit sa marche, les appelant par moments de sa voix claire et peu assurée. Un bruit lui glaça alors le sang et elle tourna la tête pour voir comme des branches être éjectées d'un fossé. Il ne s'agissait peut-être que d'un animal mais cela lui fit assez peur pour qu'elle recule sans faire attention où elle mettait les pieds. Buttant sur une racine, elle laissa échapper un petit cri de surprise avant de tomber, lâchant sa lampe par la même, et de rouler en contrebas d'une pente, des feuilles mortes et de la terre s'accrochant à ses vêtements et ses cheveux. Une fois sa cavalcade terminée, Mei s'appuya sur ses mains, chancelante, et releva les yeux, effrayée comme jamais. Fort heureusement, elle ne s'était pas fait mal mais elle n'avait plus de lampe et ne voyait quasiment rien. Un peu désorientée par sa chute, elle ne savait même plus d'où elle était tombée. Une vive inquiétude commença à la gagner lui faisant monter les larmes aux yeux alors qu'il lui semblait entendre des pas se rapprocher. Se cachant le visage, elle ne fit pour sa part aucun bruit et tenta de dissimuler ses sanglots...Pourvu que ce ne soit pas un revenant...Pourvu qu'il parte...Elle n'aurait jamais dû sortir.




Dernière édition par Katsuma Mei le Dim 15 Juil - 16:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Jeu 12 Juil - 12:39


Le bal des vampires ne s’était pas déroulé aussi bien que l’avait imaginé Tsukio. En tout cas, il ne s’en était pas trouvé satisfait pour sa part. Il aurait dû s’en douter, chaque fois qu’il tentait de côtoyer ses semblables, les choses tournaient plutôt mal. Cette nuit n’avait pas été si terrible en réalité, et même si aucun vampire n’avait reconnu Tsukio et ne l’avait charrié sur son végétarisme, il n’empêchait que ce petit évènement durant lequel un humain avait été présenté à la communauté ne lui avait pas plu. De Sensui, notre garçon ne connaissait pas grand-chose, et d’apprendre qu’il côtoyait un humain l’avait laissé de marbre. Ce qui l’avait énervé par-dessus tout avait été le coup d’éclat qu’avait provoqué cette péripétie. Inutile de préciser l’ambiance suite à cela... Les vampires étaient décidément très fermés d’esprit, et c’était là ce que Tsukio leur reprochait le plus. En tout cas, en repensant à ce Seijûrô si fier de sa race, il avait eu envie de rire. Lui qui s’était vanté de posséder Sensui comme père vampirique aurait certainement envie de se cacher suite aux évènements du bal... Très vite, après l’apparition de l’humain à la cérémonie, le végétarien s’en était allé. Il ne s’était pas soucié de ce qui arriverait à ce pauvre « Fubuki » placé au milieu d’une foule de vampires, après tout, en côtoyant l’un d’eux il devait se douter que ce serait dangereux.

Déçu par sa soirée, Tsukio déboucha dans la forêt d’Aokigahara après avoir parcouru l’un des souterrains qui menaient au temple. L’ambiance très calme de cet endroit l’apaisa dès lors qu’il s’y trouva, et il inspira un grand bol d’air pour en profiter. Un effluve particulier régnait ici, c’était comme un mélange d’humus et de décomposition animale et humaine. Ce n’était pas agréable mais ça ne dérangeait cependant pas le vampire qui ne comptait pas rester ici pour longtemps. La forêt était immense et il n’y avait pas non plus de point de repère ; dans ce genre de lieu, on pouvait rapidement se perdre et, qui sait, ne jamais en sortir. Tsukio songea au fait que parmi les nombreux cadavres qui se trouvaient ici, près du quart n’était possiblement pas des suicidaires. On ignorait après tout le nombre de gens qui avaient pu y mourir de faim et de fatigue en s’y perdant, ou encore ceux que des assassins avaient balancés ici pour n’éveiller aucun soupçon. Cette forêt aurait été idéale pour un film de Tim Burton. À vrai dire, tandis qu’il observait les arbres qui l’entouraient et qui semblaient surveiller le moindre de ses pas en silence, Tsukio pensait à Sleepy Hollow. Il ne manquait plus que l’arbre aux branches tortueuses.

Les racines des arbres qui s’étaient étendues au-delà de la surface de la terre empêchaient le vampire de marcher normalement. Il butait parfois sur elles, et manquant de tomber, il reprenait l’équilibre en secouant ses bras ou, à de plus rares occasions, devait se raccrocher à un arbre dont l’écorce se défrichait automatiquement sous ses doigts. Il se sentait de mauvaise humeur, et ces petites choses certes futiles avaient le don de l’irriter un peu plus. Le sol était recouvert d’une multitude d’organismes végétaux, entre les feuilles mortes due à la saison automnale, la mousse qui recouvrait la terre probablement humide au-dessous, et le noir complet qu’imposaient les arbres et leurs ombres, il n’était pas évident de savoir où l’on marchait exactement. Et lorsque ce n’était pas sur une racine que butait Tsukio, c’était sur de la roche volcanique. Son costume d’Osiris n’étant pas des plus confortable, et particulièrement à cause de sa couronne, il s’ajoutait à tous ces points qui rendaient la situation déplaisante. Décidément, cette soirée était pitoyable. L’an prochain, c’était sûr, il ne se joindrait pas au bal vampirique.

Tsukio parcourait la forêt en silence. Même lorsque sa colère s’intensifiait quand il manquait de chuter, il se retenait de grommeler. Il n’avait pas peur à l’idée de se faire repérer, pas même par un revenant auxquels il ne croyait plus depuis qu’il était mort et qu’il était devenu un vampire, mais de manière inconsciente, il cherchait à se faire le plus discret possible. Le seul bruit que l’on pouvait percevoir de sa part était ses pieds qui effleuraient la mousse et les feuilles mortes à chacun de ses pas. Ils provoquaient comme une sorte d’étrange frottement. Le silence qui enveloppait l’atmosphère était imposant, on n’entendait que quelques oiseaux qui osaient s’aventurer ici avec plus de courage que les humains. Tsukio songeait qu’il ne tarderait probablement plus à atteindre la sortie, et une chose était certaine, il était impatient de retrouver son appartement tokyoïte et tout son confort. Il était à moitié plongé dans ses pensées, tout en surveillant bien de ne pas se détourner de son chemin, lorsqu’il entendit un cri. La voix était très proche. Le visage maigre et creux de Tsukio qui était baissé vers le sol se redressa brusquement, et il aperçut à quelques mètres à peine une silhouette dévaler une pente. Le vampire n’était pas des plus sensibles, mais il était assez curieux et il ne put se retenir de s’approcher du corps qui venait de chuter. Sa marche n’était ni rapide, ni lente, il ne semblait pas vraiment se soucier de l’état de la personne. En quelques minutes, il avait cependant atteint son but.

C’était à priori une jeune femme. Les sanglots qu’elle tentait d’étouffer parvinrent aux oreilles plutôt sensibles de Tsukio. Il n’y avait aucun doute sur le fait qu’elle était humaine. Ce n’était pas que les vampires étaient dépourvus de la moindre émotion, mais il doutait que l’un d’entre eux puisse se montrer aussi apeuré, et surtout si maladroit. Ce soir, à défaut de passer du bon temps avec les vampires, le végétarien ne cessait de rencontrer des humains dans cette forêt. C’était le second qu’il croisait. Quand il ne fut plus qu’à un mètre de l’inconnue, Tsukio se stoppa. Il était immense et il paraissait monumental face à la petite silhouette féminine qui se trouvait devant lui. Son apparence n’aurait rien de rassurant pour une demoiselle perdue en pleine forêt et en pleine nuit. D’une voix néanmoins calme, il lui adressa la parole.

« Est-ce que tout va bien? »

Tsukio n’était peut-être pas du genre sympathique ou soucieux en général, mais quand il s’agissait d’humains, il faisait étrangement plus preuve de douceur qu’avec les vampires.


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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Dim 15 Juil - 17:39


Ne pouvant décemment pas s'empêcher de trembler et de gémir légèrement sous la main qui masquait sa bouche, Mei était tétanisée. Elle se le promettait, si elle réussissait à s'en sortir, elle ne regarderait plus jamais ce genre de films car ça la mettait dans un état assez alarmant. En même temps, qui aurait pu l'en blâmer ? A demie perdue dans une forêt présumée maudite, des bruits de pas sinistres se rapprochant toujours et par une nuit d'encre froide...Sûrement beaucoup de gens auraient eu la trouille de leur vie. Amenant son autre main gantée tremblante à sa poche, elle alla y serrer nerveusement l'amulette que sa cousine lui avait offert à son arrivée, priant intérieurement pour que l'esprit passe son chemin. Mais malgré tous ses efforts, les pas ne cessaient de se faire plus nets, plus proches menaçant faire frôler la crise cardiaque à l'adolescente chaque seconde durant. Puis, ils se stoppèrent à environ un mètre d'elle.

Toujours au sol et recroquevillée, Mei ne pouvait que le supposer d'après son ouïe mais elle sentait distinctement une présence à ses côtés, quelque chose de grand...Elle ne pouvait ni ne voulait lever les yeux, son coeur battant à tout rompre dans sa poitrine. Jamais elle n'avait eu aussi peur. Puis on s'adressa à elle, ce qui la fit avoir un léger sursaut. La voix semblait plutôt normale...pour être celle d'un revenant. Déglutissant, la jeune femme se décida à lever légèrement la tête. Humaine qu'elle était, elle ne discernait pas grand chose dans cette obscurité mais la silhouette qui se tenait à quelques pas était impressionnante. Les yeux humides de Mei s'ouvrir davantage. Il lui semblait immense...Oui car d'après l'intonation de sa voix, ce ne pouvait être qu'un homme. Des éléments éparses sur son corps semblaient luire, briller légèrement comme si sa tenue avait été parsemée de soie dorée et à mieux y réfléchir, en cadence avec les pas, il avait semblé à l'adolescente entendre comme des cliquetis, de ceux que font les bijoux quand ils s'entrechoquent ou tombent dans le vide. Et ça...qu'était-ce ? Une sorte de tiare ?

Mei en entrouvrit les lèvres...Même si cette "personne" ne lui évoquait rien d'un fantôme, du moins d'un fantôme local, il ne semblait pas de son monde pour autant. Qui se baladerait à cette heure-ci dans la forêt accoutré de la sorte si ce n'était un spectre, une fée, un magicien...en somme un être surnaturel ? Et pour quelqu'un comme Mei dont l'imagination était foisonnante, ça ne faisait quasiment aucun doute. Pour le coup, elle ne savait pas du tout quoi répondre à l'individu...Elle bougea un peu les lèvres comme pour formuler des mots mais aucun son n'en filtra, restant béate d'étonnement devant lui. Elle réussit finalement à dire d'une voix faible.


-Je...Je crois.

Puis, elle tenta de se redresser, de manière un poil maladroite en s'appuyant à un arbre. Bien qu'elle eût attaché ses longs cheveux, sa coiffure était partiellement défaite et plusieurs feuilles mortes se battaient en duel parmi les mèches. Restant accrochée au tronc tel un petit animal apeuré, Mei continuait malgré elle à aviser la silhouette qui la surplombait et plus elle l'observait, plus il lui semblait...l'avoir déjà vu quelque part. Tout ce qui était de l'ordre de la mythologie avait toujours passionné la jeune femme même si elle était moins calée aujourd'hui qu'à une époque. Ca lui semblait impossible et proprement tiré par les cheveux mais l'homme qu'elle avait devant elle lui évoquait l'Ancienne Egypte et plus précisément un pharaon. C'était...incroyable. En plein jour, il devait être encore plus impressionnant car pour l'heure, elle ne distinguait pas grand chose de ses atours. Réfléchis Mei...Que dirais-tu au fantôme d'un souverain millénaire prisonnier d'une forêt hantée...? Abaissant la tête pour faire une petite révérence polie malgré qu'elle garde les mains sur son tronc attitré, Mei reprit d'une voix claire, semblant déjà plus rassurée.

-Excusez mon ignorance mais...qui êtes-vous ?

Elle pensait vraiment s'adresser à une apparition aussi y mettait-elle les formes. S'il s'avérait que c'était juste un adulte excentrique, elle passerait elle-même pour une folle mais la première hypothèse lui semblait tellement plus logique. Nahoko n'en croirait pas ses oreilles quand elle lui raconterait...Pour le coup, Mariko et Hisashi étaient complètement passés à la trappe, toute l'attention de Mei étant capté par ce fantastique inconnu.

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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Sam 4 Aoû - 16:55


Les choses changeaient peu. En tant qu’être humain, les autres s’étaient souvent moqués de Tsukio à cause de sa maigreur. Beaucoup auraient parié qu’avec sa silhouette squelettique il n’aurait pas vécu bien longtemps, qu’il serait certainement tombé malade ou qu’il n’aurait pas supporté le mode de vie d’un ouvrier par exemple. Ironie du sort, il était devenu immortel et il avait même volé la vie de certains de ces gens qui l’avaient sous-estimé. Certes, maintenant qu’il était un vampire et que les humains de Tôkyô l’appréciaient, c’était cette nouvelle communauté à laquelle il appartenait qui ne l’aimait pas. Il y avait quelques exceptions bien sûr, mais elles étaient rares. C’était à croire qu’il posséderait toujours quelque chose qui dérangerait. Quand ce n’était pas son rachitisme, c’était son végétarisme. Au moins, même s’il ne pouvait pas vraiment compter sur les vampires, Tsukio pouvait compter sur les humains, et il trouva donc cela rassurant d’en trouver un à cet instant précis de la soirée, alors qu’il avait quitté le bal. De la part d’une créature de son genre, ce sentiment pouvait paraître plutôt étrange et inhabituel.

La pauvre demoiselle gémissait de peur, inspirant un peu de pitié au vampire. Il n’était pas dans la nature de Tsukio de se montrer compatissant ou empathique, mais il était cependant vrai qu’il se sentait tout de suite incapable de passer son chemin en laissant cette fille seule et perdue dans cette forêt. En tant qu’humain, c’était trop dangereux pour elle. Tandis qu’il avait demandé à cette inconnue si tout allait bien, il avait baissé sa tête pour pouvoir l’observer. Comme il n’était pas trop près d’elle, il n’avait pas besoin de trop pencher sa tête en avant pour pouvoir aisément la regarder. Être grand avait ses inconvénients, et il n’était pas rare que Tsukio soit contraint de se pencher pour observer des choses très basses, ce qui nécessairement provoquait de légères douleurs à l’arrière de sa nuque. Lorsque le visage de la jeune femme se redressa enfin, le vampire eut un froncement de sourcils. Il avait l’étrange impression de l’avoir déjà vue auparavant. Ses yeux parcoururent rapidement le minois en partie relevé. Heureusement l’obscurité empêchait à l’humaine de remarquer qu’on la détaillait. Qui sait si ce comportement ne l’aurait pas effrayée...

La silhouette féminine se releva avec un peu de peine. Tsukio ne lui proposa pas son aide, il n’était pas vraiment du genre gentleman, sauf lorsque cela pouvait lui servir, mais à cet instant précis il n’en voyait pas l’intérêt. Par ailleurs, bien qu’il semblait calme, son humeur restait un peu mauvaise au souvenir de la soirée qu’il venait de passer au côté des autres vampires. La jeune fille s’étant entièrement redressée, Tsukio en profita pour la scrutait dans les moindres détails. Elle n’était pas très grande, ni très épaisse, et sa carrure lui donnait une apparence un peu frêle, ou bien était-ce l’expression apeurée de son visage qui donnait cette impression. En tout cas, lorsque le vampire posa de nouveau ses yeux sur le visage de la demoiselle, cette fois-ci ses sourcils se haussèrent. Brusquement, il réalisa à quel point elle ressemblait à Megumi. Megumi, c’était celle qui avait été durant plusieurs années sa femme, cette pauvre femme qu’il n’avait pas réussi à pleinement satisfaire, parce qu’il n’avait pas été le mari idéal, parce qu’il n’avait pas pu lui faire d’enfant, parce qu’il avait finit par devenir volage et irresponsable, et enfin parce qu’il l’avait tuée. Tsukio n’avait jamais sincèrement éprouvé de remords à l’idée de s’être débarrassé de « sa famille », pourtant tout au fond de lui, le misérable morceau de sympathie qui lui restait sembla se manifester à cet instant présent, tandis qu’il observait la jeune femme. Sa surprise face à ce sosie de Megumi l’immobilisa durant l’espace de quelques secondes, et il ne reprit ses esprits que lorsqu’elle prit à nouveau la parole.

S’il avait possédé ce genre de faiblesse, il aurait pu se sentir mal à l’aise, mais au lieu de cela, Tsukio éprouva une étrange sensation qu’il n’avait jamais connue pendant ces cent dernières années. C’était un mélange de surprise et d’incompréhension assez déstabilisant. Il avait presque l’impression qu’on lui faisait une plaisanterie. Bien sûr Megumi était morte depuis longtemps, ce n’était forcément pas elle, mais la ressemblance était frappante sans pour autant être parfaite. Le visage de cette fille, par exemple, était un peu plus large et carré, mais les traits qui le composaient étaient dans l’ensemble les mêmes. Ce drôle de sentiment qui venait de prendre Tsukio ne se manifesta aucunement. Il resta là, stoïque et silencieux, ses sourcils ayant repris leur position habituelle. La révérence de la jeune femme intrigua le vampire alors que dans sa tête se bousculaient un millier de questions. Elle avait là une étrange réaction. D’ordinaire il aurait certainement rit, ou il aurait au moins sourit avec amusement, mais il se contenta de rester neutre.

« Je serais incapable de vous reprocher votre ignorance mademoiselle, car il me semble que nous ne nous sommes jamais rencontrés. Il est évident que vous ne pouvez donc pas me connaître. »

Sa voix s’était faite calme et douce, sans pour autant sembler très chaleureuse. Qu’attendait-elle donc de lui avec sa petite révérence et sa question formulée d’une façon aussi soutenue? Elle semblait aussi perdue psychologiquement qu’elle l’était dans cette forêt! Cependant il n’y avait pas de quoi se méfier d’elle. Tsukio redressa légèrement sa tête, rendant sa carrure encore un peu plus imposante. À sa pose il semblait sûr de lui.

« Je m’appelle Tsukio. Et vous êtes? »

S’il avait su qu’elle le prenait pour un véritable dieu égyptien, il aurait pu s’en amuser, mais sur l’instant il avait oublié qu’il ne portait pas une tenue des plus ordinaires, trop préoccupé à se ressasser à quel point elle ressemblait à feu son épouse. La jeune femme serait sans doute surprise d’apprendre qu’un dieu semblant tout droit sorti de l’Égypte ancienne puisse porter un prénom japonais. Toutefois, avec un prénom comme le sien dans lequel se trouvait l’idéogramme du mot « lune », il y aurait de quoi lui apporter quelques autres idées tordues, surtout en cette nuit si obscure.


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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Ven 24 Aoû - 17:22


Si elle était face à quelqu'un de sensé et non à une apparition, Mei donnerait vraiment l'impression d'avoir reçu un coup sur la tête. D'ailleurs, elle n'était pas certaine d'être en pleine possession de ses moyens à cet instant précis, comme si cette chute l'avait précipitée dans un autre monde, sorte de pays des merveilles un peu sordide. N'y voyant quasiment rien, elle n'avait pas remarqué les regards tantôt interloqués, tantôt insistants dispensés par le "pharaon" sur sa petite personne. Ses doigts se détachaient lentement du tronc humide, n'y imprimant plus qu'une légère caresse. Cela faisait facilement un an qu'elle ne s'était pas sentie aussi tranquille aux côtés d'un homme autre qu'Akira, et pourtant, l'environnement n'encourageait pas à se sentir bien, encore moins quand on avait regardé plusieurs films d'épouvante avant de s'y aventurer. Mais, elle n'aurait su dire pourquoi, cette présence apaisait Mei...Elle avait beau être tout ce qu'il y avait de plus inhabituel en plus d'être masculine, un je-ne-sais-quoi la rassurait. Peut-être le timbre de sa voix ou sa haute stature qui loin de vous écraser, semblait faire écran contre tout ce qui serait à même de vous menacer.

Finalement, il lui répondit, avouant qu'il était normal qu'elle ne sache pas qui il était étant donné qu'ils ne s'étaient jamais vu auparavant...Pourtant, malgré elle, Mei avait justement l'impression d'avoir déjà rencontré cet homme/ce dieu quelque part. Elle n'aurait pas su dire quand, ni où...Peut-être en rêve. Il faudrait qu'elle consulte son bien-aimé Notô-chan à ce sujet. En tous cas, pour un fantôme, il ne semblait manifester aucune hostilité, c'était un esprit bienveillant ; ce qui incita l'adolescente à quitter définitivement son arbre pour se frotter les paumes avec lenteur, ne pouvant détacher son regard de l'ombre qui s'adressait à elle. Il consentit ensuite à lui donner son nom et cela laissa Mei un instant perplexe, elle en cligna rapidement des yeux avant de froncer quelque peu les sourcils. Tsukio ? C'était fort joli mais...incontestablement japonais. Elle qui s'attendait à un prénom égyptien mystique...Etait-il possible qu'il s'agisse vraiment d'une personne réelle ?

Mais...qui serait assez dérangé pour se balader dans un tel endroit habillé ainsi, alors qu'il faisait un froid de canard et qu'il était minuit et demie passé ?? Une pointe de stress commença à nouer l'estomac de la jeune femme une nouvelle fois...Etait-ce une hallucination ? Que lui arrivait-il à la fin ? Mais il ne fallait pas se disperser...Mieux valait continuer d'inspirer de la sympathie à cet être, peu importait ce qu'il était et répondre à sa question.


-Mei...Je m'appelle Mei.

Resserrant les cuisses et nouant ses mains près de son bas-ventre, un peu nerveuse, Mei avait crût bon se répéter par peur que son interlocuteur n'ait pas entendu son prénom la première fois qu'elle l'avait dit. Il fallait dire que quand elle était gênée, l'adolescente devenait à peine audible. Elle hésitait réellement à poser une nouvelle question mais il faudrait qu'elle en ait le coeur net.

-Qu'est-ce qui vous amène ici...Tsukio-san ? Vous n'avez pas...froid ?

Elle avait émis un petit sourire timide après s'être lancée, espérant vraiment que ses questions ne gêneraient pas l'intéressé. S'il daignait y répondre, elle pourrait peut-être en tirer certaines conclusions, elle ne pouvait pas non plus lui demander de but en blanc s'il était réel ou humain...Enfin, une personne directe ayant la tête sur les épaules l'aurait sûrement fait mais comme Mei ne répondait pas du tout au profil...Par contre, elle ne savait pas du tout comment elle réagirait s'il corroborait l'une ou l'autre des hypothèses. Si c'était un homme en chair et en os assez excentrique pour s'adonner à ce genre de noctambulisme en plein air déguisé en Osiris, il était clair qu'elle n'aurait qu'une envie, s'enfuir loin de lui...Mais s'il s'agissait d'une apparition ou d'un autre être surnaturel, cela bouleverserait sa petite vie d'une autre manière. Elle ne savait pas où en étaient Mariko et son Jules mais il était clair que niveau expériences troublantes, elle battrait tous ses camarades à plate couture, si elle sortait indemne de cette entrevue bien sûr...

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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Jeu 30 Aoû - 21:47


La folie des autres n’était pas une chose qui dérangeait Tsukio. Elle ne lui faisait pas non plus peur, tant qu’elle ne présentait pas des signes de violence. La jeune femme n’avait pas un comportement très habituel face à cet inconnu immense qui se présentait à elle. Qu’elle ne l’ait pas craint ou qu’elle ait semblé effrayée aurait été identique, mais qu’elle lui fasse une révérence et qu’elle s’excuse de ne pas le connaître alors qu’elle le rencontrait pour la première fois était plutôt étrange. N’importe qui la prendrait pour une folle, le vampire inclus. La différence était qu’il ne semblait pas gêné, il ne l’observait pas non plus d’un drôle d’œil, ni ne lui reprochait son étrange comportement. Il continuait de lui adresser la parole comme si de rien n’était, semblant trouver normal le déroulement de cet évènement. Quel intérêt aurait-il eu à se montrer distant ou perplexe? Il était bien égal à Tsukio que cette fille soit psychologiquement dérangée ou pas. Qu’elle soit humaine était la seule chose qui l’importait ; tout le reste n’était que futilités tant qu’elle ne manifestait pas le moindre danger pour lui.

Le vampire avait lui aussi la dérangeante sensation qu’il était pris d’une sorte de folie. Tandis qu’il observait discrètement la jeune femme, laissant ses yeux glisser sur sa silhouette de temps à autres, il avait manqué de s’imaginer qu’elle pouvait être une réincarnation de Megumi. C’était comme si ses traits seraient presque restés les mêmes, mais ils auraient légèrement variés comme il en aurait été le cas avec sa personnalité. Sa défunte femme ne semblait pas avoir beaucoup de points communs avec celle qui se trouvait devant lui. Dans ce genre de situation par exemple, elle aurait aussitôt fuit. D’une nature timide et craintive, elle n’avait côtoyé que peu de monde, tout comme Tsukio à cette époque. Ce n’était pas pour rien qu’ils avaient dû être présentés par leurs parents pour apprendre se connaître. Ensemble ils avaient ressemblé à un couple d’animaux sauvages fuyant la moindre présence étrangère à leur petit monde qui, d’ailleurs, à force de se confronter à ses uniques éléments, avait fini par s’autodétruire. Ils avaient été jeunes et trop naïfs, et cette si grande insouciance les avait perdu, tout comme elle avait perdu Tsukio. Certes, le mal être qui l’avait saisi dans sa jeunesse, il ne le regrettait pas. Sans lui il n’aurait jamais eu l’occasion de vivre cette nouvelle vie tokyoïte et si plaisante. La seule chose qu’il regrettait, c’était son état vampirique.

L’inconnue sembla surprise par le prénom de son interlocuteur. En effet, il était inconcevable qu’un dieu égyptien puisse porter un prénom japonais, mais ce fait, Tsukio n’y avait même pas songé. Il aurait fallu pour cela qu’il ait pris conscience qu’il n’était pas dans une tenue très ordinaire, mais après une soirée de passée aux côtés d’autres vampires costumés, ses propres vêtements ne le surprenaient même plus. La jeune femme qui avait semblé calme pendant un instant changea brusquement de comportement. Ses cuisses qui se resserraient et ses mains qui se joignaient sur son bas-ventre trahissaient sa brusque nervosité. Tsukio ne la remarqua que partiellement, mais il ne fit aucune remarque sur ce sujet. Et alors qu’il scrutait les mouvements de cette fille, il avait à peine prêté attention à son prénom. Pourtant, il aurait voulu à tout prix le connaître, car il voulait savoir si elle portait le même prénom que son ancienne épouse. Si cela en aurait été le cas, il aurait sans doute été troublé comme il ne l’avait plus été depuis bien des lustres. Les pupilles sombres du vampire se redressèrent dans celles de la demoiselle, qui peinaient à le voir dans la pénombre. Pour lui, l’obscurité n’était pas vraiment un problème.

« Je devais me rendre à une soirée costumée, mais malheureusement je n’ai pas réussi à trouver le lieu de rendez-vous. Il semblerait que je me sois perdu dans cette forêt, comme vous, n’est-ce pas? Je ne viens pas d’ici. »

L’excuse était à peu près plausible, même si elle était tirée par les cheveux. Songeant à la seconde question qu’on lui avait posé, Tsukio se surprit lui-même en observant sa propre apparence. Enfin il réalisait qu’il était vêtu comme Osiris! Ne venait-il justement pas de parler de soirée costumée? Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres et il laissa échapper un très léger rire.

« Ma tenue vous surprend! Je ne suis pas frileux, rassurez-vous. »

Non en effet, il n’avait pas très froid. Ce que craignait le plus Tsukio était plutôt la chaleur. Déjà lorsqu’il avait été humain il ne l’avait jamais vraiment appréciée, alors maintenant qu’il était un vampire, elle lui semblait insupportable. Chaque fois, il pensait à sa vulnérabilité face au soleil et il avait donc l’impression qu’il risquait à chaque seconde de se transformer en cendres. N’attendant même pas que son interlocutrice lui apporte de réponse à la question qu’il lui avait posée, à propos du fait qu’elle avait pu se perdre dans cette forêt, Tsukio ajouta rapidement :

« Au fait, vous ne m’avez pas donné votre nom... »

Elle le lui avait prononcé d’une façon si inaudible qu’il ne l’avait même pas entendu, ni ne l’avait remarqué, obnubilé par le changement de pose qu’elle avait montré quand elle s’était présentée. Il ne comptait pas laisser cette interrogation sans réponse, aussi il s’était permis de renouveler sa question, sans craindre qu’elle trouve cela dérangeant. Et si elle ne lui avait pas donné son prénom la première fois parce qu’elle ne souhaitait justement pas le révéler? C’était en tout cas ce que s’imaginait Tsukio qui n’avait rien entendu quelques minutes plus tôt.


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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Ven 7 Sep - 19:30


Au départ, Mei avait été persuadée de faire une rencontre étonnante et magique mais plus la conversation se poursuivait et moins elle en était convaincue...Sans rien changer à son attitude, Tsukio commençait à l'effrayer alors qu'elle s'était sentit plutôt bien à ses côtés quelques minutes auparavant. A croire que la compagnie d'un dieu égyptien lui aurait davantage convenue que celle d'un simple humain de sexe masculin, ça en devenait ridicule...Pour autant, Mei n'avait jamais voulu allé voir un psychologue, pas même celui du lycée, de peur que tôt ou tard, cela filtre jusqu'aux oreilles de son père. Quelle honte y'avait-il à aller voir un psy ? Surtout après toutes les épreuves qu'elle avait subi ? Mei n'aurait pas su répondre à ces questions mais elle restait catégorique. Ses problèmes devaient restés les siens, inutile d'ennuyer les gens avec. Peut-être n'avait-elle tout simplement pas encore rencontrer la personne adéquate à qui se confier...C'est justement alors qu'elle pensait à Akira qu'elle sentit son portable vibrer dans sa poche...Si elle s'était écouté, elle s'en serait muni derechef pour répondre mais elle redoutait la réaction de Tsukio.

S'il avait l'esprit mal tourné, de la voir avec un téléphone pourrait le rendre agressif, aussi, elle se mordilla un peu la lèvre inférieure et laissa l'appareil vibrer. Son interlocuteur était en train de répondre à la question posée plus tôt. Une soirée costumée...? Ici ? Soit il mentait, soit la dite soirée ne devait pas être très catholique...Mei en avait déglutit, une colonne de stress faisant légèrement trembler sa tête. C'était définitif, Tsukio n'avait du dieu égyptien que les atours, il n'était pas surnaturel. L'adolescente s'était trompée et s'en voulait déjà amèrement...Si elle avait su, elle aurait pris ses jambes à son cou dès le départ sans lui permettre d'approcher. Il la croyait perdue en plus...Non...Il ne fallait surtout pas. La voix un peu tremblante, elle répondit.


-Non...Non...Je ne suis pas perdue...Des...Des amis m'attendent plus haut, j'avais...

Plus convaincante, tu mourrais...Mei se serait donner des claques mais c'était plus fort qu'elle. Maintenant qu'elle avait la certitude que Tsukio était un simple homme, à demi-nu dans une forêt sordide une nuit d'hiver, et qu'elle était seule face à lui, elle perdait tous ses moyens. Et son portable qui continuait de vibrer...Soit c'était Mariko, soit...Akira s'était aperçu qu'elle était partie. Mei amena sa main à sa poche et la pressa comme pour se rassurer, ses yeux se remplissant de larmes sans qu'elle le veuille. Tsukio quant à lui semblait très à l'aise ou du moins beaucoup plus qu'elle, scandant qu'il n'était pas frileux et lui demandait si sa tenue la surprenait...Cette bonne blague. Bien entendu ! Et pour couronner le tout, il lui redemanda son prénom...Prénom que Mei n'avait plus du tout envie de lui donner, il fallait qu'elle lui fausse compagnie. Le truc, c'était qu'elle serait sûrement moins rapide que lui, alors peut-être que gagner du temps serait le plus sage, au cas où quelqu'un arriverait dans les parages. Après avoir baisser la tête et cligner des paupières, une larme lui échappa et elle commença :

-Me...

Elle s'arrêta en plein milieu. Peut-être était-ce plus prudent de mentir sur son prénom ? Ca ne lui aurait rien apporté si cet homme avait pour projet de la violenter mais admettons qu'elle s'en sorte et qu'il cherche à la retrouver ? S'il avait un faux prénom, ce serait une sécurité pour elle...Dans ces coups de temps là, Mei avait tendance à se faire des films très rapidement et ce genre de plans paranoïaques s'imposaient à elle naturellement. Aussi ayant commencé par dire "Me", elle termina sans trop réfléchir avec le premier prénom qui lui venait à l'esprit.

-Megumi.

Elle releva ses yeux brillants pour s'apercevoir que Tsukio avait semblait-il lui aussi changé d'attitude. Il avait eût un mouvement étrange...Quoi ?? Elle avait dit quelque chose de mal ? Allait-il l'attaquer ? Ca la démangeait de crier "Au secours." Puis, dans le silence environnant, un bruit de pas se fit entendre, provenant du haut de la pente. En tournant la tête, Mei aperçut aussi une petite lueur sûrement celle d'une lampe-torche. Quelqu'un !! Vite, elle n'avait plus rien à perdre. Apercevant sa propre lampe au sol qu'elle croyait avoir perdu, elle la prit, l'alluma et la bougea pour faire des appels.

-Ohé ! Je suis là !

Elle s'avança vers la pente précipitamment. Détournant la tête, elle adressa un regard à Tsukio, qu'elle pouvait désormais voir plus distinctement grâce à la lumière diffuse de la lampe. Sa peau était si pâle et lui si maigre...Mais ses traits étaient incontestablement gracieux, en outre, il semblait complètement...estomaqué comme s'il venait de voir un fantôme. Tellement que Mei lança des regards à ses propres jambes et à ses bras, perplexe. Il ne semblait définitivement pas lui vouloir de mal en tous cas mais elle pensait peut-être ainsi parce que la présence un peu plus haut la rassurait...En tous cas, elle avait ravaler ses larmes aussi vite que celles-ci s'étaient imposées. Après un petit sourire gêné à Tsukio, elle commença à remonter la pente qu'elle avait dévalé plus tôt.

-Par ici !

Elle ne savait pas qui c'était mais elle lui devrait une fière chandelle, en espérant qu'il ne s'agisse pas d'un autre type déguisé...Mais quelque chose lui disait que c'était quelqu'un qu'elle connaissait.

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Tachibana Akira


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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Mar 9 Oct - 14:20




Akira n’était pas forcément très branché « sortie scolaire » mais en général, il s’amusait quand même plutôt bien et c’était une bonne occasion de sortir de son chez lui où l’atmosphère était vraiment… pesante. Avec JS ils en avaient parlé pendant une bonne semaine, de cette sortie, se prévoyant des tas de trucs qu’ils n’auraient en réalité jamais le temps de faire et songeant comme il serait bon d’aller se faire du camping au prochain été, dans un endroit qui faisait autant flipper qu’Aokigahara ! Que de la gueule, évidemment ! A dix-sept ans on croit encore que le monde est à nos pieds quoi qu’Akira ait conscience que les puissances de ce monde étaient très différentes de ce que l’on soupçonnait…

Quoi qu’il en soit, présentement, Akira était avec d’autres étudiants de sa classe à regarder un énième film d’horreur qui ne lui soutirait plus que quelques bâillements d’ennui. Pour un hyperactif de son genre, le fait qu’il soit toujours là, assit à regarder ces films, c’était déjà du domaine du miraculeux. Jae Seung n’avait pas daigné montrer le bout de son nez, probablement occupé ailleurs et c’est avec Mei qu’il avait commencé à les regarder au départ. La jeune fille avait tenu à regarder ces films alors même qu’elle sursautait à la moindre porte qui claque et Akira l’avait d’ailleurs gentiment taquiné à ce propos. Incroyable ce que les gens aimaient jouer à se faire peur n’est ce pas ? C’était cependant plus surprenant de la part de Mei qui était du genre plutôt impressionnable, pour ce qu’il pouvait en dire.

Se laissant tomber sur le dos un peu bruyamment, Akira fait sursauter quelques élèves et même crier de frayeur une fille ou deux qui le dispute d’un « shhhht ! » sonore. Ok ok… Mais ça devenait réellement ennuyeux et en tournant la tête, Akira avise le petit coussin que Mei avait prit et laissé là en partant se coucher. Il soupire, commençant à se dire qu’il devrait également faire ça… De toute façon, il était l’heure et hyperactif ou pas, il avait l’ascension de la veille dans les jambes. Ok, il était un athlète confirmé… Mais quand même !

Akira se lève, s’étire… Jette un dernier regard ennuyé à la télévision où un groupe de jeunes adultes décide évidemment de se séparer pour mieux chercher il ne savait quoi et finalement, il tourne les talons, rejoignant la chambre qu’il partageait avec plusieurs garçons de sa classe, JS comprit évidemment. On ne sépare pas deux meilleurs amis, vous croyez quoi ?

Il a à peine commencé à retirer son pull qu’on… Frappe à sa porte ! Surprit, Akira ouvre, trouvant une Mariko très surprise de le voir ouvrir si vite. Elle se reprend néanmoins… Avant de lui demander si Mei n’était pas… Dans sa chambre ? C’était une blague, c’est ça ? Sans vouloir faire de mauvais esprit, Mei était la fille la plus prude qu’il ait jamais connu alors même si elle semblait à l’aise avec lui, elle n’allait probablement pas s’inviter dans sa chambre au milieu de la nuit, surtout que c’était une chambre de trois garçons, merci…

Mais de fait, à ce stade de la conversation, Hisashi les rejoint rapidement. Ben alors quoi ? Ils lui voulaient quoi les tourtereaux, à Mei ?

La réponse lui parvient assez vite lorsque, visiblement honteux de devoir le reconnaître, le couple lui explique qu’ils s’étaient perdu en forêt pas très loin et que Mei était partit à leur recherche. Sur le coup, Akira reste un peu bête… Mei, partit au milieu de la nuit en pleine forêt… ?

Faut croire que oui parce qu’ils insistent à ce sujet et les heures entre le départ de Mei et leur demande d’aide concordaient… Ok… Le problème maintenant, d’après Mariko, c’est que pour leur part, ils avaient finalement vu un sentier pas trop loin qu’ils avaient suivit et qui les avait ramené ici. Ils avaient attendu Mei mais comme elle tardait et qu’ils avaient froid… Second problème… En allant à la chambre de la jeune fille, Mariko avait pu constater que cette dernière était absente…

Bon, Akira aurait voulu pouvoir leur dire « allez prévenir les profs, vous attendez quoi ?! ». Mais le fait est qu’il savait ce qui se tramait dans cette forêt ce soir… Et pas question d’envoyer des innocents à l’abattoir. Du coup, assurant aux deux autres adolescents qu’il s’en occupait, Akira réenfile son pull, attrape son manteau et leur demande de retourner se coucher sans rien dire. Les deux autres s’exécutent et pour sa part, Akira saisit une lampe torche et son sac à dos avant de sortir en toute discrétion.

Il avait promit à Madara qu’il n’irait pas dans cette forêt cette nuit… Mais les choses étaient devenues compliquées alors il ne pouvait pas s’attendre à ce qu’Akira reste les bras croisés ! Sur ses gardes, suivant vaguement le sentier tout en balayant la nuit de sa lampe de poche, Akira sort son cellulaire de sa poche. C’était tout con mais si Mei cherchait Mariko et Hisashi à portée de réseau, ça lui donnait une indication… En espérant que la jeune fille ne soit pas tombée sur une mauvaise personne ou sur une partie de terrain plus accidentée…

Une fois assez loin pour n’être plus aperçu depuis le chalet, Akira compose le numéro de Mei, portant le téléphone à son oreille tout en continuant d’épier les environs, près à utiliser ce qu’il possédait de ressource physique et combative si jamais il tombait sur l’un des vampires qui devait hanter les lieux ce soir… Nerveusement, Akira tente de se défaire de l’image qu’il avait encore bien en mémoire de Saori se faisant dévorer –littéralement- la gorge par son frère. Le décor de ses souvenirs change pour faire place à la forêt d’Aokigahara et un haut le cœur le surprend tandis qu’au visage de Saori, livide et ensanglanté, se superpose celui de Mei. C’était… Un vrai cauchemar… En plus, dans son oreille, seule la tonalité puis le répondeur de Mei lui répondent…

Akira bifurque, faisant aller le faisceau de sa lampe un peu partout mais ne se permettant pas de crier le prénom de Mei. Dans ce genre de situation, il était déjà assez peu discret pour ne pas se mettre en plus à rameuter tout ce qui pouvait rôder dans le coin. Au final, bien qu’ayant encore une relativement bonne idée de l’endroit où il est, Akira a un peu perdu la notion de distance et de temps, ne sachant plus exactement depuis combien de temps il marchait. La faute à cette forêt maudite, n’en déplaise…

Et tandis qu’il atteint le sommet d’une petite pente, braquant sa torche encore à tout va, Akira entend… La voix fine de Mei ! Puis au travers de la brume, le petit faisceau de sa lampe ! Le soulagement est immense et Akira se hâte, commençant à descendre rapidement la pente ! La jeune femme l’appelle et pour la rassurer, il s’exclame, pas trop fort malgré tout :

๑ Mei ! C’est Akira !

Au travers d’un rideau de brume, elle lui apparait enfin, un peu échevelée, pâle, paniquée… Et Akira vient rapidement la réceptionner, la serrant instinctivement contre lui pour s’assurer qu’elle allait bien, n’en croyant pas sa chance de l’avoir ainsi retrouvée et si vite… La pauvre tremblait, que ce soit de froid, de peur ou les deux et laissant tomber son sac au sol, Akira lui donne sa lampe de poche avant de retirer son manteau, venant le poser sur les épaules de Mei histoire de la réchauffer un peu. Bouleversé, il demande quand même, partiellement indigné :

๑ Je peux savoir ce qu’il t’a prit ? Tu aurais dût me le dire, je serais allé les chercher moi ! Au pire tu aurais dû m’appeler ! Je l’ai fait moi, mais tu ne répondais pas !

Et donc de fait :

๑ Tu m'as fait peur ! Mariko et Hisashi vont bien, ils sont rentrés et comme tu n’étais pas là ils sont venus me trouver…

Akira récupère sa lampe, braquant le faisceau derrière Mei, soudainement suspicieux…

๑ Qu’est ce qui s’est passé ?

Et parce que lui savait bien ce qui pouvait rôder dans ces bois, il ajoute :

๑ Tu as vu quelque chose ? Il y a quelqu’un ?

L’adolescent donne son sac à Mei, faisant quelques pas dans la direction d’où la jeune fille était arrivée en courant, demandant toujours :

๑ Tu ne t’es pas blessé ? J’imagine que tu as froid ? On va rentrer doucement pour ne pas se perdre d’avantage ni tomber dans un trou du hors piste…




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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Ven 9 Nov - 15:01


Spoiler:

Tsukio s’avérait ne posséder que très peu de talent quand il s’agissait de mentir. Jouer la comédie, c’était une chose pour laquelle il était cependant – et ironiquement – doué, et il le fallait bien pour être aussi manipulateur que lui. Néanmoins raconter des mensonges à tout bout de champs ne lui était pas vraiment plaisant, et s’il pouvait éviter de le faire, alors tant mieux. Certes il fallait bien qu’il ne soit pas honnête pour pouvoir être hypocrite, mais c’était uniquement lorsque cela l’arrangeait. L’hypocrisie, pour Tsukio, n’était qu’un outil de manipulation. S’il n’avait rien à tirer d’une personne, alors il ne se privait pas de faire preuve d’une franchise plutôt cruelle avec elle, notamment s’il ne la considérait pas en bonne estime ; dans le cas contraire, il était prêt à faire quelques efforts, mais il ne fallait pas trop lui en réclamer. Ainsi, lorsque la jeune demoiselle lui demanda les raisons de sa présence dans cette forêt, il dût aussitôt trouver une excuse, et surtout il dût mentir pour ne pas avouer qu’il était là pour le bal des vampires. Son mensonge fût si bidon qu’il semblait finalement n’avoir que très peu de sens... Après tout, qui irait organiser une fête dans une forêt aussi macabre que Aokigahara, et plus particulièrement en pleine nuit? À moins d’être un illuminé, c’était inconcevable. Tsukio espérait-il rassurer sa pauvre interlocutrice avec son misérable argument? Pour ce coup-ci c’était totalement raté. Lui qui n’avait pas réalisé son erreur sur l’instant, il ne réagit que lorsque la jeune femme reprit la parole, la voix tremblante, bafouillant un peu. À présent, il comprenait que ses paroles n’avaient rien eu de rassurant pour elle. Sans compter que sa tenue n’était pas des plus adéquates pour faire une balade en forêt.

La gêne n’était pas le genre de sensation que le vampire était capable d’éprouver, aussi il semblait tout à fait à l’aise malgré les circonstances, et il ne manqua pas de remarquer que sa tenue avait l’air de surprendre la demoiselle. Bien sûr la réponse était « oui », il s’en doutait. Mais ça ne changeait rien. Lui il avait affiché un air amusé sur son visage, et il avait même rit, certes légèrement, mais cela n’arrangerait probablement pas l’avis que se ferait la jeune femme sur son propos. Un homme costumé en dieu égyptien, en plein milieu d’Aokigahara, et qui rit tout seul, c’était plus effrayant que rassurant comme présence. Il ne lui manquerait plus qu’une arme à la main – pourquoi pas un couteau en céramique, par exemple? – et il serait digne de décrocher le rôle du tueur dans un film d’horreur... de quoi faire fuir à toutes jambes la pauvre inconnue. Pourtant elle restait là. Elle n’était clairement pas rassurée, ni aussi à l’aise que lui, mais elle s’obstinait cependant à rester. Et comme si de rien n’était, Tsukio reprit de plus belle la conversation, n’hésitant pas à redemander le prénom de son interlocutrice.

En à peine une seconde, le visage maigre du vampire eut l’air de se décomposer. « Megumi », ce simple prénom, en avait été la cause. Son sourire disparut pour laisser place à de la stupéfaction, alors qu’il réalisait cet étrange et perturbant point commun entre la jeune femme et feu son ancienne épouse. Déjà lorsqu’il avait entendu cette syllabe, ce fameux « Me... », il avait eut comme l’impression de retrouver la sensation de son cœur qui se serrait dans sa poitrine, de ses entrailles qui se contractaient, mais ça n’avait été qu’une illusion. Cette sensation il l’avait oubliée depuis bien des lustres avant aujourd’hui. Paralysé face à celle qu’il voyait telle une réincarnation de Megumi, Tsukio resta muet et immobile. Son corps s’était entièrement raidit, et sans un mot, il croisa le regard de la fille dont les yeux vitreux s’étaient relevés sur lui. Pourquoi s’était-elle mise à pleurer? Un silence s’imposa, mais il fût rapidement brisé par des bruits de pas qui s’approchaient. Bientôt une lueur apparut. Elle remuait dans tous les sens comme si elle cherchait désespérément quelque chose ou quelqu’un. Peut-être était-ce justement Megumi? En tout cas la jeune femme, à cette nouvelle apparition, se jeta sur sa lampe torche qu’elle avait perdue dans sa chute quelques temps auparavant, et se mit à appeler. Puis dans un dernier regard et un dernier sourire qu’elle lança à Tsukio, elle commença à remonter la pente qu’elle avait dévalé.

La lueur se rapprochait dangereusement d’eux, et Tsukio ne pouvait pas prendre le risque de faire une seconde rencontre avec un humain dans cette forêt. Sa tenue et sa présence en ces lieux étaient beaucoup trop suspectes pour qu’il puisse se le permettre. Ainsi, lorsque le jeune homme eut atteint son amie, le vampire avait déjà disparu. Maintenant que « Megumi » était entre de bonnes mains, il n’avait plus de raison de rester. Comme un chat dans la nuit, Tsukio s’évapora sans un bruit dans la brume. Le faisceau lumineux du garçon, en éclairant la forêt derrière sa camarade, ne laissa donc apparaître que les vieux arbres et un rideau gris à moitié opaque. Peut-être avait-il ressenti la présence du vampire. En tout cas il l’avait raté de peu.

D’un pas léger et l’esprit troublé, Tsukio poursuivit son chemin dans la forêt d’Aokigahara. Il lui fallut plusieurs minutes avant d’en trouver la sortie, mais étrangement, il ne s’était pas perdu une seule fois. Jusqu’à son retour chez lui, il ne cessa de repenser à cette jeune femme qu’il avait rencontré cette nuit. Il ne croyait pas vraiment en la réincarnation, notamment depuis qu’il était devenu un vampire, néanmoins ces ressemblances si frappantes entre sa défunte épouse et cette inconnue le faisaient presque douter maintenant. Même après cent ans d’existence, il y avait des faits qu’il était incapable de comprendre ni d’expliquer. En tout cas il n’y eut même pas un au revoir à cette étrange rencontre nocturne, mais à vrai dire, le vampire lui-même n’aurait probablement pas eu le courage de le faire.

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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Lun 12 Nov - 0:25


Mei avait ressentie une pointe d'appréhension jusqu'au bout...Jusqu'à reconnaître la silhouette de son ami en plus d'entendre sa confirmation et elle en soupira derechef de pur soulagement avant qu'un sourire n'étire ses lèvres. Quand il l'enlaça visiblement très inquiet mais heureux de l'avoir retrouvée, la jeune femme fit de même un peu maladroitement mais sincèrement touchée. Elle savait qu'Akira tenait à elle et était désireux de la protéger sans rien attendre en retour, mais cela l'étonnait toujours d'en avoir des preuves...Car en soi, elle n'avait rien fait pour, à part être une des meilleures amies de la fille qu'il aimait. Au contraire, elle se voyait plutôt comme un fardeau pour lui. Elle ne faisait rien pour se mettre dans le pétrin mais les tuiles lui tombaient dessus toutes seules ! Et de fait, Akira devait toujours faire écran pour la préserver. Mei avait peur qu'il s'en lasse avec le temps, qu'il la trouve trop fragile et incapable de se débrouiller seule.

En soi, elle ne demandait rien à personne mais elle avait peine à croire qu'il prenne ainsi soin d'elle de son plein gré. Peut-être qu'il se sentait investi d'un "devoir" envers Saori qui elle, aurait vraiment nécessité qu'il soit là pour l'aider. Mais l'heure était loin d'être aux réflexions de ce type. Comme à son habitude, le jeune coréen ne la laissa pas en placer une, toujours aussi vif et prompt à agir. En un rien de temps, elle avait déjà son manteau sur les épaules et une leçon de morale en accompagnement. Pour toutes réponses, elle baissa les yeux au sol, un peu penaude. Elle était consciente qu'elle avait agi avec imprudence et d'ailleurs, ce n'était pas quelque chose qui lui ressemblait de partir comme ça au devant du danger...

Peut-être qu'elle n'avait pas prévenu Akira uniquement parce qu'elle avait enfin eût la sensation d'être utile à quelqu'un, de pouvoir lui venir en aide au lieu d'être encore dans la position de l'assisté. Oui, à présent qu'elle y repensait, Mei avait juste eu envie d'être plus que la petite fifille à papa un peu rêveuse et sainte-ni-touche que tout le monde voyait en elle...Elle avait crût avoir le cran nécessaire. Mais au final, elle avait chuté et fait une rencontre inattendue des plus étranges...D'ailleurs en parlant de ça, Mei se détourna pour jeter un oeil derrière elle mais à part l'arbre décrépi sur lequel elle s'était soutenue, il n'y avait plus rien...Tsukio s'était comme évaporé. Ce qui la fit déglutir et immisça une étrange sensation en elle. Celle d'être persuadée d'avoir vu quelque chose et que c'était réel mais d'en douter maintenant et de penser avoir rêvé.

Voilà à peu près ce que ressentait l'adolescente, pour résumer, n'écoutant que d'une manière distraite ce que disait Akira. En tous cas, si Mariko et Hisashi avaient finalement trouvé le chemin du retour, c'était une bonne nouvelle...Peut-être qu'elle aurait mieux fait de ne pas bouger après tout...A présent, son ami s'intéressait aussi à l'endroit de sa chute et lui demanda ce qui s'était passé et si elle avait vu quelqu'un. Mei se mordilla la lèvre inférieure discrètement, sachant pertinemment qu'elle allait faire ce qu'elle détestait par dessus tout, mentir. Mais mieux valait ça plutôt qu'Akira la prenne pour une folle. Après qu'il lui ait confié son sac et demandé si elle était blessée, la jeune femme se décida à ouvrir la bouche après avoir essuyé un peu sa joue, pour en enlever quelques traces de larmes persistantes :

-Non non...Tout va bien. J'ai juste glissé...Ma lampe ne marchait plus et je n'ai pas vu où je mettais les pieds. C'est un peu bête...

Elle sourit légèrement, se sentant plus que ridicule et pourtant c'était à peu près ce qui s'était passé au tout début. Le chapitre dieu égyptien en vadrouille, elle le gardait pour elle par contre. Faisant quelques pas vers son ami, Mei entoura son poignet de sa main et lui dit.

-Rentrons avant d'avoir des ennuis...Je ne voudrais pas que tu sois puni par ma faute..

Puis après un petit sourire, l'adolescente se détourna pour remonter la pente définitivement, ne pouvant s'empêcher d'envoyer un regard à la dérobée vers l'endroit où s'était tenu Tsukio antérieurement. Plus elle se remémorait leur échange, moins elle avait l'impression d'avoir été victime d'une hallucination...Qu'elle ait cru voir un fantôme, pourquoi pas, ça aurait été plausible mais là, il s'agissait d'un être de chair et de sang, elle avait pu lire de l'étonnement sur son visage...Et il n'avait pas eût une conversation "inhabituelle" avec elle. Pourquoi de surcroît aurait-elle habillée sa vision en dieu égyptien ? Ca n'avait aucun sens...Définitivement, elle n'avait pas rêvé...après, ça aurait sûrement été mieux pour sa psychologie déjà endolorie que ce soit le cas. Tsukio allait l'obséder un bon moment pour sûr, et elle ne cesserait de vouloir trouver des réponses.

Soutenue par Akira un minimum histoire de ne pas se casser la figure une nouvelle fois, ils arrivèrent tous deux sur le sentier rapidement. Quelque chose interpella tout de même Mei une fois quelques idées remises en place dans sa tête...Son ami avait semblé persuadé qu'elle avait vu quelque chose ou quelqu'un tout à l'heure alors qu'une personne terre à terre comme lui ne devait pas croire aux esprits...Mei ne pouvait s'empêcher de trouver ce comportement un peu étrange venant de sa part, aussi elle se mouilla en posant une question tandis qu'ils marchaient en direction de l'auberge, leurs torches illuminant le chemin :

-Tachibana...Tu penses vraiment qu'il pourrait y avoir...des choses ou des gens dans cette forêt...?

C'était la question typique de la victime-cliché d'un film d'horreur, Mei en avait conscience et elle savait aussi que par souci de la rassurer, son ami lui répondrait sûrement que non. Mais tout à l'heure, il avait vraiment semblé le penser...A moins qu'elle se trompe et qu'il ait posé cette question automatiquement après l'avoir vu jeté des regards dans le vide, ce qui aurait été compréhensible. Quand elle était vraiment bouleversée par quelque chose, Mei avait du mal à jouer la comédie et Akira avait sûrement dû trouvé son attitude suspecte, d'où son interrogation. La patineuse se perdait à nouveau dans ses tergiversations mais une chose était certaine, elle ne dormirait pas de la nuit après une telle aventure...



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Tachibana Akira


Tachibana Akira

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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Mar 13 Nov - 9:04




La lampe d’Akira allait et venait dans un périmètre qui se définissait plus ou moins grâce à la direction de laquelle son amie se venait. Il ne la sentait pas, cette forêt… Surtout pas ce soir… Dire que Madara était probablement dans ces bois… Dire même qu’il lui avait interdit de venir ! Akira avait voulu le prévenir qu’il serait quand même dans le secteur, à cause de ce voyage scolaire, mais il ne savait pas si son mentor avait eu le message. De toute façon, les chances pour qu’ils se tombent dessus maintenant étaient dérisoires n’est-ce pas ?

Quoi qu’il en soit, il n’allait de toute façon pas jouer les chasseurs maintenant. Mei était avec lui et il ne pouvait pas prendre le risque de la mettre en danger. La jeune fille semblait déjà toute prise par la frayeur, pas la peine d’en rajouter. Peut être qu’après l’avoir entraîné avec lui jusqu’au chalet et ramené à sa chambre il irait faire un rapide tour des environs sans trop s’éloigner. Juste au cas où d’autres idiots seraient partit se bécoter dans les sous-bois. Quelle idée, mais quelle idée !

De toute façon, il était inutile qu’il s’enfonce de trop. Il risquait de se perdre ou de faire une mauvaise chute. Le terrain n’était définitivement pas à son avantage. De toute évidence, que ce soit voulu ou bien pas, les vampires avaient trouvé l’endroit parfait pour se terrer et fêter… Sans doute même qu’ils contribuaient plus ou moins largement à la réputation des lieux…

Mei se veut rassurante et pourtant, Akira à un petit regard dubitatif pour elle, se demandant où s’arrêtait la vérité pour commencer la fiction. Bon, il n’aurait pu jurer de rien… Et il était peut être juste un peu parano… Mais compte tenu de tout ce que lui savait sur cette tristement célèbre nuit, on ne pouvait pas le lui reprocher. Akira finit néanmoins par cesser de s’intéresser à ce bout de forêt à peine visible pour se recentrer sur Mei, venant de sa main libre dégager quelques feuilles ou brindilles sèches prises dans ses cheveux.

❖ Tu veux prendre la lampe ?

Si ça pouvait la rassurer, il n’y était pas opposé. Ce serait moins pratique pour lui si un bruit suspect se faisait entendre mais bon. Par contre, il la prévient :

❖ Il faudra bien éclairer le sol très régulièrement pour voir où on marche, jusqu'à ce qu'on soit sur le sentier. C’est un vrai croc-en-jambe dans le coin.

Sûr que Mei pouvait se compter deux fois plus chanceuse d’en sortir indemne et même quasi sans une égratignure. Ho elle en était d’une bonne trouille ! Mais ça à la limite, c’était triste à dire mais… Elle l’avait cherché. Est-ce que le jeu en avait valu la chandelle ? Quoi qu’il en soit, il paraît qu’on apprendre de ses erreurs… A se brûler on ne touche plus au feu, comme on dit. Il était plus que probable que Mei ne tente pas l’expérience « virée nocturne en solo » pour le reste de la nuit de fait. Ou alors il avait zéro en psychologie féminine… ! En fait… En fait il avait probablement effectivement zéro dans le domaine mais bon, la on touchait à autre chose !

Akira était en tout cas soulagé d’entendre et de voir Mei. Franchement, il aurait été anéanti si une fois encore il était arrivé « trop tard ». Faut dire que comme on le disait si bien « l’histoire a toujours tendance à se répéter ». Malheureusement…

Mei commence à l’entraîner vers le chalet et Akira ne résiste pas même s’il jette encore quelques regards en arrière ou autour d’eux, attentif sans néanmoins négliger la conversation de sa camarade. Peut être que parler pouvait attirer du monde… Mais s’il ne décrochait pas un mot où s’il demandait à Mei de la fermer, il allait vraiment passer pour un gros con… !

❖ T’inquiète pas. Quand je suis partit y avait encore un bon moment de film et presque tout le monde était partit se coucher. Personne ne se rendra compte qu’on est sortit.

Et de fait, il prévient la jeune fille :

❖ Je compte sur toi pour garder ta langue demain, même si les surveillants ont des doutes sur le fait que des élèves soient sortis ! Les deux autres ne diront rien.

Mais Mei pouvait parfois drôlement apparaître comme… Comme… Pas « sainte nitouche » parce que c’était vraiment péjoratif à son avis ! Mais disons que mentir à l’autorité, ça devait pas trop être dans sa nature et si elle ne l’avait déjà pas tout à fait convaincu tout à l’heure alors que sa réponse faisait bien du sens, elle ne convaincrait sûrement pas grand monde de plus suspicieux que lui !

Bref… Ils retrouvent le sentier, ce qui les mettait déjà beaucoup plus en sécurité et Akira a un petit soupire de soulagement. Déjà, le risque d’accident venait de chuter de manière drastique et les attaques… Aussi, malgré tout. Toute fois, c’est le moment que choisit Mei pour le prendre un peu de court en lui demandant s’il pensait réellement qu’il ait pu y avoir… « des choses ou des gens ».

❖ Toi tu m’as mentit, c’est ça ?

De toute façon, il le soupçonnait déjà ! Akira retient la furieuse envie qu’il a de repousser une longue mèche de cheveux du cou de Mei pour vérifier que la peau diaphane n’avait pas été transpercée, demandant donc :

❖ Qu’est ce que tu as vu ? Ou qu’est ce que tu crois avoir vu si tu n’es pas sûre ?

Si elle lui parlait de fantôme, d’esprit ou il ne savait quoi… Ca irait ! Il mettrait juste ça sur le compte du choc après sa chute, de la peur, du froid… De tout et n’importe quoi en gros, parce que Mei était une fille qui avait la tête sur les épaules en général. Par contre, s’il voulait éviter de l’alarmer, il devait répondre n’est-ce pas ? En tout cas, il se pensait bien meilleur menteur qu’elle et rapidement, il explique :

❖ Je pense qu’il y a des tas de détraqués dans cette forêt parce qu’on est la nuit d’halloween. Et que même sans ça, les gens kiffent pour une raison obscure et lugubre s’y donner la mort.

Et de fait, rien qu’à le dire, il réalisait bien que même si Mei n’était pas tombée sur un vampire, elle aurait tout aussi bien pu tomber sur un être humain qui aurait été au moins aussi dangereux pour elle ! En tout cas :

❖ Ne me fait plus peur comme ça. J’ai pas le cœur assez bien accroché pour jouer les chevaliers en armure. Déjà avec Saori…

Silence… La version officielle qui disait qu’il avait surprit le meurtrier mais qu’il faisait trop sombre pour qu’il puisse l’identifier le satisfaisait peu… Mais la version officieuse ne pouvait pas exister de toute façon.

❖ Parlons d’autre chose.

Parce que la pente était glissante.



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MessageSujet: Re: Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio   Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio Icon_minitime1Mer 21 Nov - 2:57


Malgré que les doutes s'accumulent à l'intérieur de son crâne, Mei était définitivement calmée, à marcher ainsi aux côtés de son ami...Quand il lui avait proposé la lampe un peu plus tôt, elle l'avait prise sans rechigner et bien éclairé le sol, comme il l'avait conseillé. Elle ne s'était peut-être pas blessée en dégringolant mais ce serait le comble si ça lui arrivait sur le chemin du retour. Enfin...Elle n'y pensait plus et très sincèrement, ainsi avec Akira, elle avait l'impression que plus rien ne serait à même de la menacer. Une sensation plutôt surprenante quand on savait le crainte un peu étrange qu'elle éprouvait à chaque fois qu'un garçon l'approchait...D'ailleurs, cela attisait nombre de rumeurs que Mei préférait ignorer. Certains pensaient qu'elle était abusée sexuellement par quelqu'un de sa famille, certains étaient même allés jusqu'à dire que son père était coupable. Nul doute que si l'adolescente avait su ça, elle aurait été foncièrement agressive pour la première fois de son existence.

D'autres plus moqueurs s'imaginaient que sa première fois avait été un désastre, qu'elle n'avait pas été fichue d'exciter son petit ami correctement...Le genre de ragots débiles que les lycéens aiment colporter. Quand ça arrivait malencontreusement aux oreilles de Mei, elle éludait et allait le plus rapidement possible dans la cour pour échapper aux rapaces qui l'assommaient de questions. Ca devait en effet apparaître suspect qu'une fille de son âge, jolie comme un coeur en plus d'être une sportive de haut niveau ne soit pas intéressée par les garçons ou du moins par le fait de sortir avec quelqu'un. On a beau dire que ça fait cliché, énormément de conversations de ses pseudo-amies gravitaient autour du thème, et Mei restait la plupart du temps silencieuse, répondant par de simples "Oui" souriants quand on s'adressait à elle. Ca avait tendance à la mettre mal à l'aise car elle se sentait de fait un peu plus mise à l'écart et surtout...anormale. D'ailleurs, même si c'était sur le ton de la rigolade, on lui avait parfois sorti qu'elle avait l'étoffe d'un OVNI.

Peut-être que dans le fond, elle n'avait pas peur d'Akira parce qu'il était le seul à ne pas la traiter de la sorte et au contraire, à souvent dire aux autres de calmer le jeu. A maintes reprises, on avait taquiné Mei en lui demandant si elle ne sortait pas secrètement avec lui et dieu savait que son ami devait aussi faire les frais de ce genre de racontars. Leur petite virée nocturne en duo de ce soir n'irait pas contre l'hypothèse en tous cas, même si elle n'aurait normalement pas à s'ébruiter. Mais Mei trouvait ça dommage que les autres s'imaginent qu'il ne puisse exister qu'une relation basée sur le sexe entre un homme et une femme. Elle était loin d'être d'accord. Akira était un ami, un vrai, elle pouvait parler de beaucoup de choses avec lui, du moins, elle avait cette sensation même si ils n'avaient jamais de très longues conversations. En cela, elle l'aimait oui, c'était indubitable mais jamais elle n'avait ressenti l'envie de faire davantage que parler avec lui.

Et elle avait l'impression que ça ne lui arriverait plus jamais après ce qu'elle avait vécu dans le vestiaire...C'est aussi parce qu'elle savait qu'Akira n'avait pas l'intention de faire quoi que ce soit avec elle niveau charnel que Mei se sentait aussi bien à ses côtés, mais, comment les autres auraient-ils pu comprendre ? Songeant posément à tout ça, la jeune femme avait simplement hoché de la tête aux directives de son ami, comme quoi il faudrait tenir sa langue sur les sorties clandestines. Loin d'elle l'intention d'en parler, si elle pouvait garder son étrange entrevue pour elle, ça l'arrangeait...Et puis, elle voulait tout sauf inquiéter son père et sa cousine, qui d'ailleurs avait semblé un peu contrariée qu'elle fasse ce voyage scolaire.
Mei se raidit un peu quand Akira l'accusa d'avoir mentit et ne pût s'empêcher de déglutir discrètement. Et voilà, grillée...Qu'allait-elle bien pouvoir lui raconter maintenant ?

Leurs iris chocolat se rencontrèrent alors qu'il lui demandait ce qu'elle avait vu et Mei commença à hocher négativement de la tête en abaissant le regard. Elle le releva en entendant son ami dire qu'il y avait sûrement des détraqués dans le coin sans en arriver à parler d'esprits frappeurs. Tsukio était-il réellement un détraqué ? Pourtant dans sa façon de parler et ses manières, il avait semblé avoir toute sa tête...Pourquoi un suicidaire revêtirait-il un costume d'Osiris ? Tandis qu'elle se posait ses questions, Akira la sortit à nouveau de ses songes pour lui confier qu'il avait vraiment eût la trouille pour elle et cela toucha profondément Mei qui entrouvrit les lèvres, ses yeux brillant d'une lueur de tristesse. Elle s'en voulait encore davantage maintenant d'être partie sans réfléchir, elle n'avait pas du tout penser que le jeune coréen s'en inquiéterait autant. Elle n'avait carrément pas pensé qu'il découvrirait qu'elle était sortie mais bon...Stoppant sa marche, la jeune femme alla saisir délicatement la main de son ami et lui dit.

-Je suis désolée...Je n'ai pas réfléchi.

Mei sentait des larmes lui monter aux yeux qui bientôt s'accrochèrent à ses cils.

-Je pensais que j'aurais pu aider...faire quelque chose, pour une fois.

Ne pouvant s'empêcher de renifler, Mei ajouta, sa voix trahissant clairement un sanglot naissant.

-Je suis désolée, je ne voulais pas.

Elle apporta son autre main à sa bouche tandis qu'une larme rayait sa joue froide. C'était plus fort qu'elle décidément, trop d'émotions en une soirée. Et...le souvenir de l'embaumement de Saori lui était revenue brutalement en mémoire. Elle avait vu ô combien cela avait démoli Akira, toute la tristesse qu'il avait ressenti. Et à l'idée qu'il puisse souffrir de nouveau à cause d'elle et de ses imprudences, elle se détestait. Sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, son corps pencha un peu en avant jusqu'à ce que son visage aille effleurer le blouson d'Akira et, pour la première fois depuis un certain temps ; sa main migra de sa bouche pour aller accrocher le tissu, un geste qui trahissait non seulement la peur qu'elle-même avait ressenti, la nécessité qu'elle avait de se faire pardonner, l'affection, la reconnaissance...Mille choses en somme. Fermant les yeux alors qu'une nouvelle larme coulait pour aller décorer la veste de son ami, Mei murmura un dernier "Pardon...". Elle ressentait maintenant une puissante fatigue et malgré le froid environnant, elle avait l'impression qu'elle aurait pu s'endormir comme ça, debout, contre lui. Heureusement qu'il était là...Heureusement...

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Le jugement d'Osiris...? feat. Akai Tsukio

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