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 Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]

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MessageSujet: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 19:48




Beaudoire Charlotte
« Thank god I'm pretty... »


Le commencement...


๑ Âge physique : 22 ans
๑ Âge réel : 631 ans
๑ Date de naissance : 1380
๑ Ville natale : Versailles
๑ Nationalité : Française
๑ Sexe : F {√} | M { }
๑ Métier : Modèle féminin et violoniste
๑ Groupe : Vampire


Qui êtes-vous ?


๑ Caractère : J'ai été une enfant aimante, entourée de parents qui me rendaient mon affection. J'étais souriante et docile, appliquée à faire la fierté des miens, à être comme il faut, pour leur faire plaisir. J'avais l'âme généreuse, et un sens artistique surdéveloppé. J'avais tout pour être heureuse, disait ma mère, même si j'ai été un peu timide, dans mes premières années. Mais c'était il y a bien longtemps. Cette enfant-là est morte en même temps que mes illusions. J'étais douce, j'étais sincère, mais où cela m'a-t-il menée ? A chacune de mes larmes, à chaque coup porté, l'adolescente battue a agonisé, petit à petit, jusqu'à disparaître et ne laisser place qu'à... Ca. Celle que je suis maintenant, l'impie qui traque les siens.

Mon sourire est toujours là, mais plus narquois, sournois, si bien qu'on se demande à juste titre si je souris réellement, ou si ce n'est qu'une façade. A juste titre, car il est rare qu'il soit sincère, à moins qu'il ne soit adressé à ma fille. On s'interroge aussi sur ce que mon visage enjôleur peut cacher. Car je charme, oui, et je manipule les gens pour obtenir ce que je désire, pour arriver à mes fins. Mentir est devenu une arme, pour me protéger souvent, par nécessité, aussi. J'en viens même à ne plus extérioriser ma colère, dissimulée sous mes sourires, même si elle transparaît parfois de mes oeillades assassines, et à la laisser sourdre en moi, froide et implacable, jusqu'au moment de la vengeance, impitoyable. La vengeance est un plat qui se mange froid, dit-on. Même glacé, chez moi. Je n'oublie pas un affront, et peux garder une rancune tenace jusqu'au jour où je peux prendre ma revanche, et mon courroux est terrible à ce titre. Oh ! Je suis bien loin de celle que j'ai été, et je ne suis pas celle que je semble généralement être. Je crois que même moi, parfois, j'ai du mal à déterminer qui je suis réellement.

Cela étant, je suis consciente de mes capacités, et j'en garde une certaine confiance en moi, en mes aptitudes tant humaines que vampiriques, en mes talents artistiques comme en mon habilité à tuer. J'ai appris à reconnaître le désir dans les yeux des autres, et à en jouer, j'ai appris à répondre aux attentes des autres pour satisfaire les miennes. Devant un objectif, je suis la poupée du photographe, répondant à la moindre de ses demandes, quelles qu'elles soient. J'ai mon univers, mâtiné de morceaux de mon existence, des lambeaux de la petite fille que j'ai autrefois été, de la créature de la nuit que je suis à présent. Un univers parfois dérangeant, ni complètement adulte, ni tout à fait enfant, aguicheur la plupart du temps, qui a charmé certains artistes et me vaut encore une place dans la société, bien qu'un peu marginale. On pardonne mon goût pour la nuit comme on cède au caprice d'une diva. On est loin de se douter que c'est pour moi une nécessité vitale que de vivre la nuit.

Et la musique reste mon exutoire, le seul biais par lequel on entraperçoit peut-être encore la sensibilité que je cache. Elle m'a suivie, tout au long de mon existence, et je ne sais toujours pas m'en passer. C'est un des points qui dénote sans doute mon caractère assez curieux : j'ai toujours ressenti le besoin d'en découvrir davantage, dans ce domaine comme d'autres. J'ai été organiste, au départ, faisant la fierté de mes parents. J'ai suivi les créations d'instruments, au fil des années, m'essayant au clavecin puis au pianoforte, à la harpe et à la flûte traversière, plus tard. J'ai tenté de chanter, l'opéra m'attirant dès sa création, mais ma voix grave ne correspondait pas tout à fait à la musique qui me faisait le plus vibrer. En fin de compte, mon instrument de prédilection est et restera sans doute le violon : électrique ou non, il me suit partout. Et ce n'est rien de le dire.

Car si j'ai passé ma vie et une bonne partie de ma non-vie en France, j'ai aussi beaucoup voyagé avant et après avoir quitté Marie. Petit à petit, d'ouest en est, j'ai traversé les contrées d'Europe et d'Asie, apprenant plusieurs langues au passage, m'établissant pour quelques années dans un pays, avant de le quitter pour le suivant. L'Irlande et l'Ecosse ont été mes premiers pieds à terre, dès qu'il m'a été possible de les rallier d'un point de vue logistique, aguerrissant mon anglais. Et puis j'ai ajouté des rudiments d'allemand et de polonais à mes connaissances, avant de séjourner, plus longuement, à travers la Russie. Plus récemment, je suis passée par la Chine, afin de n'emprunter qu'un bateau pour rejoindre le Japon, bien que je sois restée parfaitement hermétique à leurs différents dialectes. J'ai vu les Etats-Unis, aussi, surtout Las Vegas, et j'en garde un souvenir assez particulier, ni parfaitement charmé, ni complètement révulsé, bien que les deux sentiments se côtoient en moi. Je m'essaie à présent au japonais, tentant d'en décrypter les mystères pour pouvoir m'établir, au moins quelque temps, auprès de ma fille.

Enfin, il y a encore deux choses que je sais être, et que peu entrevoient : fragile et maternelle. Cette fragilité, personne ne la devine, et je fais tout pour la dissimuler. Il suffirait pourtant de s'attacher à ma crainte viscérale de la mort pour réaliser que je ne suis peut-être pas aussi forte que j'en ai l'air. Mais je redoute tant qu'on découvre mes faiblesses que je me cache sous des airs bravaches et des regards aguicheurs. Qui sait ce qu'on ferait de moi si on découvrait mes failles ? J'en frémis parfois, lorsque je suis seule et que personne ne peut me voir. Je redoute qu'on touche à la prunelle de mes yeux, à ma si chère Marie, je sais ce qu'ils seraient capables de faire pour m'atteindre et je veux par-dessus tout lui éviter la peine et la souffrance, pire, la mort, celle que je lui ai refusé en faisant d'elle ma fille. Je l'aime de tout mon coeur, comme n'importe quelle mère digne de ce nom aime son enfant, et je suis prête à tout pour elle, tout. J'ai tué, humains comme vampires, par besoin autant que par conviction. Je n'hésiterai pas à le faire, encore, pour la protéger, elle.

๑ Physique : « Dieu qu'elle est laide ! » Voilà les premiers mots qui ont passé les lèvres de feu mon mari. Et j'y ai cru, pendant un temps. Parce que je n'avais de repère que l'oeil indulgent de mes parents, et qu'aussi aimants qu'ils aient pu être, cet amour avait effectivement pu les aveugler. Alors je me suis cachée aux yeux des autres, passant inaperçue dans des tenues sobres, en adéquation avec les canons de l'époque. Mes cheveux naturellement bruns tirés en un chignon austère, je ne portais pour tout bijou que mon alliance, et je baissai mes yeux noisettes constamment, de peur d'attirer plus encore le courroux de mon époux. Rien de ce que je pus faire, pourtant, ne changea son aversion pour moi, ni pour l'enfant mort sous ses coups.

Après m'être enfuie, après être devenue vampire et avoir connu le regard des autres, différent, et autrement plus appréciateur, j'ai changé, autant mentalement que physiquement. J'ai suivi les époques et les modes, appréciant certaines, en abhorrant d'autres. J'en ai gardé ce que j'ai jugé bon, au fil des siècles, et donné les vêtements qui ne me plaisaient plus, au fil du temps. Aujourd'hui, je joue de mon physique et je dois bien avouer qu'il me plaît tel qu'il est, même si j'ai apporté quelques modifications au corps que la nature m'a donné, notamment à la couleur de mes cheveux, que je teins en rouge vif depuis des années maintenant. Toujours longs car je n'ai jamais réussi à me faire à l'idée de les porter courts, ils sont le plus souvent retenus en un ou plusieurs chignons un peu flous, agrémentés de quelques anglaises de ci, de là, encadrant mon visage au teint laiteux.

J'ai tendance à accentuer la pâleur naturelle de ma peau, poudrant mon visage et les parties découvertes de mon corps, m'amusant de cet aspect 'poupée de porcelaine' contrastant avec mon comportement aguicheur. Sans doute mon maquillage pour le moins accentué démontre-t-il mon désir de ne pas passer inaperçue, d'ailleurs, et j'y apporte le plus grand soin. Une ombre rosée, ou parfois noire sur les paupières, un trait de crayon noir sous les yeux, des lèvres ourlées de rouge et brillantes de gloss, je dessine un coeur sous mon oeil droit, ma marque de fabrique, en quelque sorte. J'apporte tout autant de soin à vernir mes ongles, en accord avec mes tenues.

Dans mon temps, j'étais une jeune femme plutôt grande, mais il faut croire que les standards humains ont évolué, car à présent, je fais partie de la moyenne. C'est peut-être ce qui fait qu'à présent, j'ai tendance à porter des talons très hauts sur des semelles compensées, pour paraître plus grande que je ne le suis réellement. Ma silhouette est plutôt fine, dessinée par les corsets et serre-tailles que je porte par-dessus des vêtements plus récents, et qui mettent en valeur ma poitrine que je juge ordinaire. Mais ce n'est pas la taille qui compte, n'est-ce pas ? Et je sais très bien l'utiliser...

J'aime jouer sur les formes et les matières, jonglant entre la dentelle et les rayures, le jean et les résilles... Et j'aime les accessoires. Tout est dans l'accessoire, aurais-je tendance à dire. Un chapeau haut de forme, un bracelet de force ou une multitude de joncs, des mitaines ou des bas plus ou moins dépareillés... Le choix est vaste de nos jours, et je m'en amuse beaucoup. Je ne porte pas de pendentif, cependant, par peur de l'étranglement, même si elle confine au ridicule puisque je ne respire déjà plus, ni de bague depuis que j'ai abandonné mon alliance : un jour peut-être, finirai-je la bague au doigt, mais sincèrement, j'en doute. Je ne porte que quatre couleurs, exclusivement : le noir, le blanc, le gris et le rouge. A croire que le monde de la nuit et le sang ont fini par teinter mes goûts vestimentaires avec le temps.


๑ Signe Distinctif : Difficile de ne s'arrêter qu'à un signe distinctif me concernant. Mon style vestimentaire pourrait en être un, parfois qualifié de loligoth par certains, que je rechigne à définir d'un seul terme pour ma part. Ma tignasse écarlate aussi, coiffée de chignons flous et d'anglaises par-ci, par-là. Mon maquillage pour le moins voyant, également, sans lequel je ne sors pas, un coeur systématiquement peint sous mon oeil droit. Ou parlons alors de mes tatouages, du Carpe Diem qui s'étale sur mon pubis identique à celui de ma fille, du coeur sur mon bras droit que j'exhibe comme pour remplacer celui qui ne bat plus dans ma cage thoracique ou de la partition enroulée sur mon poignet gauche. Je ne passe pas inaperçue, clairement, et je ne fais rien pour de toute façon.


D'où venez-vous ?


๑ Les vampires ? : Ah... Que ne faut-il pas faire pour préserver le secret sur sa nature ! Pendant des siècles, j'ai fait mine de ne pas croire à ces fables, et maintenant, la mode est à ces films gothisants nous mettant en scène de façon plus ou moins crédible... J'en profite pour faire comme si j'appartenais à ce mode de pensée, on croit ainsi que ma lubie de vie la nuit provient de ce folklore morbide qui est devenu à la mode. Oh... Au début, je n'y croyais guère, même si l'évocation de créatures de la nuit telles que les vampires avait tendance à me glacer le sang, avant que je ne me raisonne et ne me convainque de leur ineptie. Et puis j'ai fait la connaissance d'Etienne. Alors j'ai su qu'il ne s'agissait pas là d'histoires à dormir debout, qu'ils existaient réellement, et j'ai pu mesurer l'étendue de notre ignorance, pauvres humains que nous étions face à leur supériorité évidente. J'ai eu peur, il est vrai, au début. Peur de lui, cet être qui m'avait pourtant recueillie et cachée, pour assurer la survie de ma fille. Je n'étais pas complètement consentante quand il a fait de moi son calice, mais je ne pouvais pas le lui refuser, pas après ce qu'il avait fait pour moi. C'était une façon d'éponger ma dette envers lui. Et puis mes sentiments ont changé, et je suis devenue sa fille. Et j'ai feint le scepticisme pour assurer notre sécurité. J'ai tout appris de lui, y compris à revoir ma position vis-à-vis de notre nature. Certes, nous avons une certaine puissance sur les humains ordinaires, qui va de pair avec notre intolérance à la lumière du jour, qui incite nombre d'entre nous à nous sentir supérieurs... mais nous sommes des meurtriers. Des êtres à présent souillés par le crime nécessaire à notre survie. Des êtres qui ne méritent pas réellement d'encore fouler cette Terre. J'ai décidé de poursuivre l'oeuvre de mon père, celle qu'il a sous-entendue bien qu'il n'ait pas réellement commencé à l'appliquer si ce n'est vis-à-vis de lui-même : traquer les nôtres et les éliminer. Laisser enfin les humains en paix, car eux, au moins, méritent le respect. J'ai eu la faiblesse de faire de Marie l'une des nôtres, incapable que j'étais de me résoudre à la voir mourir un jour, et c'est la seule représentante de notre communauté qui mérite le droit de vivre à mon sens. Nous autres, nous restons des parasites, et comme toute infestation de ce type, elle se doit d'être éradiquée.


๑ Histoire :
« Je voulais parler de ma vie, c'est rare quand ça m'arrive. » Parce que d'ordinaire, je ne parle pas de moi, ou seulement de façon superficielle. Parce qu'à trop se dévoiler, on s'expose et on risque de recevoir des coups de couteau dans le dos. Et moi je refuse de me montrer vulnérable. Mais il y a des secrets qui sont lourds à porter, et quand on n'arrive pas à dire ces choses, les écrire semble parfois une façon plus facile de se livrer. Tout ce que j'espère, c'est que si elle lit un jour ces lignes, ma très chère Marie puisse trouver la force, un jour, de me pardonner.


Rainy nights
Rainy nights can easily go
The morning sun, a lover so
A cup of tea still held tight in her hand
And tomorrow'll be just like yesterday
(...)
Fade away, fade away
Scenes from yesterday, seem so far away
'Till the day they'll return again

Tout ça me semble si loin, et pour cause... C'était en l'an de grâce 1380. Je suis née par une nuit pluvieuse, dans la demeure familiale, comme il était coutume de le faire à l'époque et la pluie a toujours été quelque chose de spécial pour moi. Mère disait que c'était les larmes de Dieu, que les hommes étaient parfois mauvais et que c'était pour ça que le Seigneur pleurait. Et je l'ai cru longtemps. J'étais une enfant de l'amour, ardemment désirée et choyée par des parents aimants, aux revenus confortables et j'étais une petite fille facile à vivre, et très curieuse et éveillée. La musique a très tôt fait partie de mon monde, déjà avec les musiciens ambulants qui animaient les repas mondains auxquels il nous arrivait d'assister et qui me fascinaient, et dès que j'ai entendu les premières notes jouée à l'orgue à l'office, ou que j'ai été en âge de m'en souvenir toujours. En ces temps-là, la musique à la maison n'existait pas outre mesure, et j'attendais les occasions d'en écouter avec impatience.

Ma mère et moi étions particulièrement proches, complices. Si une nourrice m'a allaitée, ma mère a toujours veillé sur moi, s'assurant de mon bien-être, faisant mon éducation autant que le précepteur qu'elle avait engagé à cet effet. Et dès que mon goût pour la musique s'est avéré, elle a demandé à l'organiste de notre paroisse de m'apprendre son art. La vieille Mahaut était un peu dure d'oreille, déjà, et c'était sans doute une bonne chose qu'elle assure son remplacement, parce que les fausses notes s'égaraient parfois dans sa musique. Et comme j'étais une petite fille sage et très bien éduquée, mon apprentissage s'est parfaitement déroulé. Tous les dimanches, j'assistais à l'office avec mes parents, et je restais auprès de la vieille femme pour mon cours hebdomadaire jusqu'à l'heure du déjeuner. Elle me raccompagnait au domaine et poursuivait sa route, un léger sourire aux lèvres. Je suppose que si j'avais connu mes grands-parents, ma relation avec elle aurait été assez similaire à celle que j'aurais pu avoir avec eux. Et Mère m'écoutait attentivement à chaque fois que je rentrais pour lui conter ma leçon du jour, me félicitant presque chaque fois pour ma bonne conduite et mon assiduité manifestement payante au vu des commentaires de Mahaut.

Je crois que j'avais tout juste douze ans quand j'ai pour la première fois joué moi-même à l'office, un peu fébrile de savoir que toute la paroisse pouvait m'entendre, mais plus ravie que jamais. Ma tutrice était près de moi, prête à reprendre la place s'il s'avérait que je ne pouvais pas continuer à jouer. Mais si j'ai effectivement connu le trac, il était juste hors de question pour moi de ne pas aller jusqu'au bout des morceaux que nous avions si durement travaillé. J'avais à coeur de faire ça bien, et je m'étais concentrée sur la musique pour ne pas penser à tous les paroissiens qui entendraient à coup sûr la moindre de mes fausses notes si je venais à me tromper. Ce dont j'aurais bien eu du mal à me pardonner, par ailleurs, même si le regard de Mahaut avait toutes les chances de se montrer bienveillant à mon égard. Et quand l'office s'est terminé et qu'il est devenu temps d'abandonner ma place, ma première question a été pour ma tutrice :

« Est-ce que je pourrai jouer encore, la semaine prochaine ? S'il-te-plaît, Mahaut, ça reposera tes mains. »

La vieille femme se plaignait effectivement souvent de rhumatismes qui lui nouait les articulations, et quand son visage parcheminé s'était éclairé d'un sourire, j'ai su, avant qu'elle ne prenne la parole, qu'elle accéderait à ma requête. Mère avait également accepté d'emblée quand je lui avais demandé la permission de jouer encore à l'office suivant, mais Père semblait plus préoccupé. J'ai compris bien plus tard qu'il s'inquiétait pour mon avenir, car si eux acceptaient ma lubie musicale, il n'en était pas forcément de même pour tout le monde.

Et de fait, Lord Henri mit un terme à ma toute jeune carrière de musicienne. J'avais à peine quinze ans quand le mariage fut célébré, je ne connaissais que le nom de mon futur époux, et je savais le rôle qui m'était échu, en tant qu'épouse et maîtresse de maison. Je ne m'attendais pas, cependant, à une telle réaction de sa part quand il me rencontra lors de nos fiançailles, quelques semaines seulement avant notre union devant Dieu.

« Dieu qu'elle est laide ! »

Ce furent les seuls mots que j'entendis, le reste demeurant pour moi infiniment confus. Laide. J'avais beau savoir que mes parents ne partageaient pas cet avis, je ne parvenais pas à garder confiance dans leur jugement : ils étaient mes parents, et ils m'aimaient depuis toujours. Sans doute leur affection avait-elle obscurci leur jugement. Et si jusque-là je n'avais jamais été complexée par mon apparence, dès cet instant, je me mis à douter, et je rechignai à croiser un miroir. J'ai alors tout fait pour passer inaperçue, pour que rien n'attire l'attention sur ma laideur. Et c'est avec le coeur serré que j'ai avancé jusqu'à l'autel pour entendre le prêtre bénir cette union d'un lord et d'un laideron...

Angels fall first
Tears of love, tears of fear
Bury my dreams, dig up my sorrows
Oh, Lord why
The angels fall first ?

Dès lors, j'ai vécu dans la peur. Mon époux craignait que nos enfants héritent de mes traits disgracieux, et je le craignais tout autant. Si Henri ne leva alors pas la main sur moi, ses mots et ses manières restaient rudes, violents. La nuit de noces fut d'ailleurs un véritable calvaire. Je n'étais pas préparée, comme la plupart des jeunes filles de mon époque, à ce qui se passait dans la chambre nuptiale. Et il n'avait rien de délicat. L'acte fut douloureux et je pleurai tout du long, encaissant avec quelque hoquet de souffrance les mots encore brutaux qu'il m'assénait.

« C'est moi qui devrais pleurer, si notre enfant s'avère être aussi laid que vous ! »

Je me recroquevillai sur le côté du lit, pleurant en silence comme tous les soirs à venir, à la fois effrayée, blessée et honteuse. Je ne savais pas encore que les coups allaient effectivement commencer à pleuvoir, dès que je lèverai les yeux un peu trop haut.

J'ai vécu dans la terreur. De prononcer un mot de trop, de regarder quelqu'un ou quelque chose avec un peu trop d'insistance. Et de donner naissance à un monstre aussi hideux que moi. Je ne savais même pas ce que c'était que tomber enceinte, mais les assauts de mon mari ne me donnaient absolument aucune envie de devenir mère. Pourquoi fallait-il en passer par là ? Est-ce que Dieu pleurait autant que moi ? Il ne pleuvait pas tous les soirs, pourtant, mais dès que le ciel s'assombrissait, je pleurais en silence dans notre maison qui n'avait rien de chaleureux. Rien à voir avec la demeure de mon enfance. Quand j'imaginais ma mère et mon père, je ne pouvais pas concevoir que ce qu'il se passait pour moi pouvait être comparable. Père avait toujours été prévenant avec Mère. Mais on n'élevait pas la voix, à cette époque. Les femmes passaient de la tutelle de leur père à celle de leur époux, c'était la norme, et je n'avais aucune raison de penser qu'il pouvait y avoir une autre normalité.

Tomber enceinte fut une autre descente aux enfers. Dès lors, cependant, mon époux ne me toucha plus, et je ne pouvais qu'être reconnaissante envers ce petit être qui grandissait en moi pour le répit qu'il m'octroyait, tant au niveau de l'acte charnel que des coups. Quelques gifles égrainaient parfois les semaines, mais ça n'avait plus rien à voir avec les rossées que je prenais d'ordinaire. J'ai passé les premiers mois alitée presque en continu. Je me forçais à manger mais gardais mes repas une fois sur deux. Et Henri prenait toutes les décisions, des arrangements pour la chambre de notre bébé, jusqu'à la fin, au prénom de notre enfant. Pourquoi n'avait-il pas pu l'appeler autrement ? Dès lors qu'il avait clamé que notre enfant porterait son nom, alors que je sortais à peine de l'accouchement, épuisée comme jamais, j'ai cru mourir. Et je crois que c'est à cet instant que j'ai perdu connaissance.

Mais ce fut pire encore après. Non seulement j'avais ordre de ne pas m'approcher de notre enfant, dont les soins furent assurés par une nourrice, mais rapidement, j'ai entendu les cris et les coups, juste avant qu'ils ne pleuvent de nouveau sur moi.

« Vous nous avez enfanté un monstre ! Une erreur de la nature aussi hideuse que vous ! »

Combien de fois ai-je tenté de l'en empêcher ? Combien de fois ai-je fini par perdre connaissance, étalée au sol alors que les coups continuaient à pleuvoir, sur moi, puis sur mon petit Henri ? Je ne sais même plus. Je sais seulement que ce jour-là, c'était la fois de trop. Quand j'ai fini par reprendre mes esprits, Henri ne pleurait plus et son père le regardait hébété jusqu'à ce qu'il réalise que je m'étais relevée.

« Vous l'avez rendu faible, par-dessus le marché ! »

Il était sorti en trombe, et j'ai dû faire les démarches pour l'enterrement d'Henri. Pas une fois, mon époux n'a prononcé un mot au sujet de la mort de notre fils, pas une fois, il n'a prononcé son nom. Tout ce que sa mort a changé, c'est qu'il m'a de nouveau chevauchée chaque soir, prêt à le remplacer. C'était un printemps pluvieux, et je regardai la pluie tomber chaque jour, des larmes roulant sur mes joues autant que celles de Dieu tombaient sur notre jardin.

Escape
Time to escape
The clutches of a name
No this is not a game
(It's just a new beginning)

J'y ai pensé des jours et des nuits entiers, après que les nouveaux assauts d'Henri eurent porté leurs fruits. J'étais de nouveau enceinte et je craignais pour ma vie autant que pour celle de mon enfant. Mais les premières semaines furent un nouveau calvaire, et j'étais à peine capable de traverser la maison, alors la fuite s'avérait purement et simplement inenvisageable. Parce que si je le faisais, il fallait que je sois sûre qu'il ne puisse jamais me retrouver, sa colère risquant fort d'être encore plus incontrôlable que jamais dans le cas contraire. J'étais terrorisée, comme jamais, autant à l'idée de rester qu'à celle de partir. Et puis il y avait un autre point qui me laissait hésitante : j'allais affliger ma famille du pire déshonneur en abandonnant mon foyer. Je ne voulais pas me montrer aussi ingrate envers mes parents qui avaient toujours été bons avec moi, mais plus j'y pensais, et plus je n'entrevoyais aucun autre espoir. Tôt ou tard, Henri tuerait mon enfant. Et tôt ou tard, il n'en adviendrait pas mieux de moi. Parce que je ne supporterai pas de le voir encore frapper la chair de ma chair.

J'ai attendu, pas vraiment patiemment, encaissant les propos mauvais qu'il continuait de tenir au sujet de ma laideur et de sa crainte de voir notre enfant à venir aussi laid que le premier. Tant que je n'étais pas capable de tenir debout, j'ai gardé le silence, et la maison. Et puis les malaises se sont taris avec le quatrième mois de grossesse, et après qu'il fut sorti un matin, j'ai empaqueté en vitesse trois quatre bricoles et je me suis enfuie. J'ai marché des heures, pour mettre le plus de distance possible entre lui et moi, pour éviter aussi qu'il ne parvienne à me retrouver. J'imaginais sans peine sa fureur lorsqu'il trouverait notre demeure vide. J'aurais pu m'inquiéter, aussi, de ce qu'il adviendrait de mes parents, mais la santé de mon enfant occupait toutes mes pensées. Plus jamais un deuxième Henri. Plus jamais je ne voulais voir mon bébé mourir sans rien pouvoir faire pour l'empêcher.

La nuit tombait, et moi je tombais de fatigue quand je suis parvenue à cette ferme, isolée de tout, suffisamment loin de ce que je connaissais pour y être - tout au moins l'espérais-je - un minimum en sécurité. L'homme qui m'accueillit n'eut pas vraiment de réaction quand je le suppliais de m'héberger, mais il me fit entrer, et m'installa près de son feu. Je n'imaginais alors pas encore à quel point il allait changer ma vie. Ce soir-là, je lui étais seulement reconnaissante de sauver la vie de mon enfant. Et la mienne, également.

Pendant les jours qui suivirent, j'allai de surprise en surprise. Etienne m'avait demandé de ne pas le questionner sur ses habitudes qui pourraient me sembler étranges, et je lui assurai que je n'avais pas été élevée ainsi, et qu'en tant qu'invitée, je me devais de respecter les coutumes de mon hôte. Il avait simplement hoché la tête et m'avait assigné une chambre et son cabinet de toilette. Pour le reste, je pouvais aller et venir sur son domaine comme bon me semblait, tant que je n'outrepassais pas sa seule requête : ne pas entrer dans ses propres appartements. Je lui avais promis de respecter son intimité - et c'était bien la moindre des choses - et il avait rejoint ses propres appartements dont il ne se déciderait à sortir que pour le dîner dorénavant.

Je goûtais alors à une liberté que je n'avais jamais connue et dont j'aurais bien du mal à me passer désormais. Je n'étais pas habituée à travailler moi-même la terre, mais Etienne m'avait donné son accord pour que je m'occupe du potager et je m'étais efforcée de faire les choses correctement. Petit à petit, je me souvenais des propos de certains des paysans de mes parents que j'avais surpris parfois, concernant tel légume ou tel fruit, et je tentais de mettre à profit les maigres récoltes auprès des fermes voisines : certaines troquèrent quelques poules contre les fruits récoltés dans le verger, par exemple. A force, bien que ma grossesse m'eût attiré l'inimitié de certaines familles, d'autres m'avaient prises en pitié, et j'arrivais à nous nourrir. Même si j'ignorais que pour ce qui concernait mon hôte, c'était parfaitement inutile.

The end of this chapter
I gave you my time
I gave you my whole life
I gave you my love, every dime
They told me it was... a crime

Nous n'avions jamais été particulièrement proches, jusque-là. Etienne ne quittait son antre que le soir, et parlait peu. Pour ma part, je ne souhaitais pas l'importuner avec de vains bavardages, même si j'aurais effectivement eu besoin d'une oreille attentive, parfois, ne serait-ce que parce que je lui étais déjà bien assez redevable. Et mon ventre s'arrondissait, de semaine en semaine. La délivrance approchait, je le savais, mais je la redoutais. Mon hôte pourrait-il m'aider à ce moment crucial ? Je craignais de faire venir un médecin qui aurait pu connaître mon époux, et me ramener de force chez moi. Et quand j'émis l'idée d'accoucher seule, je fus surprise d'avoir son aval.

« Je vous apporterai mon aide, autant que faire se peut. »

Je ne savais plus comment le remercier et quand ma fille pointa le bout de son nez, j'eus toutes les peines du monde à ne pas lui broyer la main. S'il avait toujours été distant et froid, ce jour-là, il fit preuve de plus d'humanité que mon époux pendant tout le temps que j'avais passé auprès de lui. Il m'encourageait, me rassurait, ne serait-ce que par quelques mots et par une certaine empathie. Le travail avait été tout aussi difficile que pour Henri, et quand le cri de mon bébé retentit dans la pièce, déchirant le silence de la nuit, un sourire, douloureux, certes, mais sincère tout de même illumina mon visage. Etienne attendit mes conseils, et les suivit scrupuleusement jusqu'à ce qu'il puisse mettre ma fille dans mes bras et je fus surprise de sentir sa main caresser un bref instant mon front moite.

« C'est un vrai petit ange... Elle s'appellera Gabrielle... »

Et Gabrielle s'avéra être une enfant aussi éveillée et douce que j'avais pu l'être. Ma relation avec Etienne, cependant, évolua, que dis-je, se métamorphosa drastiquement.

Ma fille dormait, et je m'éveillai à peine. Ce n'était pas la première fois que je m'éveillais et qu'il était là, dans l'ombre, à m'observer. J'étais encore assez faible dans les jours qui ont suivi la naissance, et je ne quittais guère le lit. Etienne veillait sur moi, et c'était quelque chose d'assez surprenant pour moi. La suite fut plus déconcertante encore.

Il aurait pu ne rien dire, et simplement me mordre. Il aurait pu ne rien m'expliquer, aussi. Il aurait pu me tuer, mais il y avait dans son regard quelque chose qui l'interdisait, même si je ne l'identifiais pas encore. Il était venu s'asseoir à côté de moi et je m'étais redressée, et pendant quelques instants, nous sommes restés ainsi, sans bouger, à nous regarder. Et puis il avait passé une main dans mes cheveux. Aucun homme n'avait jamais eu un geste aussi affectueux envers moi et je retins mon souffle, comme si le moindre filet d'air avait pu effacer la magie de cet instant. Et quand il prit la parole, je tâchais de comprendre le sens de ses mots, moi qui n'avait jamais cru aux histoires à dormir debout qu'on raconte aux enfants dès lors que j'eus l'âge de raisonner.

« J'ai besoin de vous, Charlotte. De votre sang plus exactement. Je ne suis pas comme vous, ou plus exactement, je ne le suis plus. Depuis plus de quatre cents ans, je ne me nourris plus réellement des nourritures humaines, mais du sang humain. Oui... Je suis un vampire. Et je vois bien que vous ne me croyez pas. Je tue pour vivre, Charlotte. Je n'ai pas le choix. Mais avec vous, je peux l'avoir. Si vous devenez mon calice, votre sang suffirait à me maintenir en vie, et je n'aurais plus à tuer. Pourrez-vous faire ça pour moi ? »

Je ne comprenais pas tout, les implications de ce qu'il me demandait ne m'effleuraient même pas. Mais j'imprimais simplement une chose : il me demandait un service, lui qui m'avait sauvé la vie, qui avait sauvé celle de ma fille. Je ne pouvais décemment pas lui refuser.

« Tout ce que vous voudrez, Etienne, nous vous devons bien trop pour pouvoir vous refuser quoi que ce soit. »

Sa main était gelée quand il écarta mes cheveux de mon épaule. Et quand ses crocs se sont plantés dans mon cou, j'ai à peine émis un son, surprise et bien vite gagnée par un plaisir que je ne connaissais pas, qui ne ressemblait à rien que j'eus connu jusque-là. J'ai perdu connaissance et quand j'ai repris mes esprits, il était toujours là, auprès de moi, son visage luisant à la lumière des bougies qu'il avait allumés, puisque les rideaux étaient restés tirés dans ma chambre. Il a pris ma main, brûlante à présent, et nous avons parlé pendant des heures, de ce qu'il était, de ce que ça représentait, de ce qu'il avait vécu, toutes ces années, et de ce que je devenais, aussi, de ce que ça pouvait impliquer pour ma fille, surtout. Et je lui ai confirmé mon accord, puisque c'était finalement un juste retour des choses que je l'aide à rester en vie, puisqu'il en avait fait de même pour moi.

« Vous êtes une personne magnifique, Charlotte, à l'intérieur, comme à l'extérieur... »

Ses lèvres se sont posées sur les miennes et sans que je me rende réellement compte, mes bras se sont refermés autour de ses épaules. J'ai mis du temps à croire ces mots. J'ai mis du temps à croire qu'on pouvait réellement me trouver belle, que je pouvais réellement l'être comme me le disaient mes parents, il y avait de cela une éternité.

Combien de fois est-ce arrivé ? Je n'ai pas compté, et à l'époque, je n'ai pas vraiment compris. Il m'avait expliqué pourquoi ses mains étaient parfois glacées, parfois brûlantes. Et maintenant que j'y repense, c'était déjà un signe. Tout ce que je voyais, alors, c'était qu'il ne se nourrissait sur moi que par épisode, sans réaliser encore qu'il espaçait ses repas au maximum, et que ça lui évitait de devoir tuer des humains innocents. Mais souvent, c'était moi qui lui demandait de le faire, et parce que je sentais ses mains froides, et parce que le plaisir de la morsure me manquait. Je ne me suis jamais posé la question de savoir si je supporterai physiquement la perte de sang, je me disais qu'au pire, je tournerai de l'oeil et me réveillerai un peu plus tard. Et je savais qu'il serait toujours là, près de moi, à mon réveil.

« Vos mains sont gelées, Etienne, il faut... »
« Non. Vous êtes trop faible Charlotte. »


Sa voix était catégorique. Et pourtant, je savais qu'il le fallait, même s'il avait certainement raison sur ce point : cela faisait quelques jours que je me sentais affaiblie, et ce jour-là, j'avais gardé le lit. Il m'avait apporté un souper léger, pour que je puisse reprendre quelques forces, mais quand ses mains s'étaient posées sur les miennes, affectueusement, j'avais réalisé que je n'étais pas la seule à être mal en point.

« Je refuse de vous mettre ne danger. Je ne veux pas que vous preniez ce risque, ce ne serait pas bon pour Gabrielle non plus. »

J'étais touchée par ses attentions. Mais j'étais - et suis toujours d'ailleurs - d'un naturel assez têtu et j'avais continué d'insister. Le ton était monté, un peu, jusqu'à éveiller ma fille. Que je considérais déjà comme la nôtre. Et quand je réussis à l'endormir à nouveau et la reposai dans son berceau, il referma ses bras autour de ma taille. Je crois que même bébé, Gabrielle a toujours eu le don de désamorcer non conflits.

« Je tiens à vous Charlotte, je ne veux pas qu'il vous arrive le moindre mal, surtout pas par ma faute... »
« Alors comprenez qu'il en est de même pour moi ! »


J'avais cherché ses lèvres, sans me rendre bien compte de ce que je faisais, encore, et encore, et encore. Et pour la première fois, j'ai su ce qu'était réellement l'acte d'amour - qui n'avait rien à voir avec les assauts d'Henri. Il avait finalement cédé, ravivant ses forces et décuplant mon plaisir par la même occasion. Et j'avais fini par m'endormir contre son corps brûlant, plus heureuse que je ne l'avais jamais été.

Etienne s'est toujours montré attentionné, alors, envers Gabrielle et envers moi. Nous formions une famille, ni très orthodoxe, ni légitime, mais une famille tout de même. On s'étonnait au village de ne jamais voir mon protecteur ou presque et je détournai l'attention des drôles d'habitudes de celui que j'avais appris à aimer, argumentant ses sorties uniquement nocturnes par un travail très prenant à la ferme.

Et Gabrielle grandissait, sans réaliser encore ce qu'étaient réellement ceux qu'elle considérait comme ses parents.

Battered and bruised
Battered and bruised
Always confusing
The love that she's losing for hate
(...)
Terror by night
Liar by day
Telling her secrets
Won't take them away

Gabrielle venait d'avoir sept ans. Elle a toujours été une enfant aussi éveillée que je l'étais par le passé. Comme nous n'avions pas d'orgue, je chantonnais souvent pour l'endormir à défaut de pouvoir lui jouer quelque chose, et elle a rapidement éprouvé le même goût que moi pour la musique. Et sans surprise, elle appelait Etienne "Père" tout comme elle m'appelait "Mère". Mais les choses changèrent ce soir-là. J'avais grandi, durant ces sept années, mûri, vieilli, en quelque sorte, et appris à aimer, aussi. Et mon amant prenait plus encore que moi la mesure du temps qui passait, sur moi autant que sur notre fille. Ce soir-là, il m'attendait près de l'âtre, songeur.

« Restez à mes côtés, Charlotte, je ne supporterai pas de jamais vous perdre... »

Il n'avait pas besoin d'en dire plus, j'avais compris sans peine où il voulait en venir, et la perspective de passer encore davantage de temps avec lui m'enchantait, même si je ne mesurais pas encore la portée de ce que ça impliquait. J'avais donc accepté, et c'est ce soir-là que ma vie s'acheva et que débuta la longue période de ma non-vie.

Je n'imaginais pas, cependant, à quel point mon quotidien allait changer. Car si l'amour d'Etienne était intact, son comportement fut complètement métamorphosé. Strict, sévère, dur par moments, mon père fit mon éducation de manière rude. Des heurts éclataient régulièrement entre nous. J'avais goûté à la liberté, je refusais de la perdre complètement, d'être de nouveau soumise. Même si je suivais certains de ses préceptes sans le moindre mal. Et même si j'ai encore connu les coups, lorsque je me montrais trop insolente, je ne me suis jamais sentie aussi inférieure, aussi méprisable qu'avec Henri. Car il m'aimait toujours, et moi aussi, même si je haïssais parfois sa façon de m'apprendre à être vampire.

Des règles, nous nous en imposions, nous nourrissant uniquement sur de pauvres hères mendiants sur le chemin ou des bandits tombés sur plus dangereux qu'eux. Gabrielle avait bien compris que quelque chose avait changé. Je travaillais au potager la nuit uniquement, et c'était elle qui allait troquer quelques oeufs et des légumes aux fermes voisines pour son alimentation à elle à présent.

« Mère, vous êtes devenue comme Père, n'est-ce pas ? Vous ne sortez plus le jour... »

C'était une petite fille très intelligente et douce. J'avais été troublée qu'elle remarquât si tôt la vérité, mais ça n'avait pas l'air de la déranger, elle, et j'avais pris le parti d'être honnête avec elle. C'était notre secret, et elle l'a toujours gardé farouchement. Mais comme elle grandissait et que nous ne vieillissions pas, il arriva le moment où nous n'eûmes plus guère d'autre choix que de quitter la ferme, pour ne pas éveiller de soupçons supplémentaires. Du jour au lendemain, nous sommes partis, dès la tombée de la nuit, pour nous installer dans une autre demeure, à des kilomètres de là, dans une autre cité où personne ne nous connaissait. Officiellement, j'étais devenue la domestique de ma fille, et son Père son valet. Et si nous n'assistions pas aux offices pour notre part, elle y participa activement dès que les citoyens apprirent à la connaître et reconnurent son talent musical. Si elle fut courtisée, elle refusa toujours les avances, ne souhaitant pas impliquer quelqu'un d'autre dans notre secret. Sans pour autant partir au couvent, elle fit voeu de chasteté et dédia sa vie à la musique, à Dieu, aussi étonnant que cela pût paraître, et à couvrir notre secret.

Si la ville avait connu les exactions de brigands sur les chemins y menant, elle connut une période plus calme à partir de notre arrivée : c'étaient nos cibles afin de ne pas nous attaquer à d'innocentes victimes de notre nature maudite. Et sous l'éducation d'Etienne, j'avais appris à mépriser les nôtres qui ne respectaient pas les humains et à garder une certaine humilité malgré le pouvoir que notre statut vamipirique pouvait représenter sur les hommes. De son côté, Gabrielle s'attirait la sympathie de tous, dévouée qu'elle était pour toutes les causes justes.

Lorsqu'elle fut en âge de nous présenter comme sa fille et son gendre, nous revînmes dans notre demeure précédente. Elle portait d'ailleurs à présent mon anneau de mariage, pour justifier notre histoire : elle était veuve et si quelques anciens se souvenaient de moi, ils s'étonnaient simplement de ma ressemblance frappante avec ma grand-mère, même s'il était encore rare que nous croisions beaucoup de monde la nuit.

« Je vous aime, Mère, Père, et je veillerai sur vous de là-haut. »

Ce furent ses derniers mots. Elle avait faibli, de plus en plus, ces dernières semaines et nous avions compris, avec douleur, que c'était la fin. Plusieurs fois, j'avais hésité à faire d'elle l'une des nôtres, mais Etienne s'y opposait, et Gabrielle avait fini par me dire qu'elle aurait refusé, de toutes les manières. Nous étions auprès d'elle pour ses derniers instants, et j'avais même demandé au prêtre de venir faire l'extrême onction avant qu'il ne soit trop tard. Et elle avait donné ses dernières volontés pour une enterrement de nuit, dont la bizarrerie surprit, mais qu'on ne lui refusa pas, eut égard à toutes les bonnes oeuvres auxquelles elle avait participé toute sa vie durant, de sorte que nous pûmes y assister aussi. Elle avait aussi demandé à être inhumée non pas dans le cimetière communal, mais dans notre jardin, pour que je puisse rester près d'elle si je le désirais.

J'ai pleuré, plus que je n'avais jamais pu le faire jusqu'alors, la douleur n'étant pas physique pourtant bien qu'elle s'y apparentât. Perdre mon enfant était plus insupportable encore que les coups d'Henri - et je n'étais pas la seule à être perturbée, je le voyais bien. Etienne se murait dans le silence et la douleur, et pendant des mois nous ne fûmes plus que des ombres.

La vie - et même la non-vie - a fini par reprendre ses droits comme elle le fait toujours, mais quelque chose est resté brisé en nous, à jamais.

And then there was silence
And then there was silence
Just a voice from the otherworld
Like a leaf in an icy world
Memories will fade

« Charlotte... »

J'ai tout de suite compris qu'il y avait quelque chose de grave. Tout dans on être le criait, de son regard lourd, du ton de sa voix plus que solennel à sa posture raide et droite. Mais je ne m'attendais pas à ça et pendant plusieurs secondes, je l'avais observé, refusant d'admettre ce qu'il venait de dire.

« Les vampires sont des créatures barbares, leur soif de sang n'est pas naturelle, c'est une malédiction que je n'aurais pas dû vous infliger. Pour ma part, je n'en peux plus de cette non-vie sanglante. Je veux que ça s'arrête et il n'y a qu'à vous que je peux demander cela, même si je sais déjà que vous n'allez pas être d'accord. Mais je vous en supplie, si vous avez toujours un peu d'amour pour moi... »

Je crois que j'ai lâché le verre que je tenais dans les mains avant même qu'il ne termine sa phrase. Je ne voulais pas l'entendre, mais je n'avais pourtant pas besoin de mots pour le comprendre.

« Tuez-moi. Abrégez ce substitut de vie qui n'a pas lieu d'être. Je n'ai pas la force de sortir en plein jour... Et personne ne doit être témoin. Je vous en supplie... »

Je suis restée inerte, je ne saurais dire combien de temps, choquée. Et puis la tempête qui battait sous mon crâne explosa.

« Comment pouvez-vous me demander une chose pareille ? Comment pouvez-vous vouloir m'abandonner ? Vous n'avez pas le droit de me demander ça ! C'est cruel et égoïste ! Vous n'avez pas le droit ! »

Je me répétais encore plusieurs fois, tournant en rond dans la pièce alors qu'il restait immobile et silencieux. Et il a fini par partir, me laissant seule avec les larmes qui roulaient sur mes joues et les morceaux de verre à mes pieds. Il m'a fallu plusieurs heures pour me calmer et sécher mes larmes. Plusieurs heures où je retraçais notre vie, où certains détails prenaient une toute autre importance, comme son refus de se nourrir trop souvent à l'époque où j'étais son calice. Alors seulement, je compris le dégoût qu'il avait pour lui-même, et je regrettais de n'avoir pas réussi à l'effacer, malgré tout l'amour que j'avais pour lui. Quand j'eus retrouvé plus de tranquillité, je vins le voir, un peu tremblante encore, dans son bureau, et il se redressa à mon approche.

« Laissez-moi du temps. »

J'étais incapable d'en dire plus, tiraillée entre mon devoir et ma redevabilité envers lui, d'un côté, et mon amour et la peur de le perdre, de l'autre. Alors seulement est-il revenu me prendre dans ses bras et je me donnai à lui, sachant d'ores et déjà que ce serait une des dernières fois.

Il m'a fallu des jours pour prendre ma décision. Des jours où j'ai ressassé Henri, mon fils mort sous les coups de son père, et Gabrielle, où leur présence me manquait cruellement, où l'idée de perdre encore un être cher me paraissait tout simplement insurmontable. Qu'allais-je devenir sans lui ? Je ne concevais pas de continuer seule, et j'avais tellement peur de la mort que je caressais longtemps l'idée de lui refuser cette ultime requête. Jamais il n'en reparla, me laissant seule faire mon choix. Et quand il fut finalement arrêté, c'est les yeux pleins de larmes que je m'étais approchée de lui, dans ce bureau qu'il avait toujours affectionné.

« Je vous aime, Etienne. Je vous aimerai jusqu'à mon dernier instant sur cette Terre. »

Je lui donnai un dernier baiser alors que le pieu que je tenais en main s'enfonçait dans sa poitrine et je crois qu'un merci s'échappa de ses lèvres comme il disparaissait tel un vulgaire tas de cendres. Alors je me laissais tomber au sol, dévastée. Je restai seule, dans cette grande maison désormais vide, pleurant ceux que j'aimais et dont j'étais à jamais séparée. Et je n'avais plus la moindre idée de ce que je pourrais faire désormais.

Nova Era
Fresh winds of hope
Has taken us ahead
Forever is a place
You have to keep in mind
No way to limit our goals
You'll find a reason to believe
Facing Nova Era

Dès lors, j'errai dans la demeure où j'avais été heureuse, où chaque recoin me rappelait les souvenirs passés, qui ne reviendraient plus jamais. Je me souvenais du moment où j'avais toqué à cette porte, et où cet homme austère m'avait recueillie, par compassion à défaut de chaleureusement. Je me souvenais de la naissance de ma fille, de ses jeux dans le jardin. Je me souvenais de nos nuits d'amour et de ses morsures, et des derniers instants de Gabrielle. Chaque objet avait une histoire qui meurtrissait mon coeur lourd, et je pleurais presque sans discontinuer, ne sortant que quelques fois la nuit pour me nourrir, par nécessité plus que par réelle volonté de survivre. Je craignais trop la mort pour me la donner moi-même, mais je ne voulais pas de cette non-vie vide de sens, je ne voulais pas de ce que j'étais, des meurtres que j'étais forcée de commettre. Etienne m'avait bien appris la leçon et je répugnais à vider même des brigands de leur sang. Mais j'étais tout autant incapable de me laisser dépérir.

Je ne saurais dire combien de temps je me contentai de survivre dans cette demeure vide, dans un état qu'on qualifierait aujourd'hui de dépressif sévère. La nuit j'allais sur la tombe de ma fille, lui demandant conseil sans jamais obtenir de réponse. Parfois, j'avais l'impression d'entendre sa voix, ou celle d'Etienne, et je traversais la maison à leur recherche, alors pourtant que je savais pertinemment qu'ils ne pouvaient plus s'y trouver, ni l'un, ni l'autre. Des mois ? Des années peut-être ? Aujourd'hui encore, je suis incapable de l'affirmer avec certitude. Tout ce que je sais, c'est que lors d'une de mes errances nocturnes, j'ai entendu de la musique. Une musique telle que je n'en avais jamais encore entendue. Elle changeait. Avec la Renaissance, l'évolution allait être notable, des instruments allaient être créés, et c'est ce qui me sauverait. Je ne m'en rendais pas encore compte, je savais simplement, à cet instant-là, que c'était différent, et que ça attirait mon attention, enfin, l'éloignant de ceux que j'avais perdus, au moins pour un moment.

Ca restait de la musique religieuse, et ma nature m'interdisait l'entrée de l'église. Mais dès lors, je résolus de sortir non pas seulement pour me nourrir, mais aussi pour entendre, encore, cette musique nouvelle. C'était une nouvelle ère. Pour elle, comme pour moi. Une ère solitaire, certes. Mais je n'avais pas le droit de la refuser, de faire comme ceux qui, engoncés dans leurs habitudes, critiquaient les évolutions musicales.

Dans notre salon, je regardais le feu, que je laissais crépiter juste pour en observer les flammes. Autour de moi, rien n'avait bougé depuis que j'avais tué Etienne. Et je tenais dans mes mains le pieu qui avait servi à l'anéantir. Pendant un instant, j'avais pensé à le jeter dans les flammes, et à mettre le feu à notre demeure, pour que tout s'efface dans le brasier, pour faire table rase du passé. Mais ça ne servirait à rien. Je n'oublierai rien. Et je ne devais pas oublier. Il avait fait de moi celle que j'étais, et je lui devais tellement ! Qu'il ne soit plus là n'y changeait rien, je serai à jamais sa fille et même plus encore. Les vampires étaient des créatures barbares, avait-il dit. Elles n'avaient aucun droit d'asseoir leur supériorité sur les humains, et je résolus de m'en assurer. Je ne pouvais pas ne pas me nourrir, certes, je devrai à mon tour tuer. Mais pour chaque humain que je devrai vider de son sang, je me promis d'éliminer aussi un des miens, de sorte qu'il ne fasse plus de mal dans son sillage.

« J'accomplirai mon devoir, Etienne. Jusqu'au bout, je serai votre fille, aussi dignement que possible. »

Je caressai le bois que j'avais pris des jours à tailler et retailler pour en affuter la pointe. Mon arme. Celle qui déterminerait dorénavant celle que j'étais : une chasseuse parmi les miens. A tout jamais.

Et le feu mourut pour la dernière fois dans l'âtre. Cette nuit-là, sous le regard bienveillant de la pleine lune, je quittais notre demeure, pour ne jamais y retourner, prête à traquer mes semblables, auxquels, pourtant, je ne ressemblais pas.

Nights of a hunter
One night of the hunter
One day I will get revenge
One night to remember
One day it'll all just end

C'était devenu ma vie. Traquer les vampires. Je savais que la tâche serait ardue, que le nombre de mes victimes ne serait sans doute jamais proche de la foule de ceux qui restaient, mais j'avais fait la promesse à Etienne - même s'il n'était déjà plus de ce monde - que je continuerai, coûte que coûte, et je m'y tenais. Repérer les autres vampires s'avéra plus simple que je ne le pensais au départ. Certains ne se cachaient presque pas, laissant d'ignobles traces dans leur sillage. Je les haïssais pour ça, pour le plaisir qu'ils prenaient à tuer, pour leur orgueil démesuré et le peu de cas qu'ils pouvaient faire des humains, qui, à mon sens, méritaient bien plus de considération.

J'étais encore jeune, cela dit, et je devais choisir mes proies avec attention, sous peine d'y rester sinon. A contre-coeur, j'abandonnai certaines victimes potentielles lorsque je réalisai leur évidente supériorité sur moi, en âge comme en force. Et ma zone d'action se limitait encore à la région parisienne. Il faut dire que les moyens de transports de l'époque étaient encore assez limités, et si j'étendais ma traque, c'était en comptant plusieurs nuits de voyage à pied. La capitale, cependant, présentait suffisamment de vampires pour occuper mes nuits, et tant que je trouvais encore de jeunes proies, je poursuivais mon oeuvre dans cette ville. Et les années passaient, et entre deux meurtres, je découvrais les nouveautés musicales qui me passionnaient toujours autant.

Pendant près d'un siècle, alors qu'on découvrait le Nouveau Monde, moi je n'avais d'yeux que pour la musique, pour ces nouveaux instruments qui fleurissaient, et pour un en particulier, né en Italie d'abord, mais bien vite ramené à la cour de Charles IX : le violon. Entrée dans les bonnes grâces de Catherine de Médicis, j'ai suivi le roi dans son tour de France, et profité de ce long voyage pour étendre mon territoire de chasse. L'énormité de ma tâche s'imposa alors à moi : nettoyer ne serait-ce que la France était une gageure, éradiquer les vampires de la surface du globe - car la Terre est ronde, à présent, nous ne l'ignorons plus -, relevait de l'impossible. Je n'abandonnai pas, pour autant, chaque vampire éliminé constituant une petite victoire. A la cour, on s'étonnait de ma vie nocturne, mais à voix basse : on ne s'élevait pas impunément contre la régente et ses proches.

Le voyage en lui-même fut long, pénible car je devais jongler avec les horaires diurnes des humains que j'accompagnais, mais très instructif. Le jour, bien à l'abri du soleil, je découvrais la littérature antique, lisais Pétrarque et Shakespeare, grâce à la naissance de l'imprimerie, et appris à manier l'instrument qui resterait mon fétiche tout le reste de ma non-vie. La nuit, quand les réceptions mondaines ne m'accaparaient pas - et parfois pendant celles-ci, si l'occasion se présentait - je chassais. Je réalisai que les merveilles de la Renaissance provenaient d'Italie, et projetai de m'y rendre. Avant que le roi ne remonte vers Paris, je quittai la cour, et gagnai Florence. On commençait à parler d'Europe, et je décidai d'étendre à celle-ci mon territoire de chasse, profitant de l'étendue de l'empire vénitien pour arpenter les terres méditerranéennes. Peu à peu, on basculait vers le Baroque, et c'est encore une fois la musique qui rythma mon quotidien. Je découvris Monteverdi, et les prémices de l'opéra, puis Vivaldi. On vantait mes talents de violoniste autant qu'on s'interrogeait sur mes moeurs nocturnes. Les bruits qui couraient sur mon compte, cependant, restaient particulièrement éloignés de la vérité, et je ne m'en inquiétais guère. On classait parfois mes lubies comme celles d'une diva, bien que le terme n'existât pas encore, et les pardonnait, puisqu'au demeurant, mes prestations restaient impeccables.

La France me manquait, cependant, et je regagnai finalement Paris, inconsciente encore, cependant, des troubles qui allaient secouer et le pays, et mon quotidien.

The eyes of a child
In the eyes of a child there is joy, there is laughter
There is hope, there is trust, a chance to shape the future
For the lessons of life there is no better teacher
Than the look in the eyes of a child

J'avais aimé l'Italie, et les terres vénitiennes au loin. J'avais appris tellement de choses sur mes deux siècles de solitude que je n'avais pas réellement vu le temps passer. Pourtant, lorsque je foulai enfin de nouveau les pavés de la capitale française, je réalisai à quel point mon pays m'avait manqué. Et loin de faire une croix sur la musique, je découvris le jeune prodige qu'était Mozart, et sa virtuosité autant au pianoforte qu'au violon, m'impressionna particulièrement. Je décidai de suivre l'évolution de ce brillant compositeur, et participai à sa réputation parmi les nobles français, en extase devant ce premier opéra qu'il avait écrit à onze ans seulement !

C'est à cette époque, aussi, que je fis la connaissance de Marie. Elle n'était encore qu'une enfant, et je ne pouvais l'expliquer, mais aussitôt que mon regard s'était posé sur elle, j'avais su que nous serions liées, d'une manière ou d'une autre, et j'observai dès lors le moindre de ses pas. Elle ne m'avait encore jamais ne serait-ce qu'aperçue, mais je connaissais déjà sa vie, et les tristes augures pour son futur, la relation qu'elle entretenait avec sa nourrice Alberte, aussi, et le nom de son prétendant, guère plus âgé qu'elle. Je crois qu'une part de moi s'identifiait à elle, non par l'absence de relation entre ses parents et elle - j'avais pour ma part eu la chance d'avoir des parents aimants - mais parce que sa vie avait été écrite à l'avance, par d'autres, sans qu'elle eût voix au chapitre. Instinctivement, je craignis qu'elle ne subît les mêmes épreuves que moi, et mon coeur se serrait rien qu'à cette idée. Féministe avant l'heure, je refusai de la voir souffrir autant que j'avais souffert, et je résolus de suivre son parcours, et d'intervenir lorsque ce serait nécessaire.

Je me souviens de son regard, cette journée si particulière où elle me remarqua pour la première fois, que j'accrochai donc pour la première fois, en lui souriant tendrement. Ce sourire, je l'ai encore aujourd'hui, chaque fois que je pense à elle, à nous, à tout ce que nous avons vécu. A ce lien plus fort que tout qui nous unit à jamais. A l'époque, elle n'était qu'une enfant, et j'avais entendu Alberte lui expliquer ce qu'étaient les filles de joie. J'avais lu l'effroi dans son regard, et j'en comprenais parfaitement le sens. Les assauts d'Henri se rappelaient à mon souvenir, et je secouai la tête. Non Marie, aimer, ça n'est pas ça. Et je craignis qu'elle ne subît à son tour, ce que j'avais moi-même subi lors de ma nuit de noces, et toutes les nuits suivantes.

Faire partie de son monde était devenu mon objectif secondaire, après la traque que je n'oubliais pas pour autant, et connaissant ses fiançailles, je résolus de tenter une approche par la famille de son promis. Je projetai même de l'éliminer, si d'aventure il devait se montrer aussi impitoyable que mon défunt époux. J'ignorais à quel point, alors, mon monde allait basculer. Germain n'était alors qu'un enfant innocent, et j'observai son évolution, discrètement tout d'abord.

C'était en 1787, alors que Mozart nous faisait découvrir les Noces de Figaro et Don Juan, que je rencontrai réellement le promis de Marie, après m'être insérée dans son entourage, découvrant finalement le jeune homme exceptionnel qu'il était. Et c'est quand il me sourit pour la première fois que je réalisai qu'il ne serait jamais un ennemi potentiel. Si mon coeur avait encore pu battre, alors son rythme se serait accéléré aussitôt. Tout comme Etienne l'avait été, Germain était spécial. Et contrairement à ce que j'avais redouté, c'était un garçon doux et attentionné. Honnête, de surcroît. Dès que nous eûmes l'occasion de converser, dès que nous nous rapprochâmes l'un de l'autre, il me parla de son union pré-établie, qui ne l'enchantait guère, puisqu'il ne connaissait pas même l'enfant qu'il devait épouser.

« C'est à toi que je veux unir ma vie, Charlotte, pas à celle de cette Marie dont j'ignore tout. »

J'avais secoué doucement la tête. Ils n'avaient pas le choix, ni l'un, ni l'autre, et je ne pouvais concevoir de le laisser ruiner son avenir pour moi. J'étais flattée, bien sûr, mais je ne pouvais pas le laisser se déshonorer pour moi.

« Nous nous verrons toujours, mon amour, je te le promets. »

Je n'assistai pas à la cérémonie, mais imaginai parfaitement la scène. Je connaissais les visage de Marie et de Germain, et ne doutaient pas un instant de leurs regards lourds alors qu'ils avançaient vers l'autel, comme si on les menait à l'échafaud. Au fond, j'avais peine à imaginer notre avenir, à tous les trois. Qu'en serait-il à présent, de ma relation avec lui ? J'avais promis d'être toujours là, auprès de lui, mais j'ignorais quelle serait la réaction de Marie à ce sujet. J'espérais, au fond, qu'elle fût aussi parfaite que je l'avais vue jusque-là, et qu'elle comprendrait notre amour. Et aussi bien ce jour-là que jusqu'à aujourd'hui, elle ne m'a jamais déçue.

.../...




Dernière édition par Beaudoire Charlotte le Dim 29 Juil - 22:00, édité 19 fois
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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 20:03


.../...
Live Free Or Die
Rock on ! Live free ! Or die !
Patriots of freedoms fight
We the people shining the light
Illuminate our dreams in neon nights

Comme je l'avais escompté, Marie était une jeune femme extraordinaire. Pleine de révolte et éprise de liberté, elle avait tissé, auprès de mon cher et tendre Germain, une amitié sans failles. Ils se ressemblaient, songeais-je alors, tellement qu'ils eussent pu être deux âmes soeurs si l'amour avait eu sa place entre eux. Mais si un instant j'avais craint pour mon idylle, partagée alors entre le souvenir de cette enfant si parfaite et les sentiments que j'éprouvais pour lui, jamais son épouse n'empêcha Germain de me voir. Bien au contraire, elle nous donnait sa bénédiction et les soirées que nous passions ensemble étaient enflammées, pleines de discussions passionnées sur les révolutions que nous rêvions de voir s'opérer sur notre patrie.

Nous ignorions alors que nous n'étions pas seuls, loin de là. Que la révolte grondait dans toute la France. Que des millions d'hommes et de femmes comme nous - ou en tout cas comme eux - fomentaient la Révolution. Nous en parlions souvent, mais pouvions-nous passer à l'acte ? Il nous avait fallu du temps pour y parvenir. Pour changer le monde. Il nous avait fallu fuir, loin du joug familial des Bauffremont. J'avais alors planifié l'évasion de ces deux êtres chers à mon coeur. Marie venait d'avoir dix-huit ans, et pour la première fois de sa vie, elle goûtait à la liberté. J'avais été comme elle, emprisonnée dans une cage, dorée peut-être, mais une cage tout de même, rêvant du ciel bleu et de l'immensité du monde à découvrir. Je connaissais ce sentiment salvateur qui nous emplissait, une fois les murailles imposées par nos familles franchies. Et tous les trois, malgré la faim et le froid - qui me tenaillaient tout autant qu'eux comme je ne pouvais décemment pas me nourrir devant eux - nous étions les plus heureux du monde. Des nouveaux-nés réapprenant à vivre, autrement. Avec une nouvelle famille.

Les résistants. J'en avais rencontré quelques-uns, et puis d'autres, encore, et encore. Je leur avais présenté Marie et Germain, qui avaient enfin trouvé un écho à leur velléités libertaires. Et nous avions tout planifié, minutieusement, jusqu'à la prise de cette foutue Bastille si emblématique du pouvoir que nous rejetions. Ca n'avait pas été sans mal, loin de là. Des corps, il en tombait partout autour de nous. Ma condition m'imposait de n'agir que de nuit, disparaissant avant le lever du soleil pour reprendre l'assaut au crépuscule, et chaque jour, je m'en voulais d'abandonner les miens. Chaque nuit, je revenais auprès d'eux, plus pugnace que jamais. Et nous avons tenu bon, malgré les blessés et les morts, le sang, les cris, les larmes. Jusqu'à la victoire. Celle de la liberté sur l'oppression monarchique. Celle du peuple.

On allait décapiter le roi, la reine, tous les représentants de l'ancien ordre. Ils allaient payer pour toutes les vies sacrifiées et les libertés bafouées. Parce que rien ne pourrait expier leurs crimes contre le peuple. Et rien ne pourrait compenser sa perte.

Germain. Il était tombé, au même titre que de nombre de révolutionnaires. Et je n'étais pas près de lui. Il avait poussé son dernier soupir dans les bras de son épouse, de sa meilleure amie. Et je les avais trouvés, impuissante, à la tombée de la nuit. Mon coeur ne battait plus depuis plus de trois siècles et pourtant, il me sembla qu'il manqua un battement comme je réalisais le sens des larmes sur le visage de Marie, et que les miennes se joignirent aux siennes. Il m'a fallu une éternité, je crois, pour réagir. Une éternité de silence et de pleurs étrangement calmes parmi le tumulte de la victoire avant qu'un cri rauque ne s'échappe de ma gorge et que je tombe à genoux près du corps sans vie de celui que j'aimais. Devais-je donc toujours voir mourir les miens ?

« Il est parti heureux, Charlotte. Il est parti avec la satisfaction de nous savoir victorieux. Et j'étais auprès de lui, il n'est pas mort seul. Là... Souris Charlotte. Il nous regarde de là-haut, et il souhaite que nous soyons heureuses nous aussi, parce qu'on a la victoire. Il t'aime et il ne veut pas te voir malheureuse. »

Il avait fallu que cette jeune fille de dix-neuf ans me prenne par les épaules et me serre contre elle pour que je lève les yeux du cadavre de mon bien-aimé. Je laissai les larmes couler, encore, et encore, jusqu'à ce qu'elles se tarissent et que l'épuisement ne me gagne. Alors j'avais observé mon amie, et je lui avais souri. Un sourire triste, mêlé du doute : je refusais de la voir elle aussi disparaître de ma vie. Maintenant ou dans vint ans, ça ne changerait rien à la douleur que je ressentirai lorsqu'elle aussi s'éteindrait. Pourtant je n'avais pas le droit. C'était aller à l'encontre des règles que je m'étais imposées, c'était contrevenir à l'enseignement d'Etienne. Pourtant comme lui, j'allais faire d'elle ce qu'il avait fait de moi. Une créature barbare, tuant pour survivre. Mais une créature éternelle. Je refusais de la perdre elle aussi. Et mes crocs se plantèrent dans sa carotide, la délestant de la vie humaine qu'elle avait connue jusque-là.

Bare infinity
Carry me through the rain, throughout the pain
If I'm not to live beside you, take me, save me
'Cause I don't want to bear infinity without you

Je la sentis perdre connaissance, et la veillai jusqu'à son réveil, son premier moment en tant que vampire. Je savais que ce pouvait être perturbant. Moi, j'avais eu la chance d'y être préparée. Je ne lui avais pas laissé cette chance, et je le regrettais déjà. Si j'avais pu revenir en arrière, sans doute aurais-je fait les choses autrement. Je lui aurais parlé, lui aurais révélé la vérité à mon sujet, lui aurais demandé son avis, quitte à la supplier d'accepter. C'était trop tard à présent, et comme elle ouvrait enfin les yeux, je pris la parole.

« Pardonne-moi, Marie. Pardonne cet égoïsme... J’ai perdu mon beau Germain. Je ne voulais pas te perdre également. Je suis un vampire. Et je t’ai faite vampire. Je ne voulais pas, Marie, je ne voulais pas que ça se passe comme cela. Je t’ai suivie, depuis ton enfance, j’ai découvert ce mariage que prévoyait de faire ton père. C’est vrai, depuis tout ce temps, je te voulais comme enfant, mais les choses m’ont échappé. J’ai approché Germain et je l’ai aimé. Puis, je me suis perdue dans votre petit jeu, j’ai adopté vos idées, vos convictions, vos rêves... Tu es si... parfaite, Marie. Personne ne peut rêver mieux comme enfant... »

Je voyais bien qu'elle ne comprenait pas, que son esprit refusait d'accepter ce que je lui affirmais. Et comment aurait-il pu en être autrement ? La panique emplit son regard comme elle essayait en vain de prendre une grande inspiration. Les yeux brillants de larmes, je secouai doucement la tête.

« Crois-moi. Ce n’est pas une blague. »

Il fallut du temps pour qu'elle accepte l'idée que sa vie avait changé. Pour qu'elle accepte ce que j'avais fait d'elle, sans lui demander son autorisation. Je ne lui ai jamais demandé pardon après ce jour, par crainte qu'avec le recul, elle refuse de me l'accorder. Et si je lui enseignais ce qu'Etienne m'avait appris, ce fut de façon plus douce toutefois : jamais je ne levai la main sur ma fille, jamais, même, je n'hésitai à le faire. Marie était un être exceptionnel, et dès qu'elle l'eût acceptée, elle apprit rapidement à s'accoutumer à sa nouvelle existence. Elle acceptait même sans poser de question mes fréquentes absences, alors que je traquais d'autres vampires. Jamais elle ne me questionna sur mes allées et venues mystérieuses. Jamais elle ne se battit avec moi pour quoi que ce fût. Lorsqu'un point lui semblait obscur, ou inacceptable, nous en parlions, en débattions, souvent longuement. Jusqu'à trouver un terrain d'entente. Respecter les humains était mon credo, et elle en fit le sien tout naturellement. Nous avions toutes deux le souvenir de sa vie humaine, et je ne souhaitais pas qu'elle l'oublie. C'était cette part d'humanité qui faisait qu'elle était si exceptionnelle, qu'elle était la seule vampire qui méritait de vivre pour l'éternité.

Pourtant je ne lui avouai jamais mes actes fratricides. Pendant deux cents ans, je vivais avec elle, lui enseignais ce que je savais, et pas une fois, je n'osai me confesser. Je craignais bien trop son rejet pour ça. Pourtant j'y pensai, souvent. Quand je l'observais sans rien dire, et qu'elle finissait par me demander s'il y avait quelque chose qui clochait, c'était toujours cette même interrogation qui occupait mes pensées : me pardonnerait-elle, si elle savait ? Comprendrait-elle pourquoi j'agissais ainsi ? Malgré toute l'admiration que j'avais pour elle, malgré tout l'amour que je ressentais pour elle, j'en doutais. Et je ne pris jamais le risque d'être repoussée par celle qui comptait plus que tout à mes yeux. Je n'étais simplement plus capable de vivre sans elle, comme aucune mère ne peut supporter la disparition prématurée de son enfant, et même si je partais parfois pendant des semaines, c'était toujours avec la certitude que je la retrouverai prochainement. Vivre loin d'elle me semblait parfaitement impossible, et sans trop m'en rendre compte, j'avais forgé une cage dorée autour d'elle.

Le tableau n'était pourtant pas si sombre. Nous découvrions ensemble chaque nouvelle avancée du monde, nous émerveillant de l'inventivité de nos pairs. Les découvertes techniques et scientifiques égrainaient le dix-neuvième siècle, et nous avions toute notre non-vie pour nous en émerveiller et en profiter. La machine à vapeur et l'électricité révolutionnèrent notre quotidien, facilitèrent notre vie nocturne... et mes déplacements. J'étendis mon territoire de chasse, accédant à des lieux dont j'avais à peine entendu parler. Je découvris le reste de l'Europe, projetai de poursuivre plus loin, jusqu'à la Russie, puis l'Asie. Je me passionnai pour la photographie, puis le cinéma, qui commençaient simplement à émerger. Et je commençai à poser pour certains artistes.

Lorsque le tatouage fit son apparition - et je restais particulièrement attirée par sa marginalité d'ailleurs - nous résolûmes toutes les deux de passer à l'acte, et osâmes inscrire les mots « Carpe Diem » sur notre zone pelvienne. Marie ajouta une petite fée en prière sur sa cheville, et mon prénom dans son dos, et j'appréciai le geste et tout ce qu'il signifiait. Ma fille me rendait l'affection et l'attachement que je lui portais. Plus que nos jeux tendancieux - comme il nous arrivait souvent de nous mordre l'une l'autre - ces lettres imprimées dans sa chair criaient son allégeance et j'en tirai une fierté toute singulière. Elle était à moi, à tout jamais. Et alors, encore, j'estimais que c'était légitime. Souvent, cependant, je me prenais à craindre pour sa sécurité. Mes actes m'attiraient l'inimitié des autres vampires, il eût été si simple de s'en prendre à elle pour m'atteindre ! La plupart du temps, cependant, je ne laissai aucun témoin de mes meurtres. Mais cette fois-là fut une exception.

J'étais partie en Asie, explorais le Japon, traquant les miens comme j'en avais l'habitude depuis des siècles à présent. Celui-là était jeune, je pouvais presque le sentir sur lui. Avant chacun de mes forfaits, j'adressais quelques mots à Etienne, et je ne dérogeai pas à mon rituel. Tout était prévu, nous étions seuls, il était à ma merci. Il ne comprenait pas, évidemment, aucun vampire ne pouvait comprendre qu'une des leurs en vînt à pourchasser les siens. Mais ça n'avait pas d'importance. Il avait beau courir, je savais que je le rattraperai, tôt ou tard, et je ne m'en inquiétais pas un instant. Il avait beau m'échapper parfois, mes coups pleuvaient encore sur lui manquant encore son coeur. Mais plus pour longtemps. Je savais que je finirais par l'avoir. Je savais qu'il s'épuiserait avant moi. Je savais que j'avais l'ascendant, et que, donc, il mourrait.

Ce que je n'avais pas prévu, cependant, c'était l'intervention de son père. Et jusqu'alors traqueuse, je devins proie. Comme le jeune vampire avait dû le sentir quand j'avais commencé à le poursuivre, j'avais tout de suite compris qu'il était plus âgé que moi, plus fort. Je pestai, forcée d'abandonner le combat. Je ne pouvais pas me battre contre lui, c'était du suicide, et je craignais bien trop la mort pour m'y jeter tête baissée. Ce soir-là, le jeune et son maître eurent la vie sauve. Ce soir-là, je rentrai à Paris, particulièrement mécontente. Et je trouvai quelque consolation dans les bras de ma fille, qui m'accueillis à bras ouverts à mon retour, comme toujours.

Everything fades to gray
Somethings are needless to say,
We dive into the darkness
When everything fades to gray...

Le vingtième siècle apporta à son tour son lot de révolutions, tant au niveau de l'horreur humaine, et les deux guerres mondiales nous révulsèrent profondément, que des nouveaux modes de pensée. Le féminisme nous toucha particulièrement, et bien que je n'en soufflasse mot, sa montée ébranlait aussi mes convictions.

Pendant près de deux siècles, j'avais eu Marie rien qu'à moi. Elle était ma fille, et mon amour pour elle était légitime. Mais cette cage que j'avais érigée autour d'elle ne l'était pas. Elle avait droit à sa liberté, à faire ses propres choix, à prendre ses propres décisions, à atteindre ses propres rêves. Je ne parvenais pas, pour autant, à la laisser partir. Tout en continuant à lui cacher ma double vie, je refusais qu'elle s'éloigne d'elle-même. Alors que nous nous étions trouvées sur le chemin de la liberté, pendant la révolution, je la privais de la sienne. Et je n'en avais aucun droit.

« Ma puce... A partir de maintenant, tu peux vivre seule... Je me dois de te laisser faire ta vie comme tu l’entends... »

Ces mots étaient un véritable crève-coeur, et ils la choquèrent autant qu'ils m'étaient douloureux. Elle s'était redressée si vivement que sa tête avait frappé mon visage, me brisant le nez, et j'avais bien vu la peine dans son regard. Mais aussi difficile cela fût-il pour moi, je n'avais pas le droit de continuer à la garder comme un oiseau en cage. Il y avait même bien longtemps que j'aurais dû prononcer ces mots. Mieux vaut tard que jamais, dit-on, et si j'avais toujours détesté cette locution qui sonnait trop comme une excuse, je me pris à me la répéter, et à la trouver rassurante.

Vivre sans Marie fut particulièrement perturbant, au début. Il me fallait accepter la solitude, celle que je n'avais plus connu depuis longtemps, celle qui m'avait vue sombrer, après que j'eus tué Etienne. Cette fois cependant, je savais que rien n'était irrémédiable, que j'avais toute ma non-vie pour retrouver Marie, un jour. Plus tard. Je me concentrai donc sur ma traque, gagnai les Etats-Unis, après avoir sillonné l'Europe de long en large et abordé - avec pertes et fracas - l'Asie. Là-bas, je découvris des paysages édifiants, mais surtout une ville particulièrement singulière. Las Vegas accapara mon attention pendant de longues années, son mode de fonctionnement me facilitait la vie, on ne s'étonnait pas de ne me voir que la nuit, et je fus surprise de la concentration de vampires s'y trouvant.

J'y passais de nombreuses années, traquant mes proies, m'établissant un réseau d'informateurs sans savoir que le système était déjà utilisé par d'autres humains pour traquer les miens. Sous les lumières artificielles des salles de jeux, bien à l'abri du soleil, je jouais mon rôle de violoniste et modèle. Mes frasques autant masculines que féminines faisaient jaser, mais corroboraient le personnage que je m'étais forgé. La notoriété de Charlie B. était toute relative et locale, mais elle me laissait suffisamment de liberté pour continuer mon oeuvre, en m'ouvrant même parfois des portes qui me seraient restées fermées autrement. Me nourrir restait le problème le plus délicat que je rencontrai, car dissimuler mes traces s'avérait de plus en plus délicat maintenant que la police s'était dotée de méthodes scientifiques poussées pour déterminer les criminels. Tant et si bien que j'hésitai à prendre un calice à mon tour. Je n'ai pas encore résolu de le faire, pour autant, redoutant d'en venir, comme Etienne avec moi, à créer un nouveau vampire.

Je faillis passer à l'acte, pourtant, il y a un an. Il était photographe et complètement subjugué par ma beauté et mes singularités. Il faut dire qu'à résider dans la ville de la nuit, où tout n'est que faste et paillettes, j'avais adopté un look moins conventionnel encore qu'auparavant, teignant mes cheveux, me maquillant ostensiblement, choisissant des tenues à tout le moins provocantes et arborant de nouveaux tatouages sur le bras droit et le poignet gauche. Il m'adulait, donc, et je songeai réellement à lui faire cet honneur. Je découvris cependant son addiction à la cocaïne et m'interrogeais sur l'impact qu'elle aurait sur son sang. Plus encore, je refusais de prendre un calice qui disparaîtrait peu de temps après d'une overdose. Je renonçai alors, et mes doutes se virent confirmés quelques semaines plus tard. On l'avait retrouvé dans sa chambre d'hôtel, la drogue l'avait terrassé.

Marie me manque, plus cruellement chaque jour. J'ai beau être entourée de couleurs et de lumières éclatantes, j'ai parfois l'impression que tout est en noir et blanc. Je lui ai donné sa liberté parce que c'était ce que je devais faire, mais elle me manque terriblement. Plus que jamais, je m'interroge sur ce qu'elle penserait de moi si elle savait. Plus que jamais, je ne peux me résoudre à le lui révéler. Mais elle me manque et j'ai résolu de quitter Las Vegas et ses néons pour retourner au Japon, malgré l'éventualité de croiser de nouveau la route de ces deux vampires - et je redoute l'affrontement autant que je rêve de prendre ma revanche. Je crains sa réaction autant que je l'espère. Elle sera aussi ravie que moi de la retrouver, n'est-ce pas ? Je ne le saurai que lorsque je la verrai.

Et mon avion se pose à Narita demain soir.

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Dernière édition par Beaudoire Charlotte le Dim 29 Juil - 22:13, édité 9 fois
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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 20:08



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Murakami Fubuki


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 20:23


Bienvenue Charlotte !
Bonne chance pour ce qu'il reste de ta fiche -qui jusqu'à là est vraiment agréable à lire-. Et code validé au passage. ^^


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Kuromiya Seijûrô


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 20:32


Bienvenue jolie miss ! C'est Marie qui doit être heureuse XD

J'espère que tu te plairas ici. Bonne chance pour ta fiche et si tu as des questions, le staff est là pour toi ! <3

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Kuromiya Sensui


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 21:40


Bienvenue et bonne chance pour ta fiche. Comme mes deux comparses : si besoin de quelque chose, dis le =)

Je me demande juste, puisqu'on a pas eu le temps de mettre à jour le PV : Marie t'a dit que tu avais en réalité trois liens et pas qu'un seul ?


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 21:57


Elle me l'a dit, oui, mais je veux bien des précisions supplémentaires sur les liens avec les deux tokyoïtes, histoire que je fasse pas d'impair dans l'écriture... ^^"

Et merci à tous, pas de souci, si j'ai des questions, je saurai où vous trouver ^^

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 22:06


bienvenue !!!!!
Bon courage pour la suite !!

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 22:09


Ils sont pas si Tokyoïtes que ça :voui:

Tu n'en as pas vraiment besoin pour ta fiche, à moins que tu la fasses trèèèèès détaillée. Sinon je laisse Sensui t'expliquer puisqu'elle en a davantage parlé avec Marie ^^

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Ven 22 Juin - 23:53


Hé bien voilà le lien que j'ai pré-écrit pour Charlotte (et que Marie avait validé) :

Citation :
On ne s'est pas connu à proprement parler... Mais tu as commis une impaire... Celle de t'en prendre au fils que j'avais tout nouvellement engendré. Je suis un vampire de nature plutôt calme mais me faire cet affront, sur mon territoire qui plus est, je ne l'avale pas du tout... J'ai contre toi des griefs très personnels et tu découvriras bien assez vite que parfois la vengeance est si froide qu'on s'y brûle...

Cela se serait donc produit il y a une centaine d'année lors d'un passage au Japon (et plus particulièrement à Shizuoka de fait) de Charlotte. Sinon il n'y avait rien de très arrêté encore, notamment au sujet de l'altercation Charlotte/Seijûrô et tout ce qui s'y rapproche mais ça je ne peux pas en parler à votre place^^

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Sam 23 Juin - 10:20


Bienvenue Charlotte et bonne rédaction ! <3 =)

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Sam 23 Juin - 11:46


Merci Lin Yao et Sasori ! <3

Sensui, je prends note pour toi (et Shizuoka donc pour la peine, je pensais pas trop que Charlotte était passée par le Japon auparavant, je vais donc y repenser), mais effectivement, ma fiche risque d'être assez détaillée, et pour le coup, il faudrait qu'on parle de la fameuse altercation avec Seijûrô. D'autant qu'au final, ça a un impact sur le présent, donc ça me semble important d'en parler en fait, ne serait-ce que comme exemple de la traque de Charlotte quoi...

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Sam 23 Juin - 14:51


À l'époque, Seijûrô était très jeune, donc pas un vampire très au point. Il a toujours été en avance sur son âge, donc il aura vendu assez chèrement sa peau, mais pas au point que Charlotte doute pouvoir avoir le dessus sur lui d'une façon ou d'une autre. De plus, il a de grosses lacunes niveau guérison vampirique donc à l'époque, ça devait être carrément risible. Il était fort probablement incapable de se soigner de quoi que ce soit.

Il faudra que Sensui ait intervenu à un moment ou à un autre. Ça ne me dérange pas de dire que c'était juste avant de porter le coup final et que du coup, Sei' était bien amoché.

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Sam 23 Juin - 14:56


Welcoooooome ♥
Comme je t'ai dis, ce que tu as écrit de ta fiche pour le moment est juste wahou et tu as cerné Charlotte parfaitement ♥ ! Pour le lien Sensui/Seijûrô/Marie/Charlotte (oui, je le met en paquet parce qu'au final c'est un lien de cause à effet) il y a encore des choses à mettre à plat comme je te l'avais dit.. Après, je ne sais pas ce qui est le mieux; que vous en parliez entre vous directement, peut-être ?

En tout cas bon courage pour l'histoire, je te connais, je sais que tu vas nous pondre un truc du tonnerre ♥ !

Et je suis trop heureuseeeeee *-* ! Merci, merci, merci d'avoir pris ce pv ♥

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Lun 25 Juin - 22:41


Bienvenue à toi!
Et bon courage pour l'écriture de ton histoire :gentleman:

En tout cas ça fait super plaisir de voir des jolies filles de type caucasien en ce moment! Thank god, beautiful work!

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Mar 26 Juin - 7:51


    Oh, Emilie Autumn ..*o*

    Bienvenue et bon courage pour ta fiche, qui d'ailleurs jusqu'ici est franchement super agréable à lire !


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Dim 1 Juil - 21:44


Noté pour Seijûrô/Sensui, je vous posterai un petit message quand j'aurai écrit ma vision de la chose pour que vous puissiez lire et faire éventuellement des commentaires, s'il y a des modifications à apporter ou quoi.

Ma Marie ! ♥ Je suis contente que ça te convienne jusque-là, j'espère que la suite aussi. Pareil, s'il y a quoi que ce soit que je dois modifier à un moment ou à un autre, n'hésite pas à me le dire. Je suis trop contente et excitée à l'idée de pouvoir rejouer avec toi =)

Tsukio, Lena, merci ♥ j'essaie de faire ça bien, je veux pas faire honte à Marie. Manquerait plus que ça quoi !

[edit] Je réalise seulement que les dix jours sont presque passés et que je n'ai pas terminé, loin de là, alors euh... Bah je suis toujours là, même s'il me faudrait effectivement un peu plus de temps...

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Dim 1 Juil - 21:50


C'est bien noté Charlotte, tant qu'on voit que tu désertes pas on est pas chiante ^^

Merci d'avoir prit la peine de le dire néanmoins, c'est agréable =)

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Dim 8 Juil - 14:29


Ca fait partie des règles, donc j'essaie de m'y conformer ;) Je continue mon petit bonhomme de chemin en tout cas, et à vous tenir au courant aussi ♥

[edit] On est le 08/07 et honte à moi je n'ai pas terminé, encore... Et je pars demain matin aux aurores pour la Croatie, donc je vais être absente jusqu'à mardi prochain, loin de mon pc chéri... J'emmène quand même de quoi écrire, pour que Charlotte puisse continuer à prendre forme dans l'avion, mais je ne pourrai pas me connecter. Mais je reviens vite, promis, prête à finir ma fiche !

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Kuromiya Seijûrô


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Dim 8 Juil - 14:33


Bon voyage à toi =)

On garde ta fiche au chaud !

Ça fait plaisir d'avoir une membre pourtant pas encore validée qui respecte si scrupuleusement le règlement <3

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Anonymous


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Lun 9 Juil - 9:18


Oh la vilaine, elle va me faire mourir d'impatience !
Profite bien de ton voyage ma belle, et reviens nous vite, j'ai tellement hâte de lire la suite de ta fiche. Tu me fais découvrir un personnage que j'ai imaginé et ça me plait ♥ ♥

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Anonymous


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Jeu 19 Juil - 16:02


Je suis désolée ma Choupinette, mais je me rattrape au plus vite.

Je suis de retour donc, et je continue mon petit bonhomme de chemin. Charlotte est désormais vampire et désespérément seule... é_è Vous savez que j'arrive à me faire pleurer toute seule ?

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Kuromiya Sensui


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Jeu 19 Juil - 16:08


Ha ha x)

Bon retour ! <3

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Kuromiya Seijûrô


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Jeu 19 Juil - 16:09


Bien alors bon courage pour la suite ^^ Et te noie pas xD

Par contre, je tiens à t'informer que la validation de ta fiche prendra forcément du temps. On valide toujours le plus vite possible, mais la tienne est très longue et il faudra le prendre en compte.

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Anonymous


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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1Jeu 19 Juil - 17:03


Merci Sensui ♥️

Seijûrô > Mais bien sûr, pas de souci, bien au contraire ! Je prends du temps à l'écrire, je vais certainement pas râler parce qu'on prend du temps à la lire ^^ Enfin j'espère juste que je vous dérange pas trop avec mes pages d'écriture, je suis un peu à fond dedans, je m'enflamme peut-être un peu beaucoup... :oo:

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MessageSujet: Re: Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]   Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done] Icon_minitime1




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Beaudoire Charlotte ~ Thank God I'm pretty ♥ [Done]

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