C'est la fin de Requiem. Merci de prendre en compte le sujet dans les news.

 

 Névrose feat. Yasuhiro

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Murakami Fubuki


Murakami Fubuki

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MessageSujet: Névrose feat. Yasuhiro   Névrose feat. Yasuhiro Icon_minitime1Jeu 1 Nov - 1:52



Névrose
Le 13 novembre 2011, à 21h12

Tout n'était plus pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pour ainsi dire, ce quotidien auquel s'était accoutumé Fubuki depuis plusieurs années n'était plus à l'ordre du jour, malheureusement. Si des fois, la perspective d'ennui aurait put lui traverser l'esprit quand il était encore aux services de Kuromiya Sensui, ça n'avait pourtant jamais été le cas ; et pourtant, au bout de six ans de bons et loyaux services, à sourire et à se montrer le plus plaisant possible face à son ancien patron dans l'objectif de devenir vampire, le jeune homme aurait été susceptible de se sentir ennuyé et las. Mais il n'en était rien ; seulement, il avait clairement l'impression que quelque chose lui avait échappé. Les quelques jours ayant suivis les événements de la soirée du trente et un octobre, il lui semblait que rien ne s'était passé et que tout était comme avant ; il était encore cet employé du Bloody Sunday. Mais il lui avait suffit de se rendre sur les lieux pour réaliser qu'il n'y était plus accueilli comme avant, en tant que le serveur qu'il avait été. Et à la réflexion, la faille, cet élément échappé ne portait autre nom que celui d'Abarai Ketsueki. Néanmoins, s'il avait réalisé cette réalité, une rancune lui tordant le ventre, le jeune homme n'arrivait plus à avoir le contrôle de sa vie ; il lui semblait que les choses s'échappaient sans demander leur reste, telle une fumée insaisissable qui file de vos mains. Il demeurait en simple spectateur, se laissant vivre, captif à une certaine déprime. Qui plus est, on lui avait dérobé sa carte bancaire il y avait quelques jours de ceci, et Fubuki avait tout juste eut le temps de demander à ce que sa carte soit bloquée, que le voleur avait déjà eut le temps d'usurper la coquette somme de cent mille yens... Joyeuse surprise, quand on se retrouver chômeur du jour au lendemain, et quand on a pas vraiment l'habitude de mettre de l'argent de côté. Son niveau de vie et sa garde robe en seraient les premiers à en subir les conséquences... Inutile de dire que ce larcin n'avait fait que renforcer cette impression d'impuissance qu'avait le jeune androgyne face à sa vie.

Qui plus est, non content de vivre toutes ces péripéties, il lui semblait que la vieillesse commençait à se lire sur son visage. Pensée stupide quand on savait que le jeune homme n'avait que vingt-quatre ans, et qu'il était du genre à abuser de divers soins pour la peau... Mais la simple idée de ne plus être quotidiennement fréquenté par des vampires le rendait malade, et il avait la sale impression que ce manque influençait cette beauté qu'il vantait si souvent. Aussi, la perspective d'être à son tour de la communauté vampirique était devenu une véritable obsession, peut-être même encore plus qu'avant... Si c'eût été possible ! Mais disons que la crainte de vieillir et celle que sa beauté ne se fane se faisaient d'autant plus présentes, et de fait, le besoin d'être immortel aussi. Proie à une anxiété qu'il se gardait bien de montrer, Fubuki tâchait de se montrer comme il avait toujours été en vingt-quatre ans d'existence... Mais avouez que quand votre vie est chamboulée de A à Z, c'est chose difficile !

Néanmoins, ce fut en cette soirée de novembre que Fubuki décida de reprendre les choses en mains, de calmer ses craintes. Aussi, la première idée qui lui vint fut de fréquenter des vampires ; et pour ceci, la solution était déjà toute trouvée. Bien que passablement dépressif, le jeune androgyne n'omit pas de se préparer pour les circonstances, ayant l'intention de se rendre au Miryô, club dont un ami vampire, Matoya Takeru, était gérant. Leur relation était aussi agréable que tournée vers les chiffons, aussi le jeune homme savait qu'il ne pouvait décemment pas se présenter au vampire s'il n'était pas sous son meilleur jour... Mais en même temps, sortir sans être apprêté et coiffé correctement rendait Fubuki malade, tout aussi mal soit il moralement. Après une bonne heure de préparation intensive, il jugea que le résultat était parfait – comme toujours –, et put donc se mettre en route pour le club se situant à Shinjuku, un arrondissement voisin, prenant bien garde de fermer son appartement à clé avant de quitter son immeuble pour migrer vers une station de métro.

Un rapide trajet en métro et à pieds le menèrent à son point de chute. Bien que peu habitué au lieu, il reconnut pourtant sans mal l'enseigne du club ou il entra sans perdre un instant. Tout juste sur le seuil, son regard parcourut la salle décorée avec goût, à la recherche du visage ou de la silhouette de Takeru... Qui visiblement n'était pas là. Peut-être était il occupé ailleurs, et quitte à en payer les frais, Fubuki décida de s'asseoir et d'attendre que son ami se manifeste... Dans l'espérance qu'il se montre à un moment ou à un autre. S'il avait su, il lui aurait passé un coup de fil avant de venir, histoire d'être sûr de son coup, mais c'était trop tard désormais. Prenant place à une table au beau milieu de la salle, le jeune androgyne n'accordait qu'un intérêt restreint aux musiciens sur scène, bien trop plongé dans ses pensées et ses angoisses du moment. On vint bientôt lui demander s'il désirait quelque chose, mais n'ayant guère envie de quoi que ce soit pour l'instant, il congédia le serveur qu'il regarda partir d'un regard nostalgique.

Le temps passant, et son impatience se faisant, le jeune homme se faisait fébrile et tourmenté. Moins calme, un tantinet anxieux, son regard se tournait inlassablement dans tous les coins de la salle à la recherche de celui qu'il était venu voir, quand ses yeux se trouvèrent à capter une présence qui ne lui était pas inconnue, plus loin. Dubitatif quelques instants, le jeune homme eut bien du mal à donner un nom à ce visage qu'il avait déjà vu à maintes reprises ; celui d'un garçon dont il n'était certes pas spécialement proche, mais qu'il ne pouvait pas ignorer pour autant. Hah ! Okada Yasuhiro. Un ami d'un ami qu'ils avaient tous deux perdu de vue, plus précisément. Songeant qu'être en compagnie de quelqu'un qu'il connaissait pourrait l'apaiser et calmer son impatience, Fubuki se leva pour avancer de sa démarche chaloupée vers le concerné, tandis qu'un sourire vint courber ses lèvres quant il se trouva face à cette vieille connaissance ;

« Ça faisait longtemps, Yasuhiro. Bonsoir. »

S'installant à côté de son interlocuteur, il ne le quitta pas des yeux. Fubuki n'aurait sut dire s'il était spécialement content de le revoir, mais au moins cette rencontre faite à l'improviste lui changerait les idées, et lui ramènerait les pieds sur terre avec un peu de chance. Menton appuyé dans la paume de la main, sans pour autant être avachi et courbé, mais assis avec sa préciosité habituelle, l'androgyne poursuivit ;

« Comment vas tu depuis le temps ? Je ne pensais pas pouvoir te croiser ici, je ne savais pas que tu fréquentais le Miryô. »

En même temps, ce n'était pas comme si Fubuki était lui même un habitué du club ; mais comme l'on dit, c'était une façon d'engager la conversation.



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MessageSujet: Re: Névrose feat. Yasuhiro   Névrose feat. Yasuhiro Icon_minitime1Jeu 1 Nov - 9:00


    Juste l'envie de passer une soirée tranquille, bien calé dans son canapé à regarder un quelconque film abrutissant. C'était son simple souhait. Et il songeait réellement qu'il allait se réaliser. Passer sa soirée de repos au calme. Mais c'était sans compter un ami, passé à l'improviste, et qui lui semblait s'ennuyer ferme. Bien décider à passer la nuit dans un club de Shinjuku dans lequel Yasu n'avait jamais mis les pieds. Il refusa catégoriquement, arguant qu'il voulait se reposer. Il usa tous les prétextes possibles et imaginables, mais rien y fit. Son ami alla lui même extirper des vêtements de son placard pour lui mettre dans les bras et le jeter dans la salle de bain. C'est en ronchonnant, moitié amusé, moitié agacé par cet énergumène qu'il se prépara. Il mettait toujours du temps à se préparer, trop minutieux sans doute. De plus c'était un endroit qu'il n'avait jamais fréquenter, et cela l'inquiétait toujours un peu. Il détestait déroger à ses habitudes. Il retarda le moment de partir en mettant un temps excessif à se coiffer, ce à quoi son ami tambourina à la porte. Il ne pouvait pas lui en vouloir, certes il se comportait comme un gamin immature, mais il était une des rares personnes à qui il faisait confiance. Sans toutefois lui avoir laissé entrevoir son passé, il parvenait à se livrer à lui. Et s'il était là ce soir, l'obligeant à sortir, c'est parce qu'il savait qu'il était d'une humeur étrange depuis que son père était mort. Sans doute s'inquiétait-il. C'est pour cela que Yasuhiro avait accepté, à la fois pour le rassurer, bien qu'il fasse preuve d'une mauvaise volonté affecté, mais aussi parce que quelque chose lui disait que sortir et voir de nouvelles personnes lui feraient du bien.

    Le trajet en métro fut court, et heureusement. Pleins de joyeux fêtards, et de salary man épuisés endormis sur les banquettes qui longeaient les parois du véhicule. Les deux amis peinaient à communiquer. Sortir du wagon fut une véritable libération, et l'air bien que glacé fit du bien à Yasuhiro, engourdis par la climatisation. Ils se mêlèrent à la foule, Shinjuku ne dormait jamais, c'était une vérité de Tokyo, mais c'était encore plus vrai dans certains quartiers. Il suivait son ami à travers les dédales de la ville, à proximité du club, il se senti soudain mal à l'aise, sans savoir pourquoi. Ils se glissèrent dans la file d'attente pendant laquelle ils sympathisèrent avec un petit groupe. Yasuhiro savait déjà que son ami ne repartirait pas seul, quand à lui il laissait une jeune femme lui faire quelques timides avances. Il ne savait pas s'il avait envie de se laisser aller à ce genre de mascarade ce soir. Ils n'étaient pas des habitués, mais grâce à leur tout nouveaux amis, ils eurent une ristourne. Il resta sociable et avenant, offrant même quelques verres, parce que c'était ainsi qu'il voulait paraître. Mais le jeu était plus dur à jouer ce soir. Il se sentait tendu, comme s'il s'attendait à voir surgir un monstre à tout moment. Il finit par prétexter une envie pressante, et parti pour les toilettes, dans l'espoir d'avoir un peu de calme. Sur le trajet un jeune homme l'accosta, et il sut au premier regard qu'il était embauché par l'endroit pour faire dépenser plus d'argent. Il était très mignon mais il n'apprécia pas sa façon de lui barrer la route, après l'avoir sèchement rembarré, il put s'offrir un peu de calme. Un calme tout à fait relatif, à travers les murs on discernait encore la musique et le brouhaha de la foule.

    Mais l'endroit était vide. Il s'appuya contre le lavabo, observant sa mine, il fut presque étonné de ne pas y voir de cerne, tant à cet instant il se sentait las. Il avait déjà bu quelques verres, mais n'était pas ivre, il s'amusait moyennement. S'il n'avait pas craint de vexer son ami en partant, et par la même de lui ruiner sa soirée avec Mariko, ou était ce Ruriko ? Peu importe. Il serait parti. Il ressorti, il ne sut combien de temps il était resté mais il eut l'impression que la population avait doublé, il ne prit pas la peine de chercher ses amis, et se posa à une table vide non loin. Après quelques minutes, un serveur lui apporta un verre, cadeau d'une personne au bar. Yasuhiro ne prit même pas la peine de regarder, il s'en moquait, il passait pour un connard, sans doute, mais il n'avait pas envie de donner d'espoir à un parfait inconnu. L'envie de quitter le lieu le tirailla jusqu'à ce qu'une voix surgis du passé ne l'interpelle. Il releva la tête vers le nouvel arrivant, Fubuki. Il avait pratiquement oublié son existence, il avait l'impression que leur rencontre remontait à une autre époque. C'était un ami commun qui les avait présenté, une personne qui avait fait beaucoup pour lui, quand il était au plus mal. Kyohei était son prénom, il était parti à l'étranger pour une question de travail, et il n'avait plus vraiment de nouvelles, mais il ne l'oublierait sans doute jamais. Fubuki s'installa à côté de lui, tout dans son attitude semblait être étudié avec le plus grand soin, de son style générale, à sa posture, ainsi que son élocution.

    « Je vais bien. »


    Quelle autre réponse donné à un quasi inconnu, c'était quasiment un réflexe, qui réfléchissait avant de répondre à cette question. Cependant un sourire naquit sur ses lèvres quand il fut remis de sa surprise.

    « C'est la première fois que je viens, je me suis, en quelque sorte, laissé entrainer par un ami. »

    Il jeta un rapide coup d'œil à la foule, mais il ne l'aperçut pas, l'endroit était bondé. Il haussa les épaules comme si ça n'avait pas vraiment d'importance, et ça n'en avait pas vraiment. Il n'avait aucune raison de s'inquiéter pour lui outre mesure.

    « Et toi, comment tu vas ? Ça doit faire quelque chose comme... une éternité qu'on ne s'est pas vu. »

    Il n'était pas spécialement amis à l'époque, de vagues connaissances, ils n'étaient pas grands choses de plus aujourd'hui. Mais une présence connue rassura quelque peu Yasu, il entoura son verre de sa main, sans pour autant y toucher, puis se souvenant de la politesse élémentaire, lorsqu'on revoyait une vieille connaissance.

    « Je peux t'offrir un verre ? »

    A dire vrai, Yasu n'avait jamais spécialement aimé être seul, ou dans son coin, Fubuki faisait une présence quelque peu rassurante, dans un lieu dont il ignorait tout. Et cela valait sans doute mieux. Alors que le serveur venait à leur table, se demandait si Fubuki connaissait bien cet endroit, il le lui demanda donc d'une façon détourné. Il se sentait un peu paranoïaque, mais l'impression que cet endroit abritait une clientèle pas entièrement humaine, ne le quittait pas. Et ça n'était pas pour le rassurer.

    « Tu viens souvent toi ? »


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Murakami Fubuki


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MessageSujet: Re: Névrose feat. Yasuhiro   Névrose feat. Yasuhiro Icon_minitime1Jeu 1 Nov - 23:31


Si cette rencontre pouvait sembler fortuite et sans conséquences aucunes, elle ne se fit pourtant pas sans répercutions sur Fubuki. Non pas que cela le dérangeait, loin de là, mais disons que ça agitait en lui les souvenirs d'une époque révolue. L'ancien serveur avait connu Yasuhiro il y a bien longtemps, avant qu'il ne soit serveur au Bloody Sunday, avant que sa vie ne soit régie que par l'existence des vampires. Bien entendu, ils avaient eut l'occasion de se revoir entre temps, sinon le jeune homme ne l'aurait certainement pas reconnu aussi facilement... Mais il n'empêche que le revoir aussi subitement lui rappelait qu'il avait eut une vie avant son travail au service de Kuromiya Sensui. Chose qu'il avait bien oublié en six ans de bons et loyaux services ; il lui semblait que la vie n'avait commencé que quand il avait été embauché, et que la vie qu'il avait mené avec sa mère, cloitrée dans son appartement, n'était qu'une sorte d'introduction, une phase nécessaire pour qu'il soit capable de s'en sortir dans la vie. Alors certes, Fubuki était reconnaissant à sa génitrice de lui avoir donné autant, de l'avoir fait devenir ce qu'il était, mais pour rien au monde il n'aurait voulu revenir à cette époque, même s'il vivait désormais dans l'angoisse du présent. Et de toutes façons, décider de revenir vivre chez sa mère était impossible, cette dernière ayant été tuée par un vampire. Ce meurtre constituait d'ailleurs un motif de reconnaissance supplémentaire ; car au final, c'était ainsi que le jeune homme avait découvert l'existence de ces fabuleuses créatures. Alors oui, c'était cruel à dire et à admettre, mais c'était pourtant exactement ainsi que le jeune androgyne considérait les faits.

A sa plus grande satisfaction, son interlocuteur l'avait reconnu. L'ignorer et prétexter l'amnésie auraient été le pire affront que l'on puisse lui faire. Yasuhiro lui répondit par l'affirmative avant d'expliquer que c'était la première fois qu'il mettait les pieds ici. Certes, Fubuki ne connaissait pas très bien son vis-à-vis, mais il aurait put assurer avec quasi-certitude que ce n'était pas son genre de fréquenter des lieux comme celui-ci. Et l'hypothèse selon laquelle Yasuhiro n'était pas venu ici de lui même fut bien rapidement confirmée ; ce dernier expliqua que c'était davantage un ami qui l'avait convaincu de le suivre. Le jeune androgyne regarda aux places voisines, et ne vit aucune affaire appartenant à une tierce personne, avant de demander ;

« Ton ami s'est absenté ? Je ne voudrais pas déranger. »

Et là, Fubuki se garderait bien d'ajouter que son auguste présence était bien préférable à n'importe quelle autre... Même s'il en était parfaitement convaincu. A observer son interlocuteur qui sonda la foule avant de hausser les épaules, l'ancien serveur eut bien vite fait de conclure que cette absence ne le dérangeait pas outre mesure. Peut-être même préférait il rester seul ? Mais à moins qu'il ne soit congédié, Fubuki avait bien l'intention de rester, histoire de discuter en toute insouciance. Exactement comme il avait put le faire autrefois. Depuis six ans, et ce même s'il n'était pas vraiment cultivé, le jeune homme devait veiller à entretenir des conversations d'un certain niveau, dans la seule perspective de bien se faire voir. Mais là, il avait comme le besoin de vider son sac, et de parler sans se préoccuper d'avoir l'air intelligent... Même si de toute évidence, il ne pourrait jamais se départir de son élégance et de sa classe. D'ailleurs, la question qu'il avait posé à Yasuhiro lui fut retournée, à laquelle il répondit en toute honnêteté ;

« Pour tout dire, ça ne va pas fort. J'ai récemment été renvoyé, et il me semble que le sort s'acharne contre moi ces derniers temps. »

Chômage, vol et absence de vampires. La totale, vraiment. Bien sûr, il n'allait pas se confier comme il l'aurait fait avec son cousin. Mais présentement, avec Yasuhiro qui plus est, Fubuki n'était vraiment pas dans son habituelle perspective de séduction. Et la principale raison était tout simplement parce que son interlocuteur n'était pas un vampire. Tout du moins, à ce qu'il en voyait. Son vis-à-vis lui proposa de lui offrir un verre, parfait timing avec un serveur qui venait pour prendre les commandes.

« Ce n'est pas de refus, merci. » dit-il au jeune homme avec un sourire, avant de tourner la tête vers l'employé « Un incorruptible, s'il vous plaît. »

Un cocktail sans alcool dont il connaissait la préparation sur le bout des doigts. Et puis, Fubuki n'était pas là pour noyer son chagrin dans quelque chose d'aussi futile que l'alcool. C'était tellement dénué de classe, aussi, il préférait de loin rester sobre et garder sa dignité intacte. Et que penserait Takeru si sa précieuse poupée se trouvait ivre morte ? Le jeune homme ne voulait pas envisager cette perspective. A penser à Takeru, d'ailleurs, Yasuhiro lui demanda s'il était habitué à fréquenter cet endroit, chose à laquelle Fubuki répondit, pas peu fier ;

« Non, pas vraiment. Mais le gérant est un ami que j'aurais souhaité voir ce soir... Mais visiblement, il doit déjà être occupé. »

Un long doigt bagué vint s'enrouler autour d'une mèche, tandis que le regard de Fubuki se posa sur la foule, dans un énième espoir. Finalement les quelques cheveux furent ramenés sur le côté pour dégager sa vue, avant que les yeux du jeune homme ne se posent de nouveau sur le visage de son interlocuteur. Autant éviter de lui faire croire qu'il avait choisi de lui tenir compagnie en dépit de pouvoir rencontrer Takeru. Aussitôt, un nouveau sourire vint s'esquisser tandis qu'il poursuivit ;

« Mais comme tu disais, j'ai aussi l'impression que ça fait une éternité que nous ne nous sommes pas vus. Peut-être deux ans ? J'ai du mal à réaliser, il faut dire j'étais très prit par mon emploi de serveur... D'ailleurs, que deviens tu ? »



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MessageSujet: Re: Névrose feat. Yasuhiro   Névrose feat. Yasuhiro Icon_minitime1Lun 5 Nov - 17:07


    Il émanait de Fubuki une confiance absolu en lui même. Yasuhiro se souvenait que la première fois qu'il l'avait rencontré, il l'avait trouvé impressionnant. Lui même était à cette époque en pleins doute, dans une période assez sombre qu'il préférait oublier. Alors qu'il assurait ne pas vouloir déranger, Yasu sut lire entre les lignes, le fait que sa présence puisse être dérangeante n'était pas concevable, c'était une politesse affectée, qui n'était là que pour donner le change. Une superficialité, qui fit échos à la sienne. Il s'autorisa un sourire sans pour autant faire de remarque. Sourire qui se fana au moment ou il entendit la situation dans laquelle se trouvait Fubuki, il semblait prendre cela avec philosophie, sans chercher à se faire plaindre, il énonçait cela comme le dernier bulletin météo, Yasu décida donc de ne pas insulter sa fierté par la condescendance que réclamait normalement l'annonce de malheur. Il fut encore étonné de le voir commandé un cocktail sans alcool, mais il devait avouer que lors des quelques soirées ou ils s'étaient croisés, il ne l'avait jamais vu ivre, l'inverse ne devait pas être vrai. Lui même commanda un whisky coca, sans être décidé à se saouler, il avait juste envie de cela, pour une fois que ce n'était pas à lui de les servir, il en profitait.

    Le gérant de l'endroit était donc un de ses amis. Ami dont il était apparemment fier, quoi de plus normal, l'endroit semblait populaire. Ce qui expliquait également qu'il soit sans doute trop occupé pour venir à la rencontre de Fubuki. Devant son champs de vision passa son ami, qui avait apparemment sympathisé avec une jeune femme dont le manque de tissus sur le corps laissait peu de place à l'imagination, il lui adressa un signe, auquel Yasuhiro se contenta de répondre par un sourire amusé. Ce genre de fille, il les lui laissait avec grand plaisir. Il disparut dans la foule au moment ou le blond reprenait la parole. Yasu acquiesça d'abord silencieusement, ça faisait en effet bien deux ans qu'ils ne s'étaient pas vus. Dans une ville comme Tokyo, c'était pratiquement un miracle de se recroiser sans l'avoir prévu.

    « Je suis serveur, dans une boîte de Shibuya. »

    Le serveur revint avec les boissons. Yasu extirpa de sa veste son portefeuille et régla les consommations. C'était agréable d'être servis pour une fois, même s'il devait le reconnaître qu'il le plaignait. A partir d'une certaine heure, il n'y avait plus de service qu'au bar et pour le VIP, ici les serveurs semblaient rivaliser d'adresse pour éviter des danseurs et amener à bon port les boissons.

    « J'ai quitté mon taudis et j'ai trouvé un appartement pas trop mal, en collocation.. »

    En repensant à son ancien appartement, il eut une moue un peu pincé. L'endroit était minuscule et pas de la plus grande salubrité, d'avantage un squat qu'un appartement. Mais à son arrivée à Tokyo, il n'avait pas d'argent et il était plus que paumé, il avait fait de belles conneries à l'époque. Quand il avait rencontré Fubuki il commençait à remonter la pente, le chemin avait été long. Le métier de serveur n'était pas spécialement rémunérateur, mais Yasu avait découvert qu'en se jetant à corps perdu dans le travail, il n'avait plus le temps de penser au passé. Alors il faisait beaucoup d'heure et acceptait même les horaires de dernières minutes. Ainsi il gagnait correctement sa vie et ne se laissait pas assez d'énergie pour penser. Mais il arrivait de temps en temps que son patron paternaliste à l'extrême, lui impose quelques jours de repos. Sa vie privée n'avait rien de passionnant, personne ne l'attendait, et ça il y veillait. La solitude lui allait parfaitement. Du moins, cela fait partie des nombreux mensonges qu'il se répète afin de ne laisser personne entrer dans sa vie. Quitte à passer pour la dernière des enflures et à être un peu brusque avec ceux et celles qui s'attachent trop, qui veulent remuer tout ce qu'il a enterré.

    Sans se presser Yasuhiro but une gorgée de son whisky coca, il était loin le temps ou il buvait sans même savoir ce que contenait son verre. Il n'adressait plus la parole aux personnes qu'il fréquentait à cette époque. Il remerciait d'ailleurs tous les dieux du Japon et d'ailleurs, que ça ne soit pas l'un d'eux qui se soit installé à sa table. Fubuki était arrivé un peu après, assez pour qu'il puisse tolérer sa présence, sans éprouver cette honte emprunte de rage qui l'accaparait lorsqu'il tombait sur un des déchets humains qu'à une époque il appelait ami. Tolérer était peut être un peu pédant, et pour pas grand chose, à dire vrai, la surprise de cette rencontre lui était agréable. Fubuki lui avait toujours semblé une personne intéressante, sans qu'il n'ait jamais pu saisir l'occasion de lui adresser plus que quelques paroles superficielles aux cours des soirées où ils s'étaient croisés.

    « Rien de particulièrement exaltant en fait ! »

    Un nouveau sourire et il reposa son verre.

    « Tu penses continuer en tant que serveur ailleurs ? Ou tu as d'autres plans ? »

    Sans être d'une curiosité extrême, il était assez intrigué par le calme de Fubuki face au chômage, cette situation aurait sans doute fait paniqué un grand nombre de personne. Il songea qu'il était peut être ici, puisque le gérant était son ami, pour lui demander de l'embaucher. Ce qui lui paraissait assez logique.

    « Si jamais besoin est... »

    A nouveau il extirpa son portefeuille pour en sortir une carte de visite, assez sobre. Coordonnés, nom et prénom. Il ne s'occupait pas des recrutements, mais les serveurs tournaient beaucoup dans sa boîte, et le patron était toujours à la recherche de personnel. Le Womb, était connu à Tokyo pour être de qualité dans le domaine de la musique électronique, même s'il doutait que ce soit le genre de milieu recherché par Fubuki, si ça pouvait le dépanner, pourquoi pas.

    « ...envoie moi un mail, je toucherai un mot à mon boss, en attendant que tu trouves autre chose. »


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MessageSujet: Re: Névrose feat. Yasuhiro   Névrose feat. Yasuhiro Icon_minitime1Jeu 22 Nov - 11:02


Pour tout dire, Fubuki était reconnaissant à Yasuhiro de rester silencieux aux mauvaises nouvelles qu'il avait énoncé. Ce dernier resta donc muet à ses paroles, et si cela étonna quelques peu le jeune homme sur le moment, il songea que c'était certainement la meilleure réaction à avoir à son égard. Il ne se porterait que mieux à supporter ce silence, quitte à penser que Yasuhiro se fichait de ses problèmes... Et ce n'était pas tant parce que Fubuki n'avait pas besoin de compassion, mais bien d'avantage parce qu'il ne voulait pas qu'on remue le couteau dans la plaie, et qu'on le prenne en pitié. Il se passait aisément de telles paroles qui n'auraient fait que dégrader cette image qu'il avait de lui même. Et quoi qu'il en soit, il était convaincu que cette situation déplaisante ne durerait pas longtemps, qu'il parviendrait à retrouver son emploi au Bloody Sunday malgré l'affront qu'il avait fait... Tout du moins, il se complaisait dans cette idée. A son tour, Fubuki resta donc silencieux, sans pour autant adopter un air de chien battu ou baisser le regard en signe de honte, et ce même si en quelque part, l'ancien serveur éprouvait vaguement ce sentiment, mœurs nationales liées au travail obligent... Mais dans les faits, ce n'était pas tant la perte d'un emploi que le jeune androgyne déplorait, mais bien plus la perte d'une opportunité.

Yasuhiro commanda à son tour, avant d'annoncer qu'il était serveur dans une boîte de Shibuya. Comme quoi, les grands esprits se rencontrent toujours... Même si pour sa part, Fubuki ne se voyait pas exercer son travail dans un endroit aussi bruyant qu'une discothèque, préférant de loin l'ambiance calme et feutrée du Bloody Sunday. Certes, la clientèle n'était pas toujours idéale, il avait lui aussi eut droit aux poltrons à raccompagner jusqu'à la porte lors de la fermeture, mais la plupart des habitués étaient des gens distingués. Sinon, par curiosité et aussi par politesse, Fubuki demanda ;

« Dans une boîte ? Dans ce cas, j'imagine que tu travailles surtout de nuit, non ? »

C'était un peu... Futile comme question, il l'admettait. Déformation professionnelle dans une certaine mesure, étant donné que le jeune homme avait apprit à s'intéresser de façon superficielle à la clientèle du Bloody Sunday. Mais pour tout dire, Fubuki ne voulait pas s'essayer à se lancer dans des conversations plus poussées avec Yasuhiro, tout du moins pour l'instant. Non seulement parce qu'ils venaient de se retrouver après deux ans d'ignorance, et de plus ils n'avaient jamais vraiment été très proches... Et qui plus est, l'ancien serveur n'était pas vraiment « une tête » non plus, pour tout avouer, alors les conversations poussées se trouvaient très vite limitées. Et de par son caractère, Fubuki se complaisait bien plus dans des conversations assez superficielles.

Finalement, le serveur revint pour déposer les consommations. Yasuhiro réglant, le jeune androgyne lui adressa un sourire reconnaissant, avant de jouer avec le bâtonnet en plastique dans le verre, tout en écoutant son vis-à-vis. Ce dernier annonça qu'il avait quitté son bouiboui pour s'installer dans un appartement, en collocation... Une fois de plus, Fubuki ne comprenait pas ; lui-même aurait été incapable de supporter un colocataire, et l'inverse serait sûrement tout aussi vrai. Mais là, Fubuki admettait qu'il était quelques peu en dehors du lot... Chose dont il tirait une grande fierté, chose sûre ! Et pourtant, il admit ;

« Rien de bien exaltant, peut-être... Mais je suis l'exemple même que l'on peut se complaire dans une certaine routine, en tout cas. »

Certes, il ne savait pas si Yasuhiro appréhendait ainsi les choses... Mais Fubuki l'avait aimé, sa routine à lui. Rien de bien exaltant, peut-être, mais au moins avait il quelque chose à se raccrocher éperdument pour se motiver de se lever le matin. Rien que le fait d'avoir un objectif, même s'il n'était pas spécialement noble ou même tout à fait superficiel comme dans son cas. Maintenant, les choses étaient différentes... Il était certes blasé par le chômage, mais il avait conscience que dans un certain sens, cette perte le ferait rebondir d'autant plus, et ce même si la masse de choses à faire pour arriver à ses fins était bien plus importante qu'auparavant. A ce propos, Yasuhiro l'interrogea au sujet de ses projets.

« Je ne peux pas me permettre de rester ainsi trop longtemps, mais je ne veux pas accepter le premier emploi qui me sera proposé. »

En d'autres termes ;

« J'ai juste l'intention de récupérer mon emploi au Bloody Sunday. »

Peut-être que ça n'arriverait jamais... Et là, Fubuki avait conscience que si c'était le cas, il n'aurait d'autre choix que de travailler ailleurs. Même si honnêtement, il ne voulait pas penser à cette éventualité qui était presque synonyme d'échec. Il y avait certes bien des vampires en ce monde qui pourraient le prendre pour fils, mais... Si c'était Sensui, sa fierté et son sentiment de victoire seraient clairement décuplés ! Non seulement vis-à-vis de lui même, mais aussi vis-à-vis de Seijûrô.

Yasuhiro sortir alors une carte de son portefeuille, avant de proposer à Fubuki de le contacter si le besoin s'en faisait sentir. Le jeune homme jeta un coup d'œil à la carte avant de la ranger dans sa poche, pour ensuite adresser un sourire à son interlocuteur ;

« C'est très aimable à toi. »

Néanmoins, Fubuki préférait se faire honnête ;

« Mais je ne me vois pas travailler autre part qu'au Bloody Sunday, non seulement pour des raisons de cadre, d'ambiance et d'habitude, mais aussi pour d'autres motifs personnels. Alors... Passer de ça à une boîte, je pense que ça m'est impossible. Pour tout dire, j'ai même du mal à comprendre tu fais ! »

Mais en l'occurrence, c'était peut-être d'autres raisons qui étaient en jeu. Sur le moment, Fubuki ne prenait peut-être pas suffisamment en compte le fait que des fois, on n'a tout bonnement pas le choix.

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Névrose feat. Yasuhiro

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