Fléau d'une nuit feat. Natanabe Kazuhiro

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Le 11 octobre 2011 à 05 h 02
Studio de Natanabe Kazuhiro

Il se tenait là, dans cette ruelle sordide qui était ô combien en inadéquation avec sa classe naturelle. Une ruelle qui lui rappelait douloureusement celle dans laquelle il avait coincé ce fieffé informateur avant d'être attaqué par Kuromiya en personne, plus tôt dans la nuit. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas éprouvé de telles pulsions meurtrières et trois malheureux humains en avaient pâti d'horrible manière. Tout d'abord un homme lambda comme il en existait des milliers sur Tokyo, au sortir d'une salle de pachinko, sa démarche titubante trahissant son ébriété avancée. Une proie facile, un encas qui avait été essentiel à Hebichi pour recouvrir toutes ses forces après qu'il ait été blessé par son aîné. Le pauvre à l'heure qu'il était ne ressemblait plus à rien car le fondateur ne s'était pas contenté de le vider de son sang, il l'avait défiguré, puis fracturé plusieurs de ses os et quasiment décroché les mâchoires. Son cadavre désarticulé avait nonchalamment été balancé à l'eau.

Après avoir recouvert donc toute sa lucidité sans pouvoir se défaire de cette rage inassouvie, il s'en était pris à deux petites écervelées empestant la mode girly qu'il avait surpris à la fin de leur séance karaoké. Shibuya by night était un terrain de chasse providentiel. Après être apparu derrière les adolescentes telle une ombre dévastatrice, Hebichi avait fait se cogner violemment leurs deux crânes pour les assommer avant de s'en repaître dans le calme. Mieux valait étourdir ce genre de spécimen surtout quand ça se baladait par paire car ça avait tendance à crier pour un rien. Après leur avoir soutiré une quantité de sang astronomique en plantant ses crocs dans les parties les plus attrayantes de leurs corps, ce qui incluait gorge, poitrine, aines et intérieur des cuisses, le fondateur s'était surpris à vouloir profiter d'une toute autre manière de leurs dépouilles....Elles n'étaient pas si vilaines une fois endormies pour l'éternité. Seulement, il n'y avait aucun intérêt à baiser de la chair morte, pour parler crûment. Pas de gémissements, pas de respiration haletante, pas de chaleur, ce genre d'inertie n'était pas pour exciter Hebichi qui pour le coup avait écarté l'option "nécrophilie" de son palmarès d’obscénités.

Il se contenta de masser les corps fins et raides appliquant quelques gouttes de son propre sang sur les plaies pour qu'elles cicatrisent rapidement. Il était rassasié et un tant soit peu calmé, de sa peau se dégageait à présent une chaleur impressionnante, ce qui contrastait avec l'aspect de plus en plus glacial de ses victimes. Les asseyant côte à côte comme deux poupées amies, Hebichi les abandonna sur le toit d'un immense bâtiment qui recevait sans doute très peu de visiteurs en temps normal. Et après ce deuxième crime odieux, il était allé se faire oublier dans cette ruelle, adossé à un mur tagué et noirci de pollution. Ses longs doigts étaient toujours maculés du sang du malheureux presque éviscéré et ses vêtements de sombre dandy en portait également les marques. Des giclures écarlates maintenant complètement sèches zébraient ses joues et son cou, témoins du massacre. Pour autant, ses yeux de corail n'étaient plus ceux d'un monstre sanguinaire mais d'un être torturé, dépité qui peinait à regarder devant lui avec détermination.

Il avait tellement peur pour son fils, son bien-aimé fils...Il fallait qu'il le retrouve au plus vite pour le prévenir, le protéger de ce fouineur qui de toutes façons dirait bientôt adieu à la lumière...Hebichi n'en démordrait pas. Il mettrait tout en oeuvre pour se débarrasser de ce gêneur qui l'avait mis dans une posture aussi délicate et avait menacé directement Sadaharu. Prononcer son nom avait signé son arrêt de mort pur et simple. Replongé alors dans une nostalgie profonde, le fondateur avait laissé une larme tiède tracer son chemin sur sa joue. Si seulement son fils avait été là, maintenant...Il sentait en lui que la nuit touchait à sa fin, que l'aube darderait ses rayons dans quelques heures, pour autant, il n'avait aucune envie de se presser. Shibuya n'était pas très éloigné de Roppongi Hills et il désirait seulement rester ici, à songer. Enfin ici...Il aurait tout de même apprécié se morfondre en silence dans un lieu plus propice à son éminence même si à l'heure actuelle, il semblait tout droit sorti d'un défilé d'Halloween. Il souffrait aussi de cette manie qu'avait souvent les vampires à désirer un toit au-dessus de leur tête quand la nuit déclinait, histoire de se sentir pleinement en sécurité.

C'est à contrecoeur qu'il se leva, pourtant revigoré par tout ce sang frais qu'il avait ingurgité, il se sentait incroyablement las. Ne tenant pas à ce qu'on le remarque ainsi accoutré, il resta dans la ruelle mais prit de l'élan pour se hisser le plus haut possible en direction du mur qui lui faisait face. Par bonheur, une fenêtre était accessible à cette hauteur et Hebichi fût rapidement accroupi sur le rebord tel un oiseau nocturne de grande taille. Sortant un pic en argent des laçages d'une de ses bottes, il s'en servi pour lever le loquet de la fenêtre et l'ouvrir sans aucun bruit ou presque. Ce petit objet fort sympathique pouvait à la fois servir d'arme et relever quelques mèches de cheveux au besoin, il s'en séparait rarement et venait de lui découvrir une nouvelle fonction. Il sauta souplement à l'intérieur de la pièce dans un bruit sourd qui n'aurait pu alerté que les oreilles les plus sensibles mais à cette heure-ci, le ou les habitants du lieu devaient encore dormir profondément. Ca lui en avait tout l'air car l'endroit semblait des plus silencieux. Refermant la fenêtre, Hebichi avança discrètement dans ce qui semblait être un studio, assez exigu et peu décoré, il se trouvait actuellement dans le coin cuisine.

Puis, ses yeux furent alertés par une faible source lumineuse provenant de la gauche. Après quelques pas de plus, aucun pan de mur ne pouvant alors troubler son champ de vision, Hebichi aperçut le propriétaire des lieux, endormi dans un futon immaculé tout aussi sobre que le reste de sa résidence. Il avait laissé inexplicablement une lampe de chevet allumée près de lui...Le fondateur se rendit à son niveau et le détailla de son regard perçant et impassible. C'était vraiment dans ces instants-là qu'il préférait les mortels, quand ils dormaient. Celui-ci avait l'air particulièrement fragile, encore un jeune asiatique maigrichon aux allures de pucelle comme on en croisait un grand nombre de nos jours. Ses poignets étaient tellement fins et blêmes qu'on les aurait cru de craie. Hebichi s'agenouilla et coinçant un pan de couverture entre son index et son majeur droits, il la souleva légèrement pour observer plus avant le garçon. Il ne tarda pas à distinguer des hématomes éparses dont la plupart semblaient assez anciens mais persistants, à croire qu'il s'était fait battre violemment dans un passé proche. Intéressant. Laissant le bout de tissu retomber nonchalamment sur le corps de son hôte, Hebichi soupira discrètement.

Il ne savait pas encore s'il allait le tuer. Mais bien que ça ne lui pose aucun problème de conscience, le meurtre avait tendance à le lasser au bout de plusieurs victimes dans une même nuit et là, il avait largement eût son compte. Après, que ferait-il si cette pâle petite friandise se réveillait ? Plusieurs options s'offraient à lui sans en arriver à le tuer et son sang ne l'intéressait pas non plus. Il pourrait aussi rester là un petit moment puis retourner tranquillement à son appartement. Son attitude songeuse contrastait grandement avec sa perfidie compulsive habituelle mais contrairement à ce que beaucoup pensaient, Hebichi était quelqu'un que les conflits assommait. Le vampire qu'il était le jour était très dissemblable de celui qui hantait la nuit. La plupart du temps, il passait ses journées à lire, s'affairer dans son laboratoire ou songer, comme à présent, ses iris de feu abaissées pensivement sur la silhouette dormante. Sa respiration calme était une musique plutôt apaisante et son visage fin aurait pu être moins plaisant à observer.

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Ces derniers jours de nombreux évènements ont eu lieux. Kazuhiro n'avait jamais pensé que les choses pourraient tourner ainsi. Lorsqu'il a décidé de fuir de chez lui, il n'avait pas du tout ce genre de vie en tête. Il avait passé des années à se faire un film dans sa tête, la vie idéale, dans une petite maison, avec sa boutique, des amis, petites ou petits amis peut-être. Il a lu tellement de livres et vu tellement d'émission, de série, de films à la télévision qu'il pensait pouvoir avoir une vie similaire à ses acteurs qui ne jouent qu'un simple rôle, rien de réel, malheureusement... Il était vraiment naïf dans sa jeunesse, comme la plupart des enfants lorsqu'on y réfléchit. Qui n'a jamais cru que ce que l'on voyait à la télévision était la réalité ? Très peu de monde, mais Kazuhiro n'en faisant pas parti, il y croyait dur comme fer jusqu'à ce qu'il comprenne que ce n'était que des idioties et que lui-même pourrait inventer des histoires, scénario idiots qui pourraient passer aux écrans, tout le monde en est capable, ça n'en fait aucun doute ! Un peu de réflexion et de jugeote et le tout est joué !Mais tout ça est du passé...

La journée a été plutôt calme, un client simplement, ce n'est pas une boutique qu'on visite comme ça, il n'a jamais eu plus de dix clients la journée, ce qui est tout même un exploit. Il n'a aucune oeuvre en cours en ce moment, il doit simplement livrer celles qui sont définitivement figées, certains clients préfèrent être livrés et ça lui fait de l'argent en plus alors il ne rechigne pas là-dessus, sans argent, il ne peut rien faire... Il est dans son atelier en ce moment même, en plein nettoyage, la tâche qu'il déteste le plus, mais l'hygiène est vraiment essentielle ! C'est comme lorsque l'on va se faire trouer, pardon, percer les oreilles ou autre chose, c'est un acte médical, tout doit être parfaitement propre, comme dans son atelier. Lorsque l'on parle de dissection, aiguë, sang et tout ce que s'en suit l'hygiène doit être absolue ! Haru l'aide dans cette tâche... Bien, il faut avouer que Kazuhiro passe forcément derrière lui, puisqu'il ne fait rien de « réel » mais... il y est tellement habitué qu'il n'y fait même plus attention.

Il fait assez gris aujourd'hui, Kazuhiro aime vraiment ces journées-là. Ni trop de soleil pour vous éblouir, pas trop de vent pour ne pas avoir trop froid, pas de pluie, une journée banale et respirable ! De plus, un temps comme ça n'attire pas les gens à sortir dehors, ainsi il peut marcher tranquillement sans avoir à faire attention à ne pas rentrer dans les passants qui souvent, constamment, ne regarde jamais autour d'eux ! Il traine une grande valise derrière lui, c'est ce qu'il y a de plus pratique pour transporter les plus petites oeuvre qu'il fait. Généralement ça ne dépasse pas la taille d'un chaton de six mois environ. Cette sortie lui permet de se vider l'esprit, seul, même si Haru marche à quelques pas derrière lui, gardant un oeil sur son ami. Il repense à tout ce qui s'est passé ces derniers jours dans sa petite vie. Il rencontre de plus en plus de personnes, des amis, nan, on ne peut pas appeler ça comme ça, l'amitié, il voit cela comme quelque chose de très profond ! Avec Hana, même si ce n'est qu'une amitié virtuelle, il commençait vraiment à ressentir ce sentiment d'amitié, mais après ce qu'il a osé dire et faire, nan, il a tout cassé ce grand idiot ! Il l'aurait eu devant lui, les choses se seraient certainement très mal passées ! Puis Vivian... hum, il rencontre quand même des cas ! Mais grâce à ses rencontrent il se rend enfin compte qu'il est vraiment trop seul...

Les oeuvres sont livrées et l'argent encaissé, il fait de vraiment bonnes recettes en ce moment. S'Il n'avait pas cette énorme valise, il serait peut-être allé dans un bar, dans un club ou du moins quelque part où il aurait pu rencontrer... des gens ! Etrange venant de lui nan ? Mais il s'est décidé, il a bien compris qu'il ne peut pas rester éternellement dans sa boutique, à travailler sur ses oeuvre, il est totalement asociale alors qu'i n'a jamais voulu ça ! Il a toujours voulu rencontrer pleins de personnes, se faire une vie et ne pas vivre comme il a vécu en étant enfant ! Et pourtant, il reproduit une partie du schéma, à toujours être seul... Il a passé un long moment à penser à tout ça. Il s'enferme dans sa boutique et travail comme un bourreau de travail ! En effet, il aime son travail, c'est une vraei passion, mais ça ne doit pas être sa seule raison de vivre, sinon ça vie sera tellement dénué de sens, monotone et personne ne s'intéressera à lui, ce qui est un peu déjà le cas... Il va à la bibliothèque, c'est vrai, mais ce n'est pas le meilleur endroit pour faire rencontrer quelqu'un. Il sortira peut-être demain, s'il en a le temps...

La nuit tombe si vite, il n'y a rien à la télévision, hum... il va passer toute sa nuit sur l'ordinateur, plus exactement une partie de sa nuit, à surfer sur des sites divers, il a même tenté de s'inscrire sur un site de rencontre ! Mais une fois qu'il a fallu qu'il clic sur ce fameux bouton enregistré, il n'a pas été jusqu'au bout, il a fermé la fenêtre internet et à directement éteint l'ordinateur. Il ne veut pas se résoudre à être tombé aussi bas voyons !

Trois heures du matin, il est vraiment l'heure d'aller dormir, de plus Haru n'arrête pas de lui répéter depuis tout à l'heure ! Il ferme la fenêtre qu'il laisse généralement ouvert, mais ne ferme pas le volet, il ne veut pas être enfermé... C'est pour cela qu'il laisse sa petite lampe de chevet allumé toute la nuit, pour ne pas rester dans le noir total, il ne supporte plus le noir, il n'a toujours pas réussi à se débarrasser de cette foutue phobie ! Bref... Il ira se déshabiller dans sa petite salle d'eau, une toilette rapide, un brossage de dent, un instant à se contempler dans la glace... et il ira se coucher, en sous-vêtements. Le futon est si doux, il est tellement fatigué qu'il s'endormira relativement facilement, en une dizaine de minutes, sans s'imaginer qu'il va se passer quelque chose dans les prochaines heures...

Lorsque la fenêtre s'ouvre, il n'entend absolument rien, excepté Haru...Lui ne dors pas, il passe ses nuits à veiller sur Kazu, assit à sa droite, à ne pas le quitter des yeux. Il verra donc cet intru...s'introduire dans le petit studio. Ses yeux s'écarquillent, il se lève et viendra le pousser mais... c'est idiot n'est-ce pas ? Haru n'existe pas, Hebichi ne peut pas le voir, ni personne d'autre, il ne peut que protéger son ami ! Surtout que cet être est effrayant ! Pourquoi est-il couvert de sang, et ces vêtements... Haru se jette sur Kazuhiro pour le protéger, mais il ne se passe rien, absolument rien... Le jeune homme dort, il ne sent pas son ami... Il est en plein rêve, un rêve plutôt agréable, assez étrange... Une pièce remplie de chatons... il les caresses et tout à coup ils se transforment en tigres, c'est vraiment étrange...

Il sentira cela, quand il soulève le drap pour observer son corps avant de le refaire tomber, il est pris d'un frisson et se tourne un peu sur le côté. Les hématomes... ils sont indélébiles maintenant... mais de quel droit se permet-il de le mater comme ça ? Il est vraiment sans gêne ce vampire ! Rien d'étonnant n'est-ce pas ?... Mais le rêve continue, les tigres se transforme en énorme dragon qui poursuit Kazuhiro sans relâche ! Jusque ce que le pauvre se fasse dévorer en un coup de mâchoire ! Il se réveillera en sursaut et Haru lui criera dans l'oreille.

« Attention, Fuis !! »

Il sursaute et pousse directement Haru en s'asseyant instantanément.

« Tu es malade Haru ! »

Le pauvre n'a pas le temps de lui expliquer, qu'en se retournant pour prendre la bouteille d'eau près de lui, il entrevoit une ombre... Il se frotte les yeux et le voit alors, cet homme, étrangement vêtu... il ne remarque pas tout de suite le sang, mais son coeur fait un énorme bon dans sa poitrine. Il s'empare de sa lampe de chevet, se lève vivement, manquant de tomber en se prenant les pieds dans le draps, mais il se retrouve debout, en sous-vêtements, lampe brandit vers le vampire.

« Qui êtes-vous ?! Comment êtes-vous entrez ?! Foutez le camp où j'appelle les flics ! »

Il est effrayant n'est-ce pas ?... En tout cas lui est loin d'être rassuré, bien au contraire, son coeur bat vraiment très anormalement !!

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Ouvrant la paume de sa main droite, Hebichi y avait jeté un regard quelque peu dédaigneux. Ainsi rougie de sang séché, elle était proprement effrayante mais s'il allait faire couler de l'eau pour se nettoyer en surface, nul doute que le garçon se réveillerait. Il commençait d'ailleurs à s'agiter fébrilement et le fondateur se reconcentra sur lui. Un cauchemar peut-être ? Un sourire sarcastique étira ses lèvres, s'il se réveillait, il serait face à une toute autre sorte de cauchemar...Pauvre de lui. Il aurait peut-être été plus sage de retourner se dissimuler dans l'espace cuisine mais après réflexion, Hebichi se fichait que son hôte le surprenne. Il ne pourrait absolument rien contre lui et même s'il criait, il y aurait peu de chance que des voisins y prêtent attention. Si sa tendance à se croire invulnérable lui avait fortement porté préjudice face à l'informateur, il ne réitérerait pas la même erreur...Il avait pris soin de remarquer que ce freluquet n'avait aucune trace de morsure à la gorge donc peu de risque qu'il soit calice. Et s'il s'était acoquiné d'un vampire malgré tout, ce dernier s'apprêtait sans doute à prendre du repos vu l'heure qu'il était, sans compter que maintenant en pleine possession de ses capacités surnaturelles car bien nourri, Hebichi ne sentait aucune présence suspecte dans les environs. Ne restait qu'une seule hypothèse qui pourrait sensiblement l'handicaper, que son hôte se révèle être un chasseur mais au vu de sa condition physique, c'était très peu probable.

Non, définitivement, Hebichi n'avait rien à craindre, c'était plutôt la belle au bois dormant qui avait du mouron à se faire. Restant donc calmement à sa place sans bouger d'un cil, légèrement en retrait et à semi confondu dans l'ombre environnante, il assista au réveil brutal du garçon. Il ne pût néanmoins réprimer un froncement de sourcil en le voyant mimer de pousser quelqu'un tout en semblant s'adresser à cette même personne qu'il nommait Haru. Un peu frapadingue semblait-il, soit il voyait des fantômes, soit il avait une sorte d'ami imaginaire. Si c'était le cas alors il était vraiment plus désespéré que ce qu'Hebichi avait pensé en voyant les nombreuses marques sur son corps. Dommage en un sens. C'était plus distrayant de s'en prendre à des gens qui n'avaient jamais eu de problèmes majeurs dans leur vie, ces derniers souffraient deux fois plus et tombaient toujours dénues. Enfin...Au vu de la réaction plutôt vive du garçon une fois qu'il l'avait vu et qui d'ailleurs avait fait poindre un faisceau d'adrénaline en lui, ça se révélerait sûrement amusant. Peu de mortels avaient le loisir d'éprouver cela à part les tueurs en série, le fait que l'on vous craigne, qu'on ait peur de vous et encore davantage quand on se rend compte qu'on est pris au piège. Un sentiment intense de pouvoir commence alors à vous envahir et vous faites tout pour le renforcer jusqu'à ce qu'il arrive à son paroxysme, quand vous avez pris ce que peu oseraient arracher, la vie.

Beaucoup d'assassins mortels fonctionnaient suivant ce schéma et Hebichi ne se cachait pas qu'il partageait des points communs avec eux, mis à part que lui avait quelques circonstances atténuantes étant donné qu'il tuait la plupart du temps pour se nourrir. Seulement là, s'il s'en prenait à ce garçon, il n'en aurait aucune ayant déjà vidé trois malheureux humains et irrigué jusqu'à la moindre veinule de son corps. Le fondateur l'avait laissé s'angoisser et déverser son flot de questions avant de sourire à l'énoncé des forces de l'ordre. Bien qu'il se tienne à deux mètres facilement de son hôte, Hebichi avait l'impression d'entendre les battements accélérés de son coeur raisonner dans son crâne tel un tambour de guerre. Il posta son iris corail sur lui et répondit.

-Je crains que cela soit inutile.

Puis, en usant de gestes tellement rapides qu'on aurait pu croire qu'il s'était volatilisé, Hebichi se fondit dans l'ombre pour se retrouver en un instant dans le dos du jeune mortel. Il le saisit rapidement par la taille et alla refermer son autre main sur sa gorge avec fermeté mais sans trop de brutalité, lui relevant ainsi la tête. Il se trouvait alors complètement collé à lui et en avait lâché sa lampe de surprise. Lui caressant légèrement le cou de ses ongles noirs, le fondateur murmura.

-Te débattre serait tout aussi obsolète et pourrait me contrarier alors je te conseille de te tenir tranquille.

Il stoppa alors sa caresse avant d'abaisser son visage vers son oreille.

-Je crois que je vais te laisser trouver les réponses à tes propres questions. D'après toi, qui-suis-je et comment suis-je entré ?

Oui, jouer aux devinettes serait reposant et cela permettrait d'évaluer l'esprit de déduction de sa nouvelle poupée de chair. Il était sûrement un peu dérangé mais semblait doué d'une certaine lucidité.

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Le robinet de l'évier à tendance à couiner, il n'y a aucun doute que cela sortirait Kazuhiro de son sommeil. Pourquoi ne pas la lécher ? Non, pardon, Hebichi n'est pas un animal, enfin, façon de parler... Les vampires sont tout de même des animaux, de vrais prédateurs ! Quels drôles de créatures... Les cauchemars, il en a toujours fait, et pour lui, l'expérience la plus effrayante restera éternellement son enfance, sauf si on arrive à le faire souffrir encore plus, autant dire que la chose n'est pas à facile à faire tout de même, on ne change pas des années avec simplement une heure ou une journée ! Rien n'est facile, même pour un vampire... Chasseur ? Jamais ! Jamais de sa vie il ne le deviendra ! Il n'a rien contre les vampires ! Même s'il devrait, avec ce qu'il s'est passé pour sa mère, mais nan, il n'en veut à personne, ça devait arriver point ! Jamais il n'aura dans l'idée de chasser et de tuer un humain ou un vampire, il ne s'y ressoudera jamais, il n'est pas un meurtrier !

Quelle gentillesse... Il n'est pas frapadingue ! Qu'il ne lui dise pas, il risque de s'énerver un peu... même s'il est effrayé, il ne faut surtout pas lui dire qu'il est fou, la folie, il ne l'a pas connue et ne la connaitra jamais ! Il a vu la folie dans le comportement de son père, pour lui ce n'était d'un fou alors la folie, il ne l'atteindra jamais ! Amusant ? Ça n'a pas du tout l'air d'amuser Kazuhiro, il n'a pas prévu de se faire kidnapper ou tué à cause d'un cambriolage, car pour lui, à cet instant, il ne peut s'agir que d'un voleur ! Qu'est-ce qu'il pourrait vouloir ? La caisse bien sûr ! S'il a vu la boutique, il sait forcement qu'il y a une caisse, même si elle est bien dissimulée et qu'il ne se laissera pas faire !Mais à cet instant, il craint surtout pour sa vie... Haru s'agite dans tous les sens en lui disant de se battre, de crier, les voisins vont forcément l'entendre ! Mais étrangement, il l'ignore totalement, il ne pense qu'à lui parce qu'il sait parfaitement qu'Haru ne risque rien, et il n'est pas idiot, il ne va crier..

Inutile ? Pourtant, il est en train de lorgner son téléphone portable qui est posé juste derrière lui, il lui suffirait de faire un bon pour s'en emparer et le menacé de le faire, tout en composant le numéro mais alors que l'idée lui traversait l'esprit, sans s'en rendre compte, la lampe finie sur le sol, l'ampoule se brisant, rendant la pièce aussi sombre qu'il le déteste, malgré la fenêtre ouverte sur la rue..
Il se raidit totalement quand il est dans son dos, totalement bloqué... Comment a-t-il fait ?...Par réflexe il vient poser sa main sur son poignet qui le tient à la gorge en espérant le faire lâcher. Son coeur bah tout aussi fort, mais il tente de se calmer, il n'arrive pas à réfléchir comme ça ! Mais Kazu ne tremble pas, la peur est là, mais il ne veut pas trembler, il n'aime pas montrer ses faiblesses ! Même s'il n'en mène pas large tout de même...

« Me tenir tranquille ? Qu'est-ce que vous voulez ? Il n'y a rien à voler ici ! Prenez ce que vous voulez et partez ! »

Il tente, on ne sait jamais, peut-être qu'il le lâchera ? C'est bon de rêver n'est-ce pas ? Mais avec certains voleurs cette solution marche à la télévision... Je te l'accorde, nous ne sommes pas à la télévision et la situation n'a vraiment rien à voir avec toutes ces idioties...
Il tressaille un peu lorsqu'il lui parle comme à l'oreille, il sent son souffle, il déteste cela et se mord la lèvre en fermant un peu les yeux pour faire le vide et oublier... Mais il ne peut pas oublier, c'est impossible ! Ouvre les yeux Kazu ! C'est ce qu'il fera instantanément lorsqu'il l'entend dire ça. Il fronce les sourcils

« Je déteste les devinettes ! »

Il appuie tout de même inconsciemment sur son poignet, il veut le faire lâcher, le fait qu'il le tienne à la gorge ne le rassure absolument pas, mais avec ce qu'il vient de dire, les rouages s'alignent dans sa tête. Est-ce qu'il serait ?... Il balaye le tour de la pièce avec son regard, du moins ce qu'il peut voir en étant bloqué ainsi. Les trois verrous de la porte sont fermés et on ne peut les ouvrir que de l'intérieur, il n'a pas pu rentrer par ici c'est tout bonnement impossible ! Puis la fenêtre... elle est fermée, c'est impossible de l'ouvrir, il sèche totalement, mais les mots lui brûlent la langue, les lèvres... Son esprit travail à une vitesse incroyable avec la peur qu'il ressent, il repense à tous ces livres, toutes ces choses qu'il a entendu, non, ça ne peut pas être possible, ça parait totalement invraisemblable ! Pourquoi ce soir ? Pourquoi maintenant ? Est-ce que cet homme serait un ?...

« Tu es un vampire... »

Il déglutit inconsciemment, il n'a jamais imaginé rencontrer son premier vampire dans ces circonstances et autant dire qu'il n'aime pas vraiment ça...

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Sa nouvelle victime venait d'avoir la même réaction que des centaines d'autres, lui agripper le poignet en espérant ainsi lui faire lâcher sa gorge. C'était hallucinant à quel point les mortels appréhendaient d'être saisis à cet endroit, très peu en étaient friands mis à part les masochistes et malheureusement pour eux, vampire oblige, c'était une partie de leur anatomie qu'Hebichi adorait toucher. Malgré ça, il n'opposa que peu de résistance et c'était tout à son avantage, seul ses mots lancés rapidement trahissant sa peur et son dédain. Ce que le fondateur voulait ? Pas grand chose à vrai dire et il fallait avoir bien peu de jugeote pour le prendre pour un simple cambrioleur. Même si c'était sans doute ce qui venait à l'esprit en premier lieu quand on découvrait un inconnu la nuit chez soi. Cependant, un inconnu vêtu de cette manière avec du sang sur les mains et la figure qui en plus n'avait pas cherché à se cacher...Pas vraiment le profil d'un voleur. Sans compter qu'il n'y avait quasiment rien de valeur à dérober ici. Enfin, il mettait le peu de réflexion de son hôte sur le compte de la surprise doublée d'effroi.

Hebichi aurait en effet pu partir après avoir "rendormi" le garçon d'un bon coup sur la nuque mais il n'allait pas s'arrêter en si bon chemin, il venait juste d'arriver de surcroît et ce que le jeune homme lâcha par la suite raviva son intérêt. Au mot "vampire", le fondateur se raidit légèrement...Pour avoir deviner aussi facilement et prononcer ce mot sans une once d'hésitations, cet humain devait déjà avoir eu affaire à eux. Ca allait vraiment devenir agaçant. Il n'y avait plus qu'à espérer que ce garnement n'entretienne pas de liens avec des semblables et ait seulement été témoin d'une attaque ou un mordu de fantastique. Raffermissant sa poigne sur sa gorge blême, sentant son pouls délicieusement s'accélérer sous ses doigts, Hebichi lui glissa.

-Très perspicace...peut-être même un peu trop pour être honnête.

Puis enserrant davantage son torse, il releva sa main de la gorge au menton du jeune homme, allant effleurer sa lèvre inférieure des ongles.

-Alors dis-moi...D'où connais-tu notre existence ?

Puis il appuya rapidement mais fortement sur sa lèvre de l'ongle pour la faire légèrement saigner.

-Sans mentir je te prie...

Il le sentait essayer de réprimer ses tremblements, ce qui le fit sourire méchamment, pauvre petit animal sans défenses. De sa main gauche, il commença alors à lui caresser le flanc avec lenteur et une certaine sensualité. La chaleur qu'il devait dégager allait bientôt envelopper son hôte et l'apaiser inexplicablement malgré la peur. S'il restait coopératif, Hebichi n'aurait aucune raison de le violenter, il semblait de toutes façons avoir eût son lot de coups par le passé, donc ça n'aurait eu qu'un intérêt limité. Le dominer ainsi sans faire montre de sauvagerie l'attirait davantage. Il s'était assez battu pour cette nuit et les mots ainsi que les gestes suffiraient sûrement à tenir ce mortel à sa merci. Nul besoin de le brutaliser, du moins pour l'instant.

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C'est un humain, on pourrait dire que c'est une réaction, un geste tout bonnement humain. Pour se défendre, beaucoup réagisse ainsi, mais n'est-ce pas normal ? Cet endroit est vraiment très vulnérable, car il pourrait lui briser le coup, lui trancher la carotide, l'étrangler, il y a tellement de possibilité que s'en est effrayant... Il n'a pas encore vu son visage couvert de sang, il a remarqué sur les mains, mais son visage, il n'a pas vraiment eu le temps de voir. La lampe de chevet n'éclairait pas toute la pièce et maintenant qu'elle est brisée et qu'il est dans son dos, il ne peut pas le voir, il n'a pas vu son visage, juste une lueur rougeâtre, son oeil... Comment s'imaginer que c'est un vampire qui vient lui rendre visite voyons ! Et ces temps-ci il a tellement entendu parler de cambriolage à la télévision, dans les journaux ou encore à la radio qu'il a tout de suite pensé à ça, c'est tellement logique, on ne cherche pas plus loin que le bout de son nez à cet instant !

Il sent qu'il se raidit, collé à lui ainsi, il peut tout ressentir, en partie, et il comprend qu'il n'aurait jamais dû dire ça, resté silencieux et jouer l'ignorant aurait peut-être été un peu plus intelligent... Mais nan, il ne veut pas s'écraser ! Mais ce n'est pas pour autant qu'il va être docile, ce n'est pas le genre de Kazuhiro, son caractère s'est forgé durant toutes ses années, il ne peut pas jouer la simple larve prête à se faire dessus parce qu'il est mort de trouille ! Nan mais on parle de Kazuhiro, Hebichi n'est pas tombé sur un pauvre petit soumis...C'est à son tour maintenant de se raidir quand il est plus ferme dans son emprise, arrête ça vieux vampire...Lorsqu'il aventure un doigt sur sa lèvre, il n'a qu'une envie, c'est de le mordre ! C'est ce qu'il tente d'ailleurs, il ne réfléchit même pas, il mord ! Du moins il tente, c'est toujours ça, même s'il aurait dû certainement s'abstenir...Il ne veut absolument pas lui répondre, il n'a pas envie de tout dire à ce vampire ! De quel droit se permet-il de jouer comme cela avec lui ? Il a fallu qu'il tombe sur un vampire... sauvage ? Comme première rencontre avec un vampire ! Ce n'est pas du tout ça qu'il s'est imaginé. Il sert les dents lorsqu'il fait saigner sa lèvre.

« Arrête ça... »

Le mensonge, il est un pro du mensonge lorsqu'il le faut ! Il n'est pas un ange de la vérité, bien au contraire, quand il faut mentir, il le fait sans réfléchir et là il sait qu'il le faut, même si ce vampire dit le contraire... Hum, il joue avec le feu, mais peu importe...

« Un simple illumination, je lis dans les pensées, impressionnant nan ? »

Il n'y peut rien, il le provoque inconsciemment, il tente de lui tenir tête, il ne veut pas s'écraser ! C'est normal nan ?! Là il repense un peu à Vivian et ses questions sur la vie, la mort et les vampires, finalement il commence à comprendre ce que voulait dire le jeune homme. Les réponses viennent lorsque les évènements les provoquent, tout devient beaucoup plus claire, mais bref, revenons-en à Hebichi.

Il ne supporte pas ses mains sur son corps surtout qu'il est nu, encore il y aurait eu un vêtement, ça aurait été moins gênant, mais là, nan, qu'il mette ses mains ailleurs...
Effectivement, lorsqu'il caresse ainsi son flan, une chaleur le calme, il plisse les yeux, qu'il arrête de le toucher comme ça...

« Poses tes mains ailleurs... tu dois avoir mieux à faire que d'être ici nan ?! »

Lui aussi a le droit de poser des questions, Hebichi n'a pas à être le seul, il n'a pas le monopole de la conversation et il n'est pas chez lui à ce que Kazu sache ! Ironique ? Un vampire est chez lui partout nan ? Là où il a un toit sur la tête, peu importe où il est ? Nan, avec tout ce qu'il a pu lire, il ne pense pas. Autant lui poser la question.

« Tu t'es perdu ? Tu veux un plan ? »

Qu'il retire sa main, qu'il retire sa main ! Quelques souvenirs de son enfance remontent à la surface, les mains de son père sur lui, les douleurs... Il ferme les yeux un instant, la chaleur que provoque les caresses continue de l'apaisé et le faire se sentir bien, lentement...Il est d'ailleurs pris d'un frisson, en sous-vêtements ainsi et la chaleur des caresses, il a légèrement froid, rien d'étonnant.

« Lâche moi, je ne vais pas te sauter dessus, je ne suis qu'un simple mortel ! »

Petit rire nerveux, il a toujours envie de dire ça un vampire en réalité ! Bon, il n'a peut-être pas choisi le bon vampire pour cela...

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Ah les mortels d'aujourd'hui...Tellement incités à se rebeller pour la moindre chose, incapables de la fermer même si cela mettait leur vie en danger. Il fallait croire que faire montre de délicatesse avec eux ne rimait à rien, ils ne se la bouclaient qu'une fois qu'ils avaient eu un avant-goût de ce qu'un vampire (et surtout un vampire expérimenté tel Hebichi) pouvait leur faire subir. Le fondateur aurait vraiment crût que celui-ci serait docile. Comme quoi l'apparence n'était jamais à prendre en compte comme critère probant. Il avait déjà assez bavardé avec Kuromiya et son sous-fifre pour faire montre d'une grande patience avec son hôte et il n'apprécia guère son élan de rébellion. A la manière de cet informateur pesteux, il se permettait de le provoquer et de déroger à ses ordres. Si même les humains au fait de l'existence des vampires et de leurs pouvoirs se conduisaient ainsi, où allait le monde...? Voilà qu'il franchissait un nouveau pallier d'impertinence en le sommant de le lâcher après l'avoir passablement pris pour un imbécile en lui demandant s'il était perdu. Très bien. Il était temps de laisser tomber la manière douce.

Hebichi en venait à songer qu'il aurait mieux fait de rester dans le secteur de Minato cette nuit, à chasser en toutes quiétude plutôt que de venir s'empoisonner dans Shinjuku et Shibuya à tomber sur trois têtes à claques. Il n'avait pas pu en finir avec les deux précédents mais le mortel qu'il tenait à présent entre ses griffes, lui, ne s'en sortirait pas indemne. Relâchant alors sa gorge pour lui agripper douloureusement les cheveux, Hebichi siffla, l'air passablement énervé.

-Tu n'es qu'un simple mortel précisément...Alors tu devrais la mettre en veilleuse.

Puis avisant la lampe cassée près du futon, il continua.

-En parlant de veilleuse, pourquoi dormais-tu avec la lumière allumée ? Aurais-tu peur de l'obscurité ?

Hebichi avait soufflé ça non sans sarcasmes. Usant de sa force surnaturelle, il souleva le jeune homme de terre et l'amena rapidement près de ce qui semblait être la salle de douche. Il ouvrit la porte et avisa au plafond l'unique éclairage de la pièce qu'il arracha promptement. Puis il lâcha le garçon sans crier gare qui retomba lourdement sur le sol. Il s'éclipsa alors hors de la salle d'eau et attira rapidement un meuble contre la porte pour bloquer la poignée. Ce petit insolent était maintenant coincé dans un espace restreint et très sombre qui ne présentait aucune fenêtre. Ne perdant pas de temps et ne faisant aucunement attention aux supplications ou insultes qu'il entendait, le fondateur retourna à la cuisine et ferma les volets de la fenêtre par laquelle il était entré, il ferma également ceux de la salle de séjour qui faisait aussi office de chambre, plongeant alors tout le studio dans le noir. Ce n'était pas lui que ça handicapait, il voyait comme en plein jour. Par contre, le petit plaisantin qui continuait à essayer de se libérer n'allait sans doute pas apprécier. Ce n'était pas seulement une punition efficace, il fallait bien qu'Hebichi songe à se protéger du soleil même s'il mettrait sans doute quelques heures supplémentaires à se lever.

Vu comme c'était parti, il élirait sûrement domicile ici jusqu'à ce que la nuit tombe alors son hôte aurait intérêt à se faire plus sage sinon il ne verrait pas le lendemain. Le fondateur se mit alors méthodiquement à fouiller les lieux pour mettre la main sur du matériel spécifique. Ce n'était pas la première fois qu'il squattait chez un humain le temps d'une journée mais ceux qui y avaient survécu se comptaient sur les doigts de la main. Se faisant, il lança à l'intention du jeune homme toujours barricadé dans sa salle de bain.

-Je n'entends pas très bien ce que tu dis, tu ferais mieux d'articuler.

Oh oui, c'était sadique, très certainement même surtout s'il s'avérait que ce garnement craignait vraiment l'obscurité. Mais c'était le prix à payer pour avoir eu des velléités de se croire à la hauteur. L'informateur qu'il avait sévèrement amoché plus tôt pourrait en témoigner. Ayant mis la main sur deux ceintures et de la ficelle, Hebichi revint près de la porte de la salle de bain où il intima au jeune mortel de se taire.

-Le marché va être très simple mon mignon. Tu veux de la lumière, je veux un abri. Alors laisse moi prendre quartier chez toi aujourd'hui et je te libère. Seulement...il n'est pas dans mes habitudes de marchander avec ma nourriture et tu as déjà entamé sérieusement ma patience. Si tu tiens à garder tous tes membres intacts, je te conseille de laisser de côté tes élans révolutionnaires. Soyons honnêtes, tu n'as déjà plus tellement de dignité, un homme de ton âge, redouter l'obscurité, se laisser battre et parler aux murs...Ca n'a rien de très glorieux.

Oui Hebichi était cruel et il ne s'en cachait pas. Quand on s'avisait de lui manquer de respect ou de lui faire une crasse, il le rendait au quintuple minimum, spécialement quand il s'agissait d'un humain. Prêtant attention aux dires qu'il entendait filtrer depuis la salle de bain, il aperçut un téléphone mobile près du futon et alla s'en munir. Il l'éteignit et l'ouvrit pour en retirer les éléments nécessaires à son fonctionnement avant de le reposer, abandonnant les pièces sur un petit meuble. Pas de fixe en vue, parfait. Pour finir, Hebichi se défit de son long manteau sombre en velours avant de retourner vers la salle de bain, appuyant une main sur le meuble qui bloquait la porte. Il y fit jouer ses ongles en attendant que le garçon lui dise les bonnes paroles. Celles qui sonneraient comme étant sincères. Quand il serait à bout, ce serait le meilleur moment pour le libérer, il n'y avait plus qu'à escompter qu'il soit réellement nyctophobe.

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Ce n'est pas de la rébellion, tout ça n'est qu'un...instinct de survie ? Il cherche peut-être à se défendre ainsi, pensant que s'il ne se laisse pas faire l'autre ne le considéra pas comme une proie facile ? Hum... C'est difficile à dire, il sait parfaitement qu'il devrait tout simplement se taire et lui répondre. Il est loin d'être idiot, il en a lu des choses et vu dans les films. Bon, ce ne sont pas des références ! Beaucoup de faits ont été créés de toute pièce ! Et justement, il aimerait tellement pouvoir poser toutes ces questions qui le turlupinent ! Pouvoir les poser ainsi à un vampire lui donnerait de vraies réponses, claire, nette, mais surtout, et par-dessus tout, réelle ! Il n'y aurait plus aucun doute à avoir sur la vérité ! Quoi de mieux que d'avoir à faire à un vrai vampire ça ? Sincèrement, il n'y a pas mieux, c'est impossible ! Et idiot... Mais si on en revient aux évènements... Il devrait se taire et être docile ! Mais nan... Haru est assis juste à côté de Hebichi, il ne fait rien, balance ses jambes dans le vide, regardant la scène sans sourcilier. Il a compris que ça ne sert à rien pour lui de s'agiter, Kazuhiro semble vouloir se débrouiller tout seul, il n'interviendra (pour rien évidemment) uniquement lorsque son ami l'appellera, alors il se tient prêt, tout simplement.

Il laisse échapper un petit couinement lorsque, sans qu'il ne s'y attende, il lui attrape les cheveux de cette manière. Il savait qu'il allait le regretter, que monsieur le vampire n'allait pas être un... « Gentil » vampire et qu'il laisserait passer ça comme si le jeune homme n'avait rien dit. Ce n'est pas le moment de se laissé aller aux rêves... Lorsqu'il vient à lui parler de la lampe et du noir, il tic totalement et se raidit. Cet enflure à quelque chose derrière la tête et c'est à des années-lumière de le rassurer !

« Ce ne te regarde pas ! »

Il le siffle entre ses dents, qu'il a serré pour essayer d'oublier la douleur car le cuire chevelu est vraiment très sensible quand même ! Il compte garder ses cheveux ! Il ne veut pas qu'il lui arrache une touffe et qu'il finisse avec un trou complètement idiot sur le crâne ! Il y tient à ses petits cheveux noirs... Qui n'y tient pas sérieusement! Bref...

Il panique totalement lorsqu'il le soulève comme ça, effectivement les vampires ont une force surnaturelle ! Lui n'arriverait même pas à le soulever ne serait-ce qu'une seconde ! Il se débat, il ne veut pas, il ne sait pas ce qu'il veut faire, mais il ne veut pas, hors de question ! Il grogne de le lâcher, mais c'est inutile bien évidemment... La salle d'eau ? Mais pourquoi est-ce qu'il ... ? Il comprend rapidement lorsqu'il neutralise la seule source de lumière... Il pousse un cri de douleur quand il le laisse tomber, il risque d'avoir encore un bleu ! Ce n'est pas un schtroumf mince ! Mais quand il le voit fermé la porte il tente un geste pour la bloquer, mais trop tard, et heureusement, sinon il lui aurait brisé le poignet en refermant la porte de cette manière, oui, il a tendu sa main, illogique nan ?

« Laisse-moi sortir ! Déconnes pas ! »

Il tambourine dans la porte, après s'être relevé. Nan, il ne veut pas rester dans le noir ! Il ne voit rien ! Logique ?... Il tapera en vociférant pendant un petit moment, sans entendre le manège qu'il peut faire derrière la porte, dans la pièce. Mais rien que de savoir qu'il puisse toucher à ses affaires..

« Vire tes sales pattes, ne touche à rien ! »

Il peut toujours le dire, même si ça ne sert à rien, il s'époumone sans succès, mais il en a besoin, de parler, pour se rassurer, pour ne pas penser au noir, il a fermé les yeux, comme s'il dormait ou réfléchissait, mais ça ne sert à rien ! Et en plus il se fou de sa gueule ?! Articuler ? Oui il va le faire...

« Tu es pire qu'un mortel ! »

Il n'aurait pas dû ? Peu importe ! Ce n'est pas de sa faute s'il est sourd et lui demande d'articuler ! Et il ne peut pas lui reprocher de lui désobéir puisqu'il a fait ce qu'il lui a demandé ! Il fait un effort, tu ne trouves pas ?! Hum...

Pourtant, les coups finiront par s'affaiblir, au bout de quelques minutes, longues minutes, ses mains commencent à être douloureuses... Il recule de quelques pas et percute le toilette, si bien qu'il finit assit sur la cuvette, quelle belle vision... Il s'est pris la tête entre les mains, essayé de s'extraire de tout ça, penser à autre chose, comme Haru lui dit... Haru ? Nan, il ne l'appel pas, même si celui-ci est là, tout près à attendre ! Il ne lui donnera pas la satisfaction de se foutre de sa gueule en le prenant pour un timbrer qui parle seul ! Pourtant, il semblerait qu'il l'a compris...

Il sursaute quand il entend ses ongles tapoter sur le meuble, il déteste littéralement ce bruit ! Il n'y a rien de plus désagréable ! Pour lui c'est pire que le bruit strident que l'on peut faire en grattant un tableau noir...Il rouvre les yeux lorsqu'il l'entend parler. Vraiment il...

« Tu prends ton pied à me torturer comme ça ?... »

Il y arrive, il a trouvé un de ses pires points faibles ! Il ne veut pas s'écraser devant lui, mais est-ce qu'il devrait se faire une raison ? Mais c'est trop dur...

« Laissez-moi sortir... s'il vous plait ? »

Il le vouvoie et il demande gentiment, ce n'est pas ce qu'il faut ? Aller quoi, il fait un effort !! Il n'en peut plus d'être dans le noir, il commence à étouffer, il veut de l'air, de la lumière, de l'espace ! Il se lève et tend ses mains pour visualiser la porte et s'appuyer contre, le suppliant.

« Je ne suis qu'un mortel dégénéré, laissez-moi sortir... »

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Tous ces dires lâchés sous le coup de la crainte n'atteignaient pas Hebichi et n'étaient pas à même de davantage l'énerver. Il savait déjà que sa victime souffrait d'être ainsi séquestrée et très rapidement, son ton changea radicalement, ce qui fit se profiler un sourire sur les lèvres du fondateur. Il avait faillit attendre. S'il en venait à se dénigrer de lui-même, c'était qu'il commençait à craquer. Ses ongles noirs cessant de cliqueter sur le meuble, Hebichi le repoussa d'un geste et ouvrit la porte. Il aperçut son hôte complètement désemparé au sol et alla rapidement l'empoigner par le torse.

-Tu vois, ce n'était pas si compliqué.

En ressortant de la pièce, il appuya sur un interrupteur, ce qui illumina la salle de séjour. Chose promise, chose dû. C'aurait pu être amusant de ne rien en faire et de continuer à torturer gentiment le garçon mais le fondateur n'avait pas l'entrain nécessaire pour jouer au yûrei, une autre fois peut-être. Trimbalant toujours sa victime comme s'il avait été un simple tas de draps sales, il le déposa sur son lit près duquel il avait laissé le matériel chiner auparavant. Maintenant que la pièce était bien éclairée, son hôte avait tout le loisir de pouvoir apprécier ses traits ainsi que le sang qui les souillaient par endroit. Lui relevant rapidement le menton et approchant son visage du sien, son iris corail le dévorant presque, il reprit.

-Je vais t'avouer quelque chose. J'ai eu mon lot de massacre pour cette nuit comme tu peux le constater, ce qui est une véritable aubaine pour toi. Je n'ai aucune raison présentement de te faire du mal alors ne m'en donne pas et continue dans cette voie.

Après avoir promené calmement son index sur la joue blême du garçon, le vampire se munit d'une ceinture avant d'attraper un de ses poignets et de la nouer autour, serrant assez pour l'éviter de s'en défaire sans pour autant lui couper la circulation sanguine.

-Petite précaution, histoire que je sois certain que tu tiennes ta promesse.

Après lui avoir sourit de manière mauvaise, il répéta le même geste avec l'autre poignet et finit en nouant les deux ceintures dans son dos, l'ayant ainsi solidement menotté. Puis, il lui tapota le genou pour lui intimer d'étendre les jambes et enroula une bonne dose de ficelle autour de ses chevilles qu'il attacha précautionneusement. Voilà parfait.

-Je te laisse la bouche libre, à toi de faire ton possible pour qu'elle le reste.

Il était évident que s'il s'avisait de recommencer à scander des âneries, il trouverait sans mal quelque chose pour le bâillonner et au pire, ça ne le dérangerait pas de lui coudre les lèvres s'il dépassait les bornes. Puis, se redressant, Hebichi se détourna et ferma les yeux en soupirant quelque peu. Quelle nuit...Il retourna à la salle d'eau pour aviser les dégâts et entreprit de nettoyer ses mains et son visage, dans les faits, il n'était pas fana des effusions de sang. Comme tout vampire un peu âgé, il laissait ce genre de comportement barbare aux plus jeunes, lui avait depuis longtemps appris à se nourrir proprement. Il n'y avait que quand il était en proie à une colère noire qu'il dispensait ce genre de carnage, tenant ensuite à se laver le plus vite possible. Le sang ajoutait une petite note folklorique à son apparence mais ça n'avait rien de présentable, il n'y avait plus personne à terroriser maintenant.

Il dût se défaire de sa chemise pour éviter qu'elle ne soit trempée, il ne faudrait pas lésiner sur le savon pour enlever le plus gros. Se faisant, il restait attentif au moindre bruit provenant de la chambre, ainsi saucissonné et sans moyen de contacter qui que ce soit, il y avait peu de chance que sa victime tente quoi que ce soit pour lui nuire mais sa mésaventure avec l'informateur l'avait rendu quelque peu paranoïaque. Cela lui aurait au moins appris quelque chose, à se montrer plus prudent qu'il ne l'était déjà.

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Pas compliqué ? Mais c'est qu'un vampire peut avoir de l'humour dis donc ! Il est clair et net que si Kazuhiro ne redoutait pas autant d'être dans le noir, il ne se serait jamais écrasé comme il vient de le faire ! Une peur peut vous faire faire n'importe quoi, la preuve ! Il a vraiment dû prendre sur lui ! Est-ce que Hebichi a déjà dû s'écraser devant quelqu'un ? En le regardant Kazu en doute fortement, c'est le genre de vampire qui est un vrai carnivore qui ne laisse rien passer ! Lorsqu'il veut quelque chose il doit l'avoir nan ? Hum, Kazu se dit qu'il doit tout de même y avoir encore pire et plus fort que lui, il y a toujours quelqu'un de plus imposant que soit... Il se redresse légèrement quand le bruit des ongles cesse et qu'il entend et perçoit de l'agitation. Il va sortir ? Il semblerait... Mais il pousse une plainte lorsqu'il vient l'attraper comme ça. La délicatesse, il ne connait pas ? Il est humain quoi, fragile, comme tout le monde ! Bouarf, vous allez me dire qu'un vampire s'en contre fiche n'est-ce pas...

Ses yeux se plissent lorsqu'il allume la lumière soudainement, c'est éblouissant et douloureux, mais il s'y fait très rapidement, largement rassuré d'être enfin à la lumière et de voir les murs, ne pas se sentir enfermer, quel plaisir ! Il remarque alors qu'il a fermé tous les volets et que finalement nan, ce n'est pas la libération, tout semble clos, espèce de sale...Il ne dit rien, reste totalement hermétique, il ne veut pas revenir dans la salle de bain ou pire ! Mais lorsqu'il voit les deux ceintures et la ficelle... Il a osé fouiller ! Il se retient de dire quelque chose et là aussi il doit prendre sur lui, mais il a l'habitude, depuis des années... Pendant deux ans il n'a pas dit un mot, son père perdait patience. Combien de fois l'a-t-il menacé de lui trancher la langue s'il ne parlait pas... Il a tenté une fois mais il n'a pas été au bout. Il parlait beaucoup et agissait peu il faut dire... du moins lorsqu'il s'agissait d'acte de barbarie pure et dur ! Heureusement aujourd'hui tout cela est terminé... Du moins il l'espère, parce qu'avec cet énergumène dans les parages, il n'est pas sûr d'être vraiment sortie d'affaire, malgré ce qu'il dit !

Enfin, il peut enfin voir son visage, cet oeil, ce sang... Il reste figé dessus un long moment... Non loin d'ici il doit surement y avoir des corps vidés de leur sang... Il est pris d'un frisson rien à imaginer ça, ça le dégoûte. Ses cheveux sont si long...Mais il doit avouer une chose, ce vampire est splendide... Pendant un petit moment il laisse son esprit vagabonder et se laisse à penser que ce serait pas mal si lui aussi se laisse pousser les cheveux. Il revient cependant très vite à la réalité lorsqu'il se rend compte qu'il est en train de lui attacher les poignets.

« Je ne vais pas m'enfuir... »

Il pourrait pourtant, il suffirait qu'il court jusqu'à la porte et qu'il ouvre tous les verrous et... il fabule c'est ça ? Il est évident qu'il n'aurait même pas le temps de tourner un seul verrou qu'Hebichi lui aurait déjà tranché la gorge... Il déglutit en pensant à ça, il veut garder sa gorge et sa vie ! Alors il reste docile et le laisse faire, même pour les chevilles, même s'il n'apprécie pas qu'il le touche comme ça, il n'aime pas la sensation de ses ongles bien trop long, il trouve cela atrocement laid d'ailleurs, mais ce n'est qu'un détail ! Il grimace légèrement quand il lui dit tout sourire qu'il lui laisse la bouche libre, encore heureux...

« Quelle délicate attention... »

Tu parles ! Attaché comme ça il a l'impression d'être un saucisson et il va très vite avoir des fourmis dans les membres, c'est vraiment très désagréable cette sensation ! Il le suit du regard lorsqu'il file à la salle de bain, il entend l'eau couler et comprend qu'il nettoie ce sang. Les pauvres, il est sûr qu'ils ont du énormément souffrir pour qu'il soit couvert de sang ainsi...

Il profite de ce moment pour parcourir la pièce du regard et voit alors son téléphone démembré, vraiment, il a pensé à tout... Puis son regard se pose sur Haru qui n'est pas loin... Ils se regardent un moment avant qu'Haru lui sourit largement, pour le rassurer. Kazu ne sait pas comment réagir...

« Je vais m'en sortir tout seul... »

Il murmure cela à Haru bien sûr le plus bas possible pour que le vampirou ne l'entende pas. Haru ne dit rien, il hoche la tête histoire de dire qu'il a compris. Ils ont souvent discuté du passé tout le deux et Kazuhiro lui avait promis d'apprendre à se débrouiller seul désormais, c'est la bonne occasion pour le prouver.

Il se met à bailler et gigote pour essayer de se remettre debout, ce qu'il arrivera à faire après s'être cogné le crâne contre le meuble mais bon.... Puis il gigote, essai de se défaire de ses liens, sans succès, bien évidemment, ce qui l'agace totalement.

« Hum, est-ce que monsieur le vampire à un nom ? »

Quitte à l'avoir ici avec lui toute la journée, autant essayé d'avoir des infos, on ne sait jamais, pour la suite, ils pourraient s'avérer utiles...Ah, un couteau ! Il va dans le coin cuisine en sautillant et le chope avec ses dents. Pourquoi faire ? IL ne sait pas encore, il n'empêche qu'il l'a entre les dents maintenant...

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Une délicate attention...Encore mieux, un vrai privilège. Tout en se frottant la peau avec force pour en faire disparaître les tâches écarlates, Hebichi repensait aux dires de son hôte. Ce dernier n'avait pas encore l'air d'avoir réalisé à quel point il était verni. Car pour le réduire au silence, le fondateur aurait tout aussi bien pu lui rompre les cervicales, peu de mortels pouvaient se vanter d'avoir croiser la route d'Hebichi et de s'en être sortis vivants. S'il voulait faire partie du lot, il avait tout intérêt à rester à sa place "d'objet". Mais les humains avaient tellement de fierté, accouplée à ce ridicule instinct de survie, peu étaient du genre à rester calmes à moins qu'on leur ait retiré quelques décilitres d'hémoglobine. Et Hebichi pressentait que la journée ne serait pas de tout repos. Il entendait d'ici le garçon gigoter, sans doute dans l'optique de se mettre debout. Puis ce dernier lui lança une question, ce qui fit stopper un instant son geste au vampire avant qu'il ne reprenne après avoir fermé les yeux de résignation.

Une fois s'être rincé et le robinet, fermé, il se dirigea de son pas gracieux jusqu'à l'espace cuisine et croisa les bras en s'accoudant à l'alcôve. Ses longs cheveux sombres retombaient sur ses épaules et son torse doré, tandis qu'un large sourire exhibait ses canines saillantes. Il n'avait pas l'air idiot avec son couteau entre les dents ce polichinelle, définitivement, la nuit allait être...remuante. Ne bougeant pas d'une once, Hebichi, à présent tout-à-fait présentable et même sexy dans son pantalon noir à sangles serré rehaussé de plate-formes élégantes, finit par lui lancer.

-Je suis curieux de voir ce que tu vas faire. Surprends moi.

Oh que oui, il était plus qu'impatient de voir ce que son hôte lui préparait. Franchement, que comptait-il faire avec son cure-dent ? Essayer de se détacher, ou encore mieux, l'attaquer lui ? Pauvre esprit malade. Allant nonchalamment entortiller l'une de ses longues mèches ébène entre ses doigts pour manifester son impatience, le fondateur reprit.

-J'attends.

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Le sang...pourquoi est-ce que les vampires sont -ils aussi obnubilé par le sang ? Il est évident que Kazuhiro s'est renseigné, il en sait beaucoup, il sait parfaitement qu'ils se nourrissent uniquement de sang mais...pour lui, cela en reste quand même étrange. Il s'est toujours dit que lorsqu'il rencontrera un vampire, s'il arrive à lier un semblant d'amitié avec lui, peut-être, tout est possible après tout, il ferait une expérience ! Un humain qui souhaite faire une expérience sur un vampire, comme ces savants fous qui crées des créatures affreuses telles que Frankenstein par exemple.. Non, cela n'a rien a voir avec ce genre d'expérience loufoques, c'est tout à fait différent et légèrement ridicule car ce petit jeune homme voudrait en réalité faire manger de la nourriture humaine à un vampire et voir ce que ça pourrait faire ! Nan, ce n'est pas idiot, je vous interdis de dire une telle chose sinon je mords ! Est-ce bien compris ?! merci !

Le petit humain n'est pas idiot, il est loin de l'être ! Il sait qu'il est dans une position délicate, qu'il est loin d'être sortie d'affaire et que ce vampire lui fait une fleur de le laisser en vie ! Mais il n'en reste pas moins que les humains ont cet instinct de survie qui leur fait faire des folies ! Pas toujours très intelligentes il faut bien l'avouer ! Mais tout cela est incontrôlé ! L'adrénaline peut tout faire faire à un humain, même le pire..Il n'apprécie pas réellement qu'il ne lui répondes pas ! Un prénom c'est si difficile à donner ? Est-ce qu'il a peur de lui ?

« Pour ton information je m'appelle Kazuhiro »

Il fait un effort, le premier pas, il donne son prénom. Il n'aurait pas dû ? Et bien tant pis, il le fait parce qu'il le désire tout simplement et la situation se déridera certainement...Hebichi serait-il suspicieux ? Il n'y a pas, Kazu ne va pas aller crier sur les toits qu'il s'est fait attaquer par un vampire du nom d'Hebichi ! On le prendrait pour un fou, un branque, un hurluberlu ! Restons réaliste. Il sursaute quand il entend sa voie, il a été bien trop rapide, il ne pensait pas qu'il reviendrait par ici tout de suite, il imaginait qu'il prendrait au moins une douche ! Son couteau dans la bouche, il pose son regard légèrement apeuré sur ce beau vampire et il n'y a pas à dire, il est vraiment magnifique...Il pourrait même tomber sous son charme c'est pour dire ! Mais ce n'est pas le moment de penser à ce genre de choses, surtout venant de Kazu !Haru s'est levé, il est tout près du vampire et fait l'idiot autour... Traite ! Il veut faire rire son ami ! Ce n'est pas le moment de le détendre ! S'il se met à rire Hebichi le prendra encore plus pour un abrutit ! Il ferme les yeux, prend une grande inspiration et lâche le couteau qui tombe par terre.

J'ai vraiment besoin de te répondre ? C'est évident nan ? Je voulais te planter, mais je dois rester réaliste... »

Il s'adosse contre le meuble qui lui fait dos et soupire. C'est vraiment désagréable d'être dans cette position, ces membres commençant à s'engourdir, cette sensation de fourmillement est un supplice...

« Tu ne veux pas me détacher ? Je serais tranquille... »

Pourquoi les kidnappeurs, truands et j'en passe, prennent l'habitude de ficeler leurs victimes ? Par crainte ? Hum... il y a d'autres manières de faire, même si Kazuhiro ne les connait pas... Il se souvient, son père faisait la même chose, mais il se servait uniquement de chaînes... combien de fois a-t-il été enchaîné dans cette pièce sombre ? Combien de fois l'a-t-il laissé là, pendant plusieurs jours, sans le nourrir, sans même le laisser aller se soulager dans des cabinets... Il a été pire qu'un animal pendant quelques temps. La mal nutrition, les douleurs que tout ça engendre sont indescriptibles ! Il était presque un squelette vivant, mais cet enfoiré (pour être poli) ne voulait pas le laisser mourir, il n'a jamais envisagé cela, il devait souffrir pour payer le meurtre de sa femme ! Kazuhiro devait payer de l'avoir tué ! Tout n'est que la faute du petit enfant ! Et aujourd'hui, Kazuhiro le croit toujours... Le bourrage de crâne est parfois très concluant chez certaines personnes, et le taxidermiste en fait partie...Il se laisse finalement tombé par terre, ça va le soulager un peu, il ne sent plus ses jambes.

Reposant son regard sur son cruel bourreau, il continue de parler.

« Qu'est-ce que tu cherches réellement ? Tu vas boire mon sang ? Il doit être infecte tu sais... »

Ah ah, comment dissuader une créature de la nuit de planter ses crocs dans son adorable cou bien tendre ! Il ne pourrait pas l'en empêcher de toute façon, surtout s'il est toujours saucissonné ainsi ! Restons lucide. Il penche un peu la tête sur le côté et le regarde de la tête au pied, il a quelque chose de très envoutant, surtout dans son regard, cet oeil... il n'a rien de naturel, ce qui le rend attractif...

« Quel âge as-tu ?... »

C'est une question à se poser, l'âge d'un vampire est impossible à définir à l'oeil nu et cela l'intéresse beaucoup, Hebichi en lui-même l'intéresse. Puisqu'ils vont passer la journée ensemble visiblement, ils ne vont pas se regarder dans le blanc des yeux simplement...

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Spoiler:

Tandis qu'il faisait un brin de toilette, il avait bien semblé à Hebichi entendre son hôte lui lancer son prénom alors que lui était resté sourd à sa question. Un prénom qui ne lui sciait guère d'ailleurs car ça n'avait pas l'air d'être "l'immense harmonie" dans sa petite tête. Il finit par lâcher son arme d'infortune qui tomba au sol dans un claquement, dessinant un sourire au coin des lèvres du fondateur qui s'accentua quand Kazuhiro lui avoua qu'il avait pensé le blesser. Apparemment, sa crainte n'avait pas encore pris le pas sur sa témérité doublée de folie. Il faudrait continuer à y travailler dans ce cas. Et c'est après lui avoir délibérément donné une preuve flagrante de sa rebel attitude qu'il lui demandait de le détacher, arguant qu'il se tiendrait tranquille.

Il prenait définitivement Hebichi pour un imbécile. Mais ce dernier se contentait d'en ricaner nerveusement sous ses cheveux ébènes, des ricanements qui n'allèrent qu'en augmentant au fil des questions de son hôte, toutes plus absurdes les unes que les autres. L'excuse du sang infect était récurrente chez les mortels se sachant au pied du mur, une excuse complètement ridicule et infondée qui n'était d'aucune utilité face à un vampire. Car seul lui pouvait juger de la qualité du sang qu'il ingurgitait, et à moins d'avoir une leucémie ou d'être anémique, les mortels avaient toujours un goût acceptable, spécialement les jeunes sujets comme Kazuhiro. Il avait beau ne pas être l'archétype du sportif et du bien-portant, son sang était sûrement très agréable au palais.

Mais c'était surtout sa dernière question qui avait achevé Hebichi. Bientôt il allait lui demander où il était né, ce qu'il faisait dans la vie et pourquoi pas sa pointure ? Vraiment, c'était d'un comique. Comme si lui allait s'abaisser à faire la conversation avec ce vermisseau, il n'aimait déjà pas épiloguer sur sa non-vie avec ses semblables alors avec un mortel...Ne pouvant stopper son rire, il s'approcha gracieusement de son hôte et s'abaissa pour ramasser le couteau dans une lenteur calculée. Il se redressa et toisa le jeune homme de son iris incandescente, son sourire dévoilant des canines meurtrières et remonta la lame jusque sous sa gorge tout en rapprochant son visage du sien.

-Je crois que je ne me suis pas bien fait comprendre. Toi qui semble en connaître plus que tu ne veux bien le dire sur les vampires, pourquoi t'évertuer à me provoquer ? Tiens-tu vraiment à la vie ?

Ayant augmenté la pression du couteau sur la peau fragile de sa gorge, Hebichi y avait laissé une fine entaille avant d'éloigner la lame. Entourant alors le cou de ses doigts fins, il s'abaissa pour aller passer le bout de sa langue sur la plaie, ses cheveux lisses allant caresser la joue de Kazuhiro. Il continua d'une voix se faisant murmurante, toujours le visage près de sa gorge.

-Je ne serais jamais une connaissance et encore moins un ami pour toi, de fait, je n'ai pas à répondre à tes questions.

Puis approchant ses lèvres de l'oreille du jeune homme, il murmura.

-Cependant, pour que tu puisses mettre un nom sur tes cauchemars, je veux bien consentir à te le donner. Hebichi.

Il commença alors à faire migrer le couteau sur un flanc de son hôte, puis sur sa hanche, sa cuisse, tout en se détachant pour apprécier ses expressions. Doucement, il remonta la lame au niveau du sous-vêtement et la passa en-dessous, un sourire pervers déformant ses traits, il se rapprocha un peu plus.

-Sache que j'ai l'âge d'en avoir une de taille appréciable...ce qui ne semble pas être ton cas. Je la couperais, ça ne ferait quasiment aucune différence.

Il était bien connu que dès lors qu'on voulait terrifier un homme plus que tout et l'humilier, s'attaquer à sa virilité restait le plus sûr des moyens. Et au-delà de ça, Hebichi sentait progressivement rejaillir en lui un besoin d'assouvir ses pulsions, ce qu'il n'avait pas pu faire avec les cadavres des jeunes filles mais Kazuhiro lui était bien vivant...et ce genre de traitement lui apprendrait sans détours qui détenait le pouvoir ici.

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La crainte, pourquoi faudrait-il toujours craindre les plus forts ? Il est logique de penser ainsi, logiquement, quand on regarde autour de nous, les plus faibles s'abaissent devant les plus forts, la pluspart du temps... Mais pourquoi est-ce que le contraire ne pourrait pas avoir lieux ? Ce n'est quand même pas si difficile à imaginer je pense...

Son rire commence à lui hérisser les poils... il a de sacré horripilations ! Il déteste cette sensation ! Non pas qu'il ait peur, enfin, il commence peut-être, légèrement mais il ne veut pas le faire voir. Cette peur, cette crainte, il a eu tout le loisir de la dévoiler durant sa jeunesse, il ne veut plus se laisser à ce sentiment d'infériorité même si Hebichi est bien plus que supérieur sur lui... Il n'y a aucun doute à avoir, c'est même impossible de contredire cela, ça en reviendrait à de la folie pure et dure...
Sa pointure ? Et pourquoi pas ?! Il ne veut pas apprendre à le connaitre, c'est loin d'être son intention, surtout dans la situation actuelle ! C'est simplement de la curiosité. Qui n'a pas été intéressé sur l'âge d'un vampire ? C'est quand même ce qu'il y a de plus mystérieux chez eux quand on y pense nan ? Du moins c'est ce que Kazu pense...

Mais lorsqu'il le voit approcher, inconsciemment il se met à reculer, alors qu'il est assis par terre oui, mais la peur est quand même bien là, il ne faut pas le nier... Il le sent mal lorsqu'il s'approche et vient ramasser la lame... nan, ce n'est vraiment pas un bon jeu ! Il heurte le mur derrière lui et se retrouve bloquer, complètement à la merci de ce vampire, qu'il faut avouer, éblouissant. Il se raidit lorsqu'il sent la lame contre sa gorge et son visage aussi près du sien... Pourquoi est-ce qu'il ne sais pas la fermer mince ! Tout serait plus facile mais il faut que Kazu ai la langue bien pendu ! Raaaah !Il déglutit lorsqu'il parle.

« Pourquoi veux-tu savoir comment je connais votre existence ? C'est si important ?... Ma vie ? Si je meurs aujourd'hui ... j'y suis préparé depuis des années. »

Ce qui est vrai, il ne pensait pas vivre aussi longtemps, il pensait mourir beaucoup, vraiment beaucoup plus jeune, alors bon, ce n'est pas comme s'il n'y était pas préparé, il n'a pas peur de la mort. Nan, il a plutôt peur d'Hebichi à cet instant, il est loin d'être rassurant... Il déglutit et sert les dents en sentant l'entaille qu'il est en train de lui infliger et sa langue sur sa peau, nan, stop....Il ne veut pas qu'il abime son corps, il n'a pas besoin de plus de marques !! Pourtant là, c'est comme si sa langue était liée, il n'arrive à rien dire, il ne peut rien dire, les mots ne veulent tout simplement pas s'extérioriser... Il n'a pas d'autre choix que d'écouter les paroles du vampire...

Hebichi ? Joli prénom... même s'il pense à ebi la crevette... mais c'est vraiment rapide parce qu'il n'a pas le temps de rire, la situation s'envenime... Il frissonne lorsque la lame le parcours mais quand il ose l'introduire sous son sous-vêtements il devient pire que livide, on pourrait voir à travers lui à cet instant ! Il se mord la lèvre et à cet instant il préférait être en train de rêver ou de faire réellement un vrai cauchemar...

« Arr... »

Nan, il n'arrive à rien dire, les mots ne sortent pas et lorsqu'il dit ça, c'est encore moins pour l'aider ! Finalement ce qu'il pensait était bon, les vampires sont vraiment pervers. On parle d'eux comme des bêtes de sexe, mais là il pense plus à la bête qu'au sexe ! Une grimace parcourt ses lèvres lorsqu'il prononce cette phrase... Couper... lui... le couper ?! Jamais il n'oserait faire ça ! ce serait totalement ! Mais totalement... barbare ! Mais quelle idée ! Comment peut-on avoir cette idée ?! Lui-même ne penserait jamais à faire souffrir quelqu'un de cette manière, il faut vraiment être fêlé du bocal !

L'humilier ? Hum, sa virilité n'a jamais été active alors pour le moment ce n'est pas qui l'importe le plus, du moins il ne pense pas à ça là, mais il ne veut juste pas être diminué ! Qui voudrait l'être !
Il déglutit en le regardant à peine.

« J'ai compris... arrête... »

Il a compris, c'est lui le grand méchant qui domine, pas besoin de vouloir aller plus loin. Il peut sentir dans la raideur du corps de Kazu qu'il est loin d'être détendu et calme !! Il a eu ce qu'il désirait, il l'a sous son emprise, pour le moment... alors qu'il le lâche et tout devrait se passer pour le meilleur du monde. Kazuhiro ne veut qu'une chose, que le soleil se couche au plus vite désormais...

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Décidément, il était tombé sur une friandise très spéciale ce soir, pas un de ces humains lambda à la saveur fade. Il le sentait confondu de peur contre lui mais cela n'était dû qu'à la situation, qu'à l'idée qu'une espèce de monstre omnipotent ait la main basse sur lui. Sa voix n'avait pas tremblé quand il avait dit être préparé à mourir depuis déjà longtemps et ce n'était pas précisément de perdre la vie qui l'effrayait tant, effectivement. Cela changeait la donne car ce qui faisait frémir Hebichi avant tout, c'était d'incarner les pires craintes de ses victimes et énormément d'humains redoutaient une chose plus que toute autre, la mort. Kazuhiro était d'un autre type, le genre âme torturée qui n'a pas été couvert de bienfaits par le destin, de fait, peu de choses devaient être à même de lui glacer les sangs. Cela dit, le fondateur avait déjà mis le doigt sur l'une d'entre elles, l'obscurité. Il ne serait pas difficile de trouver les autres. C'est ce qu'il pensait tout en continuant de le dévorer de son oeil brillant. Il abdiquait alors ? Il avait compris disait-il ? Sans doute mais ça n'encourageait pas Hebichi à cesser son petit jeu, loin de là. Comme à un enfant auquel vous demandez de cesser une activité qui lui plaît, il n'avait qu'une envie, continuer.

Souriant à nouveau, il passe son bras gauche autour du torse frêle pour redresser le jeune homme, tout en appuyant un peu plus la lame contre sa peau.

-On continue à me donner des ordres...?

Puis, un bruit de tissu déchiré, vif. La peau n'a pas été égratignée d'une once mais le sous-vêtement maintenant en lambeaux glisse de la hanche de Kazuhiro. Après l'avoir complètement étreint de ses bras, le vampire continue.

-Je vais te rassurer sur un point...

Autre bruit de découpe rapide, la ceinture qui liait les poignets du jeune homme est rompue. Se détachant de lui et amenant sa main libre sur son poitrail pour le garder tranquille, Hebichi continue.

-Définitivement, je ne te tuerais pas.

Alors il s'abaisse et le temps d'un soupir, il tranche les liens des jambes puis avant même que Kazuhiro puisse reprendre ses esprits et retrouver l'usage de ses membres, il lui sourit sadiquement et glisse.

-Mais...Je vais jouir de ta personne d'une autre manière.

Le plaquant contre le mur avec fermeté, il lâche le couteau et s'empare de sa cuisse dénudé pour le redresser davantage, il est aussi léger qu'une poupée de chiffons pour lui. Il plonge alors ses crocs dans sa gorge pâle après l'avoir léchée, le tenant fermement contre lui, contre son corps réchauffé par tous les précieux liquides carmins qu'il a dérobé ce soir. Celui-ci a un goût légèrement amer mais doux et plaisant, il ne lui en enlèvera que peu, ne désirant pas en faire son calice et étant déjà rassasié, tout ce qu'il veut à présent, c'est lui procurer assez de bien pour le détendre, l'avoir complètement sous son emprise. Ses ongles commencent à se crisper légèrement sur la cuisse qu'il soutient tandis que ses longs cheveux caressent l'épaule du malheureux. Enfin...Malheureux...Peut-être pas tant que ça, quelques illuminés ou fans de fantastique apprécieraient sûrement être à sa place.

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Incarner la crainte ? Il le fait parfaitement là, mais pas de la manière dont il le désire en réalité... Il y a quelques mois encore, il aurait pu lui faire peur au point qu'il se serait fait dessus sous le coup de l'angoisse et de la terreur, mais pourtant, ce n'est plus le cas. Si, mais non pas de la même manière. Cependant, il a peur, peur de ce qu'il pourrait lui faire, surtout à son corps. Oui, s'il meurt tant pis, c'est que ça devait arriver, que son heure sonnait enfin, mais s'il ne le tue pas... Il ne veut pas que son corps en pâtisse. Non pas qu'il prend vraiment soin de son apparence, il n'est pas de ces mecs qui se font des beautés, s'épile et tout ça, de toute façon lui il est imberbe et c'est naturel ! Mais il n'en reste pas moins qu'il ne veut pas de marques supplémentaires, il en a assez comme ça, et il ne désire pas vraiment avoir d'autres vestiges qui le hanteront toujours dans le futur ! Personne ne veut ça, il veut rester tel quel alors bas les pattes Hebichi, évite de lui faire des cicatrices tu veux !! Merci !

L'obscurité restera ça plus grande peur cependant, rien d'autre ne pourra l'effrayer à ce point. C'est au point que lorsqu'il doit passer dans un tunnel souterrain, il allume toujours la petite lampe torche qu'il a systématiquement avec lui, en porte clé, et s'il lui arrive de l'oublier par inadvertance, il allume son gsm qui lui procura au moins un minimum de lumière qui pourra ainsi le rassurer. Il suffit d'une lueur pour le rassurer, mais de très peu...Qui sait ce qu'il peut arriver dans le noir ? Ne pas savoir ce qu'il peut arriver, ne pas pouvoir appréhender, ce préparer, il n'y a rien de plus horrible... Qu'Hebichi arrête, qu'il ne recommence même pas à vouloir l'enfermer... Il n'y a rien de jouissif à ça à ce que je sache ! Enfin, pour un sadique très certainement oui...

Il ne donne aucun ordre, c'est une simple...demande, le timbre, ton n'était pas le même, il y aurait même eu une légère supplication dans sa voix ... Son corps est complètement raidi, il n'ose même pas bouger un sourcil de peur que le couteau n'entaille d'avantage sa peau, il ne veut pas que son sang coule d'avantage. Pourquoi ? Il sait que certains vampires deviennent fous rien qu'à l'odeur de sang frai, pas qu'il pense que son sang attire forcement, c'est possible qu'il est mauvais goût après tout, mais il n'a pas forcément envie de se faire mordre...

Il va légèrement sursauter quand il le met définitivement à nu, il se sent totalement gêné, il ne veut pas qu'il le regarde, qu'il regarde son corps, qu'il y touche... Arrête ! Il baisse totalement son regard, ne bougeant pas d'un cil lorsqu'il coupe les liens, même s'il a l'envie de s'étirer, bouger un peu... Finalement, il veut alors il va... ah, non, trop tard, il se retrouve bloquer... Il se mord la lèvre. Il brûle d'envie de lui répéter d'arrêter, il ne veut pas aller plus loin ! Il déglutit, heureux de savoir qu'il ne mourra pas, mais loin d'être rassuré sur ce qu'il va pouvoir arriver ensuite... Comment ça il va jouir de sa personne d'une autre manière ? C'est quoi ce délire ? Qu'est-ce qu'il compte lui faire ?! L'esprit de Kazu est totalement embrouillé, à cet instant il revoit tout ce qu'il a pu déjà lire, tout ce qu'il a pu voir, tout ce qu'il a pu apprendre sur les vampires et qu'est-ce que les vampires aiment autrement que le sang ?... Nan, il n'osera pas... son corps, il ne va tout de même pas le ... toucher... le ... C'est impossible, il n'est pas aussi tordu que ça... il a un abri contre le soleil, il va s'en contenter simplement n'est-ce pas ? Il fait rassurer Kazu, car Haru n'est pas en mesure de dire et de faire quoique ce soit, son ami ne va pas pouvoir lui venir en aide comme il l'a fait de nombreuses fois...

« Que vas-tu.... »

Il n'a pas le temps de terminer sa question qu'il se sent totalement bloqué, son corps collé contre celui de ce vampire... Il pousse une plainte, se contractant intégralement lorsqu'il sent les crocs d'Hebichi plonger en lui. Il ne voulait pas que ça arrive... La sensation est tellement étrange, sentir son sang, son essence s'extirper de son corps ainsi, aspirer si facilement. Il ferme les yeux, il aimerait tellement ne plus rien ressentir... Et sa cuisse ainsi emprisonné... il est totalement soumis à Hebichi à ce moment... Lentement mais très certainement, il sent sa volonté de résistance filer entre ses lèvres, Hebichi est en train de le rendre totalement... complètement mou ! Nan, il ne veut pas ! Il frisonne en sentant ses cheveux sur son épaule, il est sensible en étant si soumis et désarmé à cet instant. Il a envie de se débattre mais son corps totalement prisonnier n'a pas la volonté et la possibilité de bouger et ça pourrait lui être fatal...

« Nan, je ne veux pas... »

Il arrive pourtant à parler, sa mauvaise manie, qu'il sait qu'il devrait supprimer... mais c'est tellement plus facile à dire qu'à faire !

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S'il n'en avait pas été témoin car trop concentré sur sa gorge, Hebichi avait distinctement ressenti l'appréhension phénoménale de Kazuhiro après qu'il ait bien interprété ses dires plutôt évocateurs. Il avait même esquissé une question vite éclipsée par un soupir douloureux de sa part après que les crocs du fondateur aient agressé sa peau fine. Et rien que deux gorgées plus tard, le petit nyctophobe n'était déjà plus qu'une marionnette de velours entre ses bras. S'il s'était crispé lors de la morsure, chacun de ses muscles se relâchait à présent de lui-même accroissant légèrement sa masse corporelle. Hebichi le souleva alors un peu plus, continuant de s'abreuver à sa gorge très lentement. Lui-même se souviendrait toujours de cette sensation exquise, quand mortel, il avait été "embrassé" de la sorte par son futur "père". On se trouve alors comme sous l'effet d'un anesthésiant doux qui nous laisse conscient de tout ce qui nous entoure et décuple même notre réception des différents phénomènes. Mais ironiquement, on demeure dans l'impossibilité totale d'interagir avec eux comme si nos membres ne répondaient plus aux signaux pourtant persistants envoyés par le cerveau en éveil.

C'est un pur délice, comme si notre corps flottait dans une mer d'étoffes soyeuses mais épaisses qui nous recouvre progressivement sans nous oppresser. On coule à pique en ayant la sensation qu'on n'atteindra jamais le fond et si l'immortel ne met pas rapidement fin au processus, nos yeux finissent par se fermer d'eux-mêmes et les battements de notre coeur s'éloignent, tout comme la lumière. Jusqu'à ce que tout s'évanouisse et qu'on ressente l'extase de la mort la plus délicieuse qui soit. Mais ça n'adviendrait pas ce soir pour Kazuhiro.

Il parvenait encore à formuler un désaccord...Pauvre chose. Lui ne voulait peut-être pas ou du moins sa conscience le rappelait à l'ordre mais son corps était d'un autre avis. En effet, le sexe du jeune homme se tendait rapidement, un phénomène assez récurrent quand on se fait mordre pour la première fois, plus particulièrement quand on est déjà réactif d'origine. Cet ado pâle comme un linge n'avait en plus pas dû souvent goûté aux plaisirs de la chair, d'où une excitation aussi rapide. Pour le coup, il allait être servi sur un plateau d'argent. Tout en aspirant une nouvelle gorgée, Hebichi fit migrer sa main de la cuisse à l'entrejambe du garçon pour la masser délicatement et non sans langueur, jouant par moments de ses ongles pour lui arracher encore plus de frissons. Son bras gauche entourait toujours son torse, le gardant stable contre lui, son dos restant accolé au mur. Puis se détachant avec la même lenteur calculée, il retira ses canines de son cou avant de lécher la plaie et de l'embrasser. Puis le bout de sa langue traça un rayon sanguinolent jusqu'à son oreille qu'elle caressa sensuellement à son tour.

Se faisant, le fondateur prenait également toujours soin de son membre dont chaque petit vaisseau se gorgeait d'une semence crémeuse, il aurait presque pu les sentir palpiter sous ses doigts. Qu'il n'aille pas dire qu'il ne voulait pas...Il était excité comme il n'avait jamais dû l'être auparavant. Hebichi lui glissa à l'oreille tout en pinçant légèrement l'extrémité de son sexe :

-Tu en es absolument certain...?

Il sourit avant d'emprisonner son lobe entre ses lèvres encore rougies de sang puis intensifia ses caresses.

-Tu voudrais réellement que j'arrête...en si bon chemin ? Regarde toi...

Son bassin ne venait-il pas d'avoir un soubresaut..? Si ce n'était pas le cas, ça ne tarderait plus en tous cas. Lui-même grisé par ce qu'il faisait à sa proie geignante mais presque adorable, le fondateur commençait à se sentir un peu à l'étroit dans son pantalon serré, des étincelles d'excitation électrisant son bas-ventre. Il n'y avait rien de meilleur que de laisser libre cours à ses instincts quand ils vous tenaillaient et Hebichi aurait à coup sûr été très frustré s'il n'avait pas pu soumettre quelqu'un à ses coups de reins en cette nuit finissante.

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Son corps... pourquoi est-ce qu'il ne répond plus ? Nan, tout sauf ça !! Ne plus avoir la capacité à se débattre, à bouger tout simplement, nan, il trouve ça horrible et tellement déloyale... C'est comme s'il revenait quelques années en arrière... Il se revoit enfermer dans cette maison, dans cette pièce où les chaînes pendaient du plafond, décoraient les murs même, cette pièce où il passait des heures, des jours et parfois même des semaines, lorsqu'il osait défier ou répondre à son père... Un simple non sortait de sa bouche, il était sûr qu'il n'était pas prêt de sortir d'ici. Attacher, il a subi tellement de sévices qu'il ne pourra pas les oublier. La seule chose que lui a épargné son père fut le viol, ce n'était pas un homme qui allait aussi loin, surtout sur son fils, il semblait que c'était la seule limite qu'il se fixait. Et c'était bien trop peu... Hors de question, Kazuhiro ne voulait plus se sentir aussi impuissant, totalement pris au piège, complêtement dominé en sommes ! Il ne le voulait plus, mais entre vouloir et pouvoir, rien n'est pareil...

Son cerveau est complètement en alerte, il lui lance des signaux de détresse au point qu'il commence à sentir le mal de tête monter à ses tempes. Il a tellement envie de le repousser, lui donner un bon coup de genoux bien placé pour le rendre impuissant ! Il lutte, il essaie de luter, mais cette sensation qu'il ressent le déstabilise entièrement... Hebichi s'abreuve à son cou et Kazu perd pied... Il n'a jamais ressenti ça, étrangement et malgré lui, il se sent tellement bien, son corps se sent bien, il prend même... du plaisir ce qui est impensable pour le jeune homme, pourquoi est-ce qu'il ressent ça, il ne devrait pas, ce n'est pas normal, ça devrait le dégouter ! Il est malade, oui, c'est ce qu'il se dit, qu'il doit être malade pour ressentir ça, Hebichi est tout simplement en train de l'empoisonner, ça ne peut-être que ça !

Ce n'est pas un ado ! Il a tout de même 24 ans, c'est un jeune homme ! L'adolescence est terminée depuis longtemps ! Il ne veut pas, il ne veut pas être servi sur un plateau d'argent ! Il préférait retourner se coucher pour terminer sa nuit et laisser Hebichi faire ce qu'il veut dans son coin, mais ce qu'il veut et qui ne concerne pas Kazu simplement ! Et Haru est tellement impuissant... c'est là que le jeune taxidermiste regrette qu'il ne soit pas réel, que ce ne soit qu'une illusion de son esprit, c'est tellement dommage, ça aurait changé toute la donne !Il est tout de même pris d'un sursaut quand il sent la main de ce cruel vampire migré vers ses cuisses et... nan, pas ça !

« Nan... »

Il se mord la lèvre au point de s'en faire saigner, mais c'est tellement... plaisant ! Il se déteste de ressentir ça. Il ne veut pas que sa première expérience se déroule comme ça, il l'imaginait bien plus... autrement quoi ! Et pas forcément avec un homme, ni avec une femme, il ne sait pas vraiment en réalité, tout ça risque de le décoincer vraiment sur ce point-là, mais... nan, pas de cette façon ! Il soupire s'échappe de ses lèvres quand il relâche son cou, qu'il retire ses crocs de son corps, un soupire légèrement contrarié, comme s'il lui manquait quelque chose, comme s'il voulait qu'il revienne... Rah !!!!

Il ressent un plaisir qui lui était inconnu jusqu'à maintenant, mais... Il essaie de lutter contre tout ça, il veut que son corps réagisse autrement, alors il essaie, tente de penser à quelque chose qui arrêtera de le faire réagir, mais avec Hebichi qui ne le lâche pas dans tous les sens du terme, il n'y a rien de plus compliqué ! C'est même impossible. Il tourne son regard sur lui quand il l'entend parler, le fusillant du regard, à défaut d'autre chose. Il pousse une plainte, serrant les dents puis il ouvre la bouche, aucun son n'en sors, une seconde fois et...

« S'il te plait.. »

Qu'est-ce que ça veut dire ? Son ton est indescriptible, il n'arrive pas à donner la bonne émotion. S'il te plait arrête ? S'il te plait continue ? Difficile à dire, Hebichi va avoir le loisir de l'interpréter comme ça lui chante, même s'il est évident qu'il ne dit pas cela pour qu'il continue ! Stop quoi !

Un soubresaut ? Bien sûr, c'est incontrôlé et...Il n'y arrive pas, il n'en peut plus, il se laisse totalement envahir par le plaisir, fermant les yeux, une unique larme nait au creux de son oeil alors qu'il relâche la pression et craque totalement entre la main d'Hebichi. Il se sent tellement honteux !

« Lâche... »

C'est tellement difficile à sortir un mot, mais il y arrive! Oui lâche ! S'il n'était pas un vampire, s'il ne l'avait pas mordu, ça ne se serait pas passé aussi facilement, il ne serait pas aussi mou, aussi dominer ! Il se serait défendu !A coup de griffes, de coups ou autre, tout ce qui est possible de faire quoi ! Mais il ne l'aurait pas coincé comme ça ! De plus, sentir Hebichi contre lui, sentir que son corps réagit aussi... nan, rien ne va aller en s'améliorant. Malgré le plaisir qu'il lui prodigue, il va tenter de lui arracher des cheveux avec les dents !

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Protester devenait de plus en plus difficile, n'est-ce pas petite poupée ? Hebichi ne cesserait jamais de se délecter de ce pouvoir qu'il avait sur les humains, un pouvoir qui pouvait obtenir n'importe quoi d'eux et c'était précisément pour cela que les vampires auraient dû depuis longtemps prendre l'ascendant sur eux en masse et accéder à la place qui leur était due, celle de la nouvelle espèce dominante sur Terre. Kazuhiro avait semblait-il beaucoup de mal à répondre à sa question, ce qui ne l'étonnait guère. Son visage exprimait bien sûr la contrariété mais aussi une jouissance non négligeable, le pauvre ne devait pas savoir sur quel pied danser. Il parvenait tout de même à soutenir son regard tandis que le fondateur continuait à prendre soin de son membre avec un certain doigté. Dans son désarroi, il s'était même ruiné la lèvre inférieure et Hebichi ne manqua pas approcher son visage du sien en souriant pour aller lécher la larme de sang générée par la blessure. C'est alors qu'il lui murmura ce "s'il te plaît" implorant. Tout bonnement délicieux, mais la fin de la phrase se faisait attendre...Aussi, le fondateur aventura de nouveau ses lèvres dans le cou du jeune homme pour le couvrir de baisers langoureux.

Il le sentait dur comme du marbre entre ses doigts et son bassin tremblait, le pauvre chéri allait bientôt abdiquer. Il ne fallut guère plus d'une vingtaine de secondes pour que le fondateur sente un liquide laiteux se déverser sur ses phalanges expertes, Kazuhiro sembla alors complètement détendu contre lui et le fondateur en esquissa un sourire. Le garçon lui intima de le lâcher et il s’exécuta, allant caresser sa cuisse, y étalant la semence libérée comme s'il s'était agi d'un baume. Puis il posta à nouveau son visage face au sien et apporta la main à son menton avant d'aller caresser sa lèvre blessée du pouce.

-Tu ne l'as jamais fait, je me trompe ?

Il en aurait été étonné, ses réactions indiquaient clairement que c'était un puceau endurci qui n'avait sûrement jamais touché ne serait-ce qu'une femme. Il ne faisait en tous cas aucun doute que cette nuit resterait à jamais gravée dans sa mémoire, après tout, on ne se faisait pas violer tous les soirs par un vampire. Hebichi n'avait aucun scrupule à lui voler ainsi sa "première fois", il se préoccupait de ses désirs en premier lieu, se fichant pas mal des ressentiments des humains. Celui-ci en avait sûrement vécu de pires et moins plaisantes, il surmonterait parfaitement le traumatisme et dans le cas contraire, Hebichi n'en aurait cure. S'abaissant pour passer un bras sous ses genoux, Kazuhiro étant désormais détendu et affaibli à tel point qu'il ne se débattrait pas, Hebichi le souleva du sol, le tenant ainsi à la manière d'une princesse endormie et alla le déposer sur son futon.

Puis il se pencha sur lui, ses cheveux tels des lianes sombres retombant sur la peau douce de son torse qu'il alla masser d'une main, y imprimant légèrement la trace de ses ongles. Il en retraça des doigts toutes les légères courbes et le relief des os qu'on pouvait appréhender sans mal avant de s’intéresser à l'un de ses tétons bruns, qu'il malmena doucement. Ses iris rouge se concentrant sur son visage, il reprit.

-Je ne peux te dire qu'une chose, plus tu seras détendu et mieux tu te sentiras. Crispe toi et ce sera sûrement...très douloureux.

Il accompagna ses mots d'un sourire et abaissa la tête pour aller poser ses lèvres sur le deuxième téton et le mordiller au sang avant de le sucer avec sensualité. Ce jeune mortel avait décidément bon goût...De sa main libre, Hebichi alla discrètement déboutonner son pantalon et libérer son sexe douloureux. Les préliminaires n'allaient plus s'éterniser, Kazuhiro avait tout intérêt à les savourer.

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Tout cela est si frustrant !!! Est-ce que tous les vampires sont ainsi ? À ses servir de leur don pour soumettre les humains et s'en délecter ensuite ?! Est-ce que pour une fois ils seraient capables d'agir à la manière humaine ? Nan, jamais ils ne s'abaisseraient à agir comme les humains n'est-ce pas ? Surtout un vampire comme Hebichi qui n'a l'air de les considérer uniquement comme de vulgaires bout de viande avec lesquelles on peu s'amuser... Hum, les vampires sont tous des lâches ! A ce croire supérieur à tous, un jour ça les perdra ! Les perdre ? A cet instant Kazu pourrait être d'accord avec cette idée, tout ce qu'il est en train de vivre pourrait lui donner envie de penser que l'éradication des vampires serait la meilleur chose possible, mais malgré ça... Nan, il ne peut pas penser ça, pour lui les vampires restent tout de même quelque chose... d'important pour lui, et il n'imagine pas un monde sans vampires, même après tout ça, tous les crimes que certains peuvent engendrer, nan, ils font partie de ce monde, ils ne peuvent pas ne plus être mais...

« Un jour...tu...regretteras... »

Hum, il le pense peut-être vraiment. Il ne voit pas comment il pourrait lui faire regretter, et ce ne serait surement pas lui qui le pourrait, il n'est ni chasseur ni vampire ! Mais un jour, peut-être rencontrera-t-il un vampire, peut-être que leur relation sera... amical ? Hum... peut-être que ce vampire voudra faire regretter Hebichi... hum, avec des peut-être on peut refaire le monde ! Lorsqu'il s'approche pour lécher le sang qui coule de sa lèvre abimé, il n'a qu'une envie c'est de la mordre. La créature s'en rendra compte, car il fait le geste mais il n'a pas assez de force pour l'atteindre. Quelle frustration !

Le honte se lit sur son visage quand son corps décide de céder à ses caresses. Pourquoi ? Pourquoi n'est-il pas plus fort ?! Cette expérience risque fortement de le faire changer, il voudra devenir plus fort, peut-être décidera-t-il de prendre une nouvelle voie... Tout cela risque d'être compliqué ! Mais jamais il n'oubliera Hebichi, se sera impossible ! Impossible...Il le foudroie du regard quand il lui pose cette question, évidemment il ne lui répondra pas, la question est inutile non ? Puisqu'il connait déjà la réponse !
Les dents serrés, il refuse de gémir, pourtant ce sont bien les seule notes qui pourraient s'échapper sans qu'il lutte pour se faire entendre ! Son corps et son esprit ne sont plus du tout accorder ! Dans son cerveau des barrières se sont formées, comme si elles se défendaient d'une attaque brutale, tandis que son corps n'est plus qu'une marionnette, une marionnette sans force qui n'a d'autre choix que de se laisser mener par cet être de pire espèce ! Espérons que les vampires ne soient pas tous comme ça...

Une princesse ? Est-ce qu'il a la tête à être une princesse sérieusement ?! Il essaie, ferme les yeux, essayant vainement de faire répondre son corps, il voudrait se débattre mais il n'arrive qu'à avoir de légers spasmse. Il est bien trop chétif... Il ne pensait pas qu'un jour son physique, sa force lui ferait défaut, s'il avait su qu'une chose pareille pourrait arriver, il ne serait pas le jeune homme blême et fin qu'il est, bien au contraire, il passerait surement quelques heures à faire du sport, aussi bien de combat que de musculation, hum, c'est une idée qu'il faut garder.
Avoir Hebichi juste au-dessus de lui est encore moins rassurant qu'on peut l'imaginer, et ces iris rouges... Ils sont tellement... envoutants ! Il ne se laissera pas envouter ! Mais son corps lui est envoûté, complètement en alerte sous les caresses de ce vampire.

Il ne détache pas son regard du sien, il veut qu'il voie que simplement son corps lui est soumis et que son esprit est loin de l'être ! A défaut de pouvoir parler comme il le désire, son regard peut facilement faire comprendre à cette créature de la nuit qu'elle n'a pas une emprise totale sur lui, même si les barrières sont fragiles. Les dents serrées, il tente d'ignorer ses ongles sur sa peau. Il va être marqué, il marque si facilement... Son corps sursaute légèrement lorsqu'il s'attaque ainsi à ses tétons, non, le plaisir ne s'efface pas, bien au contraire, c'est comme si son corps en demandait davantage et les paroles d'Hebichi se mettent à résonner dans sa tête. Se détendre ? Douloureux ? Nan, il va vraiment aller jusque-là ? Oui, Kazu, au fond de lui, et stupidement, avait espéré qu'il se lasse et change d'avis. Mais lorsqu'il remarque qu'il ouvre son pantalon et quand il le sent aussi... excité contre lui, il détourne un instant le regard vers le bas, loin d'être rassuré. Jamais il ne pourra se détendre, jamais ! Puis il pousse un petit cri mêlé à un gémissement lorsqu'il vient torturer ainsi son torse de ses dents.

Avec un effort surhumain, il tente de dompter son corps et lentement sa main se lève, très lentement, pour venir s'interposer entre lui et le torse d'Hebichi, comme s'il cherchait à le repousser, lui dire que stop, maintenant ça suffit, trouves toi un autre jouet, moi je ne veux pas l'être ! La force de l'esprit peu parfois surprendre, même s'il se sent si faible...

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Il va sans dire que la menace proférée plus tôt par son joujou n'avait pas ébranlé Hebichi le moins du monde...Des avertissements de ce genre, il en recevait à la pelle et de personnes souvent bien plus menaçantes que ce petit humain fragile. Seulement, il ne faudrait pas que ce dernier s'acoquine d'autres immortels...Etant donné qu'il semblait être au courant de leur existence, peut-être était-ce déjà chose faite mais même...Il y avait très peu de chances qu'il s'agisse de semblables à même ne serait-ce que de l'égratigner...Mis à part quelques membres du Conseil et cet empaffé de Kuromiya, aucun vampire n'était plus âgé que lui ou égalait son expérience. Définitivement, il n'avait rien à craindre et ça ne l'aurait pas étonné que dans des moments de solitude, Kazuhiro se prête à repenser à cette journée avec une certaine excitation. Ce serait un joli comble pour quelqu'un semblant si peu consentant...Même hébété par la morsure et l'extase encore fraîche, le jeune homme continuait d'opposer une résistance fébrile. Il avait un certain cran, il fallait le reconnaître mais hélas, ça ne lui serait pas d'un grand secours face au fondateur. Sa main droite délaissa le téton pour rejoindre la sienne, qui tentait vainement de l'empêcher de le toucher. Il l'écarta doucement du torse et la garda appuyée contre le futon, les doigts fins d'Hebichi refermés dessus tels des serres. Après avoir lécher une ultime fois son autre téton, le vampire releva la tête pour le dévisager à nouveau, un sourire mesquin aux lèvres.

-Si je comprends bien...Plus vite ce sera terminé et mieux tu te porteras ?

Il se laissa alors complètement aller contre le corps du jeune homme, leurs entrejambes collées l'une à l'autre.

-A moi, ça ne me pose aucun problème...Bien au contraire.

Il commença à se mouvoir lentement au-dessus de son "jouet" et approcha son visage à quelques millimètres du sien, toutes canines sorties.

-Si tu le demandes trèèès gentiment, je ferais en sorte que tu souffres le moins possible...Tu as dix secondes pour réfléchir.

Il lui embrassa la lèvre inférieure avant de la mordre légèrement et commença à compter tout en abaissant son bassin, histoire que son membre se rapproche toujours davantage de l'intimité vierge du jeune homme.

-Dix...Neuf...Huit...Sept...

Il était clair que si Kazuhiro se taisait, Hebichi n'aurait aucun scrupule à le violer brutalement sans préparation, ce qui était on ne pouvait plus douloureux...Lui-même n'en avait jamais fait l'expérience n'étant pas du genre à se faire passer dessus mais il imaginait très bien ce que ça pouvait donner. Il avait tellement envie à présent de le posséder intégralement, s'il ne s'était pas un tant soit peu rasséréné, il l'aurait déjà pilonné contre le mur sans plus de bavardages. Mais contrairement à ce que l'on pouvait penser, Hebichi aimait rester maître de lui-même et verser dans un certain raffinement, se comporter comme une bête sauvage dominée par ses instincts ne répondait plus du tout à son profil depuis longtemps. Et à mieux y réfléchir, même dans ses jeunes années, il n’avait jamais été comme ça. Son père vampirique, issu d’une sphère égalant presque le prestige de la sienne avait été un mentor strict qui n’aurait pas toléré qu’il se conduise comme un chien enragé. Et, si ça avait été le cas, nul doute qu'il aurait été réduit en charpie par Kuromiya quelques heures plus tôt, car il aurait immanquablement riposté s'il n'avait pas été doué d'un bon self-control. Le décompte allait vite toucher à sa fin, Hebichi sentait une vague d'adrénaline lui secouer le bas-ventre...Décide toi rapidement jolie poupée ou je vais te briser...

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Bien sûr que Kazuhiro connait désormais un vampire puisqu'il a Hebichi devant les yeux voyons. En réalité, il en connait d'autre mais il ne le sait pas, ils n'ont pas dévoilé leur véritable identité, mais quand il le saura, il risque peut-être de ne plus les voir de la même façon après cette journée ... Ou pas, qui verra et bien verra ! De toute manière, il n'est pas près de savoir quoi que ce soit venant de Tsukio mais bon, revenons à la situation actuelle...Comment peut-il croire qu'en repensant à lui il pourrait être excité ?! Il n'a aucune envie qu'il... qu'il s'accapare son corps comme il est en train de faire ! Il n'a jamais pensé que sa première expérience se passerait ainsi. En réalité, il n'a même pas eu la présence d'esprit de réfléchir s'il aurait plutôt eu cette expérience avec une femme ou avec un homme, c'est bien une question qu'il ne s'est jamais posé. Pas qu'il s'en fiche, en fait si, peut-être un peu, ce n'est pas ce qui l'intéresse le plus, sexe ou pas, amour ou pas, quelle importance ? Est-ce vital ? Le jeune taxidermiste ne le pense pas, on peut très bien vivre sans nan ? Ah, s'il savait... Il va savoir...

Il résiste, évidemment, son esprit est fort, il a eu tout le loisir mais surtout toutes les épreuves nécessaires pour ça, mais cette épreuve que lui fait vivre Hebichi est totalement différente. Même si son corps est sous son emprise, son esprit ne l'est pas, il lui appartient et compte bien le garder ! Et puis il y a Haru aussi, lui il ne pourra jamais l'avoir, et encore heureux ! D'ailleurs il regarde son ami imaginaire, il ne peut pas parler mais son regard le supplie de ne pas le regarder, de détourner le regard, de partir d'ici même, il ne le veut pas là, il ne veut pas qu'il le voit dans cette situation car cette fois, même moralement, il ne lui est d'aucun soutiens, au contraire, et même si ça parait étrange, il a honte qu'Haru le voit dans cette posture. Il semble pourtant que le jeune homme fantôme comprenne et il disparaitra après avoir traversé la porte à la manière d'un fantôme. Léger soupir de soulagement, Haru ne le verra pas, et c'est mieux ainsi.

Il revient à la réalité lorsqu'il entend Hebichi dire des choses sans queue ni tête car oui, c'est vraiment sans queue ni tête ! Sérieusement, comment peut-il penser ça ? Il se portera mieux après ? Nan mais tu es complètement fêlé mon pauvre Hebichi, il est temps de te faire soigner ! Quoiqu'à cette limite-là, il semble que ce soit trop tard pour toi... hum... Il affiche une légère grimace de dégout lorsqu'il le sent se laisser aller sur son corps, nan, c'est écoeurant... Il le voit comme ça à cet instant, mais une chose est quand même sûre, c'est qu'il est surpris, agréablement ! Enfin, ce n'est pas vraiment le mot, mais il s'imaginait qu'Hebichi serait bien plus violent, parce que là il est relativement doux quand même, même s'il utilise ses pouvoirs de domination... Comment cela se serait-il passé s'il ne l'avait pas mordu ? Le corps de Kazu n'aurait pas été si docile, il n'aurait pas pu agir à sa guise comme il est en train de le faire, nan, ça aurait été vraiment différent et cette fois ci beaucoup plus violent, il n'en fait aucun doute. Par conséquent, quelle est la meilleure situation hein ? Celle-ci ou bien l'autre ? Réponse difficile...

Ses yeux sont rivés, plongés dans ceux d'Hebichi, hypnotisé. Lui demander gentiment ? Nan mais il fabule totalement là nan ? Il s'amuse c'est ça ? C'est pour rire, c'est pour le détendre qu'il dit cela hein ? Rassures moi ! Il détourne la tête quand il vient lui mordre la lèvre comme ça, mais lorsqu'il le sent descendre tout doucement, bouger, et qu'il commence le décompte, la panique commence à l'envahir. Nan, nan, ne vas pas plus loin ! C'est ce qu'il aimerait lui dire, mais aucun son n'arrive à sortir, mais il peut voir dans son regard qu'il n'est plus aussi calme et décidé à lui faire face, nan, bien au contraire. Quoi ? Que pourrait-il lui dire ?! Nan, il ne peut pas être gentil et lui demander ça gentiment ! C'est impossible voyons ! Oh oui vas-y s'il te plait sois doux ?! Je serais un bon garçon ? C'est ça qu'il veut l'entendre dire ? Nan, il ne peut pas s'abaisser à ça.Il ferme les yeux s'attendant au pire puis prend une longue et profonde respiration avant de se mettre à parler, les mots sortent sans qu'il ne les retienne et il ne veut pas les retenir..

« Bois mon sang et laisse-moi tranquille... S'il vous plais, épargnez moi ! Tu voudrais m'entendre dire cela ?! Hebichi, tu domines et utilises peut-être mon corps à ta guise, mais mon esprit tu ne l'auras jamais ! »

Grosse, grosse bêtises ! Vite, il faut déclencher l'alarme, ça va être horrible !! Appelez les pompiers, la police ! Kazuhiro ne veut pas lui être totalement soumis, même si son corps en remplit de désirs, de plaisir, d'envie comme s'il n'avait jamais ressenti ça avant, mais... Il ne veut être soumis totalement. Il regrette déjà ses paroles, mais elles étaient nécessaires...

« Fais ce que tu as à faire... »

Qu'il brise la poupée, il n'aura pas la satisfaction de l'avoir entièrement eu... jamais !

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Ce regard brun embué, perdu et fatigué...C'en aurait presque été touchant mais cela faisait de nombreux siècles que le fondateur avait perdu toute notion de pitié. Jamais il n'avait éprouvé de regrets suite aux nombreux méfaits qu'il avait commis, il prenait juste le pouvoir qui incombait à sa nature extraordinaire, sans cela, quel attrait aurait-elle ? Tous ces pacifistes ascendant végétariens qui se plaisaient à défendre les humains avaient simplement mauvaise conscience et étaient d'un pathétisme évident. Ils n'acceptaient pas pleinement leur nature alors qu'il s'agissait d'un présent inestimable, Hebichi, lui, n'avait pas été idiot. On ne peut vivre aux dépens d'une espèce et chercher tout-à-la fois à la préserver, c'était complètement illogique.

Bien sûr, le fondateur n'était pas radical au point de souhaiter l'extermination des humains, ç'eût été stupide étant donné que sans eux, aucun nouveau vampire ne pourrait voir la nuit et tous feraient face à une pénurie de sang. Il n'avait juste aucun scrupule à s'en servir à sa guise, tel un chat qui s'amuserait allègrement avec un rongeur avant de le dévorer. Après tout, l'être humain n'éprouvait à sa manière que peu d'empathie pour ceux qu'il jugeait inférieur à lui, en témoignent les nombreux génocides qui avaient eu cours ces derniers siècles. Sans parler de tous leurs pseudos amis à quatre pattes, réduits au rôle de peluches vivantes, enfermées dans des cages pour leur seule distraction, torturés en laboratoire ou pour finir dans leurs assiettes...

Non, très franchement, Hebichi se trouvait même d'une vertu exemplaire comparé à certains mortels si ce n'était à la majorité d'entre eux. Donc même le plus abattu des regards ne suffirait jamais à le faire ciller. Tout en se délectant des quelques gouttes de sang qui glissaient sur sa langue, il continuait son décompte, ses deux rubis ne quittant pas Kazuhiro. Il pouvait sentir ses muscles se tendre sous ses doigts et son poitrail se soulevait avec une certaine frénésie...Que d'appréhension...Alors qu'il lui suffisait simplement de prononcer quelques mots pour que la pression retombe. Le "Un" fatidique allait franchir les lèvres du vampire quand il se décida enfin à parler, ce maigrichon souffreteux qu'Hebichi n'aurait décidément jamais soupçonné si coriace.

Il ne pût s'empêcher de sourire, toutes canines sorties en faisant un léger signe de négation de la tête. C'était à croire que Kazuhiro tendait le bâton pour se faire battre, n'en avait-il pas eu assez par le passé ? Ou se sentait-il obligé de jouer au héros pour sauver les bribes de son honneur ? Peu importait en vérité, Hebichi avait eu son feu vert. Après avoir légèrement ricaner, ses longs cheveux noirs retombant sur le torse presque diaphane du jeune homme, il apporta une main à sa gorge et la resserra.

-Ca tombe à point nommé trésor, car pour l'instant, la seule chose qui m'intéresse, c'est précisément ton corps. Je n'ai cure de ton esprit dérangé.

Puis après avoir sourit une nouvelle fois, il donna un violent coup de bassin pour pénétrer sa victime, frissonnant tout en relâchant un râle sensuel. Ca résistait beaucoup, et il dût renouveler son mouvement pour s'enfoncer totalement, ses doigts se crispant sur la gorge du malheureux. Hebichi en avait fermé les yeux tout en se mordillant la lèvre inférieure au sang, c'était divin...Il apporta sa main libre à une cuisse du jeune homme pour la saisir et commença à se mouvoir en lui. Un liquide s'écoulait de l'intimité de ce dernier et pas n'importe lequel, il exaltait les sens du fondateur encore plus, du sang...Et en abondance. Il en coulait toujours un peu plus à chaque nouvelle pénétration, cela avait au moins le mérite de faciliter le processus. Comme il devait souffrir...Hebichi le voyait bien tandis qu'il soupirait sous ses coups des hanches et pressait un peu plus sa gorge...Le réveil allait être ô combien douloureux et difficile pour ce pauvre chou, si du moins il s'en sortait.

Leurs cuisses parfois tremblantes se rencontrant étaient mouchetées d'éclaboussures sanglantes. Pour sûr, Hebichi devait l'avoir sévèrement égratigné à l'intérieur mais il s'en remettrait. Relâchant sa gorge car le sentant s'évanouir, ce qui aurait gâché tout le jeu, le fondateur abaissa rapidement son visage pour l'embrasser avec fougue redoublant l'intensité de ses coups de hanche. Arriverait-il seulement à s'arrêter ? C'était tellement exaltant...

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Le décompte qu'a entamé Hebichi commence vraiment à être inquiétant ...
Idiot ! Sombre d'idiot ! S'il pouvait te le dire, il le dirait mais il ne veut pas finir déchiqueter ! Il ne tend pas le bâton pour se faire battre, et pourtant il y a eu droit de nombreuses fois ! Mais en agissant ainsi, il se rassure lui-même en réalité. Kazu n'est pas fou, il sait qu'Hebichi ne s'arrêtera pas simplement parce qu'il dit ça, parce qu'il fait celui qui lui résiste à lui, le grand vampire ! Grand vampire ? Non, Hebichi n'en est pas un, du moins pas aux yeux de Kazuhiro qui ne le voit que comme une pourriture dans ces instants-là. Il se demande d'ailleurs s'il est toujours comme cela ou s'il cache quelque chose... Peu importe ! Il ne veut pas se faire battre ! Dire qu'il ne l'aura pas totalement le rassure dans le sens qu'il reste lui-même, que personne n'arrivera à atteindre son esprit, il lui appartient encore pleinement et personne ne l'aura, pas même toi, le puissant vampire...

Lorsqu'il vient enserrer son cou de sa main il n'arrive même pas à déglutir, déjà il commence à serrer trop fort... Tu ne dois pas le tuer, tu n'as pas besoin de faire ça ! Mais si ça venait à arriver et bien ce ne serait que le sort du destin. Le jeune taxidermiste a toujours su que ça arriverait un jour de toute manière. Déjà il avait cru qu'il mourrait des années avant, qu'il soit encore en vie aujourd'hui est un miracle alors s'il devait mourir durant les prochaines heures pour même prochaines minutes et bien il aurait eu le temps de gouter à son bout de liberté comme il a toujours rêvé. Sous ses mains il est totalement contracté. Puis lorsqu'il entend sa voix, rien ne va plus... Il essaie de se préparer, mais comment peut-on se préparer à un viol ?! Car évidemment que c'est un viol ! Il n'est pas consentant ! Son corps le trahis mais il ne veut pas ! Il ne veut pas que ça se passe comme ça ! Mais a-t-il seulement le choix ? Il est évident que non...

Trésor ? IL n'est pas son trésor, il n'est le trésor de personne ! Simplement de Haru, Haru qui observe la scène et ne bouge pas, il ne fait que sourire à Kazu, c'est que comme ça qu'il peut le soutenir et le jeune homme le sait, il le sait parfaitement bien... D'ailleurs il le fixe, il ne regarde plus Hebichi mais va pousser un cri lorsqu'il est si brutal pour s'infiltrer en lui, la douleur est insupportable ! Impossible, il est impossible qu'il se détende, il n'y arrive pas ! Son corps le brûle tellement, jamais il ne se serait imaginé que la douleur serait si intense ! Hebichi ne mentait pas... peut-être qu'il aurait dû lui demander gentiment... Jamais ! Jamais !

Il sent le sang s'écouler de lui, il sent son corps qui hurle en alerte alors qu'il fait tout ne pas crier mais son esprit ne peut pas rester fort indéfiniment... Des larmes coulent le long de ses yeux tandis qu'il arrive à lever les bras pour les poser sur Hebichi et tenter de le repousser, de le pousser pour qu'il sorte de son corps, sorte d'ici tout court ! Mais il n'a aucune force, c'est comme s'il ne faisait que le tenir simplement.

« Arr...ête ! »

Il a mal, on entend la souffrance dans sa voix. Il ne comprend pas comment on peut aimer ce genre de choses ! Pourtant, il devrait le savoir, son père lui en parlait si souvent... de ses coucheries avec les femmes, pour faire souffrir Kazu, lui faire comprendre qu'il était obligé d'aller voir d'autres femmes pour remplacer sa mère ! Il lui disait tous les détails, détaillait tout sans aucune honte et le jeune homme devait écouter et se taire, interdit de protester... Il disait qu'elles prenaient tellement de plaisir avec lui, alors pourquoi Kazu souffre avec Hebichi ? Parce que c'est un viol ?...

Il sent son souffle lui manquer au fur et à mesure qu'Hebichi serre sa gorge, il sent son esprit s'engourdir en même temps que son corps qui commence à ne plus sentir la douleur tellement elle est intense... Il va s'évanouir et peut-être qu'il ne se réveillera pas... Mais le souffle lui revient quand il desserre et avant qu'il n'ait eu le temps de dire ouf, il se retrouve avec ses lèvres sur les siennes et sa langue contre la sienne... Il va le mordre ! Oui, il le mord ! C'est un réflexe de défense. Peu importe comment Hebichi réagit mais c'était incontrôlé !
Exaltant pour Hebichi mais un cauchemar pour Kazu.

« Arrête.... »

Il ne veut pas être un jouet ! Il ne veut pas continuer d'être un jouet ! Stop ! Pourtant... Jusqu'à où ira Hebichi ? Loin, c'est n'en fait pas de doute... Il détourne le regard de Haru pour le poser sur son violeur. Son corps est toujours aussi excité et il ne comprend pas alors qu'il souffre.

« Fais ça... »

Pourquoi c'est si difficile de parler hein ?! Il ferme les yeux et les rouvre.

« Vite ! »

Qu'il en finisse vite avec lui, qu'il n'aille pas plus vite ! Nuance hein !

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Voir Kazuhiro souffrir à ce point semblait exalter le fondateur encore plus, à n'en pas douter, il avait une facette sadique qui ressortait dans ses moments-là. Plus les pleurs et autres supplications du jeune homme s’amoncelaient, plus Hebichi avait envie de continuer avec toujours plus de brutalité, se préoccupant évidemment de son plaisir personnel. Il ne voyait le garçon que comme un simple instrument, un réceptacle à ses assauts, ce dernier qui s'évertuait à résister et avait posé les mains sur ses épaules dans l'espoir de le repousser peut-être...? Tant de dédain et d'obstination alors qu'il lui suffisait de se laisser aller et de sombrer tranquillement, dans une dimension à cheval entre l'extase et la souffrance. S'il ne désirait qu'avoir mal, Hebichi se ferait bien sûr un plaisir d'exaucer ses prières mais par fierté et pour avoir la nette sensation qu'il l'avait dominé de bout en bout, il faudrait que Kazuhiro jouisse une nouvelle fois.

Avant de l'embrasser férocement, le fondateur avait pris soin de lui emprisonner les poignets, les plaquant contre le matelas, tout en enchaînant les mouvements de hanches lancinants. Puis, ce petit effronté s'était mis en tête de lui mordre la langue, ce qui avait fait froncé les sourcils au fondateur. Après avoir retiré ses lèvres des siennes pour lui adresser un regard menaçant, il l'avait entendu une fois encore lui demander d'arrêter ou d'abréger. Il fallait manifestement un certain temps avant que l'information n'arrive au cerveau chez ce blanc-bec. Hebichi avait su faire preuve d'une certaine patience jusqu'ici et il avait même songé ne pas tuer cet animal mais bizarrement, il en avait puissamment envie maintenant. Sans crier gare, il enfonça le bout de ses ongles dans les poignets blancs du jeune homme, le faisant ainsi saigner à cet endroit tout en donnant un coup de reins phénoménal qui avait presque propulsé le corps du malheureux jusqu'au mur. Puis, amenant une main sans délicatesse à son menton, il l'avait de nouveau forcé à accueillir sa langue contre la sienne pour l'agresser de ses canines, le faisant ainsi boire quelques gorgées de son propre sang. Retirant ses lèvres dégoulinantes de ce précieux fluide et arborant un sourire des plus pervers, il murmura :

-Ca, c'est une morsure...

Puis il amena une main à sa nuque pour lui agripper les cheveux et violemment rapprocher son visage du sien.

-A présent, tu vas m'écouter attentivement petit débris.

Nouveau coup de hanche suivi d'un soupir.

-Je crains fort que tu ne doives prendre ton mal en patience car...je n'ai pas l'intention d'écourter la chose...

Ses doigts se resserrant sur la nuque du jeune homme, le fondateur le pénètra à nouveau en fermant à demi les yeux.

-Par ailleurs, tu perds beaucoup de sang et il est fort probable que si j'aggrave tes blessures, tu y restes.

Il le regarda alors droit dans les yeux, leurs visages placés à deux millimètres l'un de l'autre.

-Ce n'est pas ce que tu veux, je me trompe ?

Kazuhiro n'avait guère besoin de répondre, cela coulait de source qu'il ne désirait pas mourir sinon il aurait arrêté de lutter depuis longtemps. Aussi, le fondateur se rapprocha pour lui baiser les lèvres furtivement avant de glisser :

-Alors maintenant, tu vas tenir tranquille cette jolie bouche, ainsi tu nous rendras service à tous les deux.

Puis Hebichi relâcha calmement sa nuque pour qu'elle retrouve l'oreiller reprenant un rythme régulier en lui. Il apporta cette main tantôt assassine tantôt caressante au membre tendu du jeune homme et le massa doucement.

-A moins que cela t'excite d'être au plus mal...

Il avait relâché cette phrase avant de sourire de nouveau de manière mesquine...Les mortels étaient décidément des jouets surprenants, malgré qu'on les malmène, ils restaient esclaves du charme vampirique jusqu'au bout et c'était sûrement ça le plus excitant.

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